Chapitre 5

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Dead in the Water - Ellie Goulding
Run Boy Run - Woodkid

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LILITH

J'ouvre les yeux difficilement. Mes paupières sont lourdes. Elles papillonnent un instant pour faire la mise au point sur ce qui m'entoure. Un sol gris et froid. Des barreaux. Et un goutte à goutte incessant. Super je suis en taule !

Je ne sais pas combien de temps je suis restée endormie. Peut être deux ou trois heures. Je suis entièrement nue mais au moins j'ai retrouvée des pieds et des mains. Némésis est silencieuse dans ma tête. J'ai peur qu'ils m'aient administrés de l'aconyte, un poison s'il est administré à hautes doses, cependant, en petite quantité, cette plante force les changelins à rester sous forme humaine, notre forme faible.

Des pas. Quelqu'un descend. Je me recroqueville et fait semblant de dormir. La porte de mon cachot s'ouvre et quelque chose vient racler le sol.

— Je suis sûr que tu ne dors pas...

Une voix grave capable de vous ensorceler.

— Bon je vais te laisser. Prend des forces, tu en auras besoin, chuchote la voix qui a une façon particulière de prononcer les s.

Je compte jusqu'à cent dans ma tête avant de m'autoriser à bouger. Un plateau est posé au sol avec dessus de l'eau et de la nourriture. Mon ventre gargouille me rappelant les trois jours de jeune qu'il a encaissé. Mais la menace de l'aconyte plane toujours telle une épée de Damoclès.

L'homme m'a aussi ramené des vêtements qui sentent bon la lessive. Je m'en méfie quelques instants mais finis par enfiler le jogging et le tee-shirt, un peu trop larges pour moi. A coup sûr des habits d'homme. Il y a aussi un élastique mais pas de sous vêtements.

Mon regard détaille la cellule. Il y a une toute petite fenêtre qui laisse passer juste assez de lumière pour ne pas a avoir besoin d'utiliser l'électricité. Je remarque une grande fissure dans le mur, tout juste assez large pour y glisser une boîte d'allumettes. Des noms ont été gravés au dessus de la porte de la cellule avec une petite croix et une date. Rien qui pourrait m'aider à m'évader.

Je m'allonge à même le sol, n'ayant pas d'autres choix. Je prie très fort pour n'avoir aucune crise d'épilepsie, certaines pouvant me déclencher des hallucinations visuelles et auditives. Et j'ai besoin d'être en pleine capacité de mes moyens. Ma dernière pensée avant de plongée dans les bras de Morphée est pour Maise.

***

On me secoue par le bras. Et la même voix que la veille, celle qui est si apaisante.

— La tigresse y a quelqu'un pour toi.

— Lily !

Je me réveille en sursaut.

— Maise qu'est ce que tu fais là ! Je croyais pourtant avoir été claire !

Je suis en colère parce que rien ne garantie qu'on la laissera repartir. Et alors j'aurais fait tout ça pour que dalle.

Maise baisse la tête et se triture les mains, signes qu'elle est honteuse et désolée. Elle porte un gros sac. Ses cheveux sont en bataille et elle a de gros cernes mais à part ça elle semble plutôt en forme.

Tu te bats, tu fuis ou tu meursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant