Chapitre 8 : Un brin de sérénité

36 3 8
                                    

Lorsque la sonnerie retentit je me redresse lassée et marche jusqu'à ma salle de classe le cœur lourd, je ne sais pas ce que j'ai, un coup de mou ? Ce qui est sûr c'est que je déteste ça. Je croise Hinata dans les couloirs, toujours aussi énergétique :

- Salut devinette !

- Tu sais que j'ai un prénom ? je réponds, malgré tout, amusée par son enthousiasme.

- Ça te va mieux devinette, tu viens au club ce soir ?

- Si tu le dis, et non t'inquiète t'aura les passes de Kageyama pour toi tout seul !

Il hoche la tête, me fait un signe de la main que je lui rends puis s'éloigne en chantonnant, comme un pied, alors que je rentre dans ma salle. Je vais m'asseoir à mon bureau non loin de mon amie qui ne perd pas une minute avant de m'interpeller :

- T'as pas mangé ici ?

- Non, c'était bien avec les filles du club ?

- Ouais c'était cool ! T'aurais dû venir, notre capitaine est vraiment trop sympa en plus, et puis elle est en terminale !

Je n'ai pas le temps de répondre car on nous intime de nous taire mais je suis contente pour elle. Le cours d'anglais est plutôt intéressant, bon je dois quand même voler une fois au secours de Kageyama qui n'arrive pas à répondre à une question de la prof, je me sens redevable. Ensuite a lieu un cours d'histoire, je regarde de temps à autre par la fenêtre mais comme j'adore l'histoire je ne m'ennuie pas ! Et, lorsque la sonnerie indiquant la fin de la journée retentit Kageyama s'arrête à ma hauteur comme pour m'adresser la parole. Voyant qu'il ne dit rien je l'interroge :

- Quoi ? T'as pas un entrainement à ne pas louper monsieur le roi du terrain ?

- Je voulais juste te dire merci de m'avoir donné la réponse, en anglais, tout à l'heure, Madame la reine des cruches.

- T'as de la repartie, j'pensais pas.

- T'en découvre tous les jours.

- C'est le moins qu'on puisse dire, je réponds interloquée par son ton agréablement doux et poursuis, bon entrainement, n'effraie pas trop tes sujets !

- Ils t'emmerdent mes sujets, il me grogne les dents serrées avant de s'éloigner.

Hana qui n'a pas encore quitté la pièce se retourne lorsqu'il est assez loin et me murmure avec de grands yeux :

- C'était quoi ça ? J'ai raté un épisode rassure moi ? Il sait parler ?

J'explose de rire, ça me fait un bien fou et demande entre deux gloussements :

- Tu le pensais muet, sérieusement ?

- Je commençais à en douter. Plus sérieusement, depuis quand vous vous parlez comme ça ?

Je hausse les épaules et dis, incapable de répondre :

- J'sais pas.

Après ça je lui explique que je ne dois pas trainer. Elle m'accompagne jusqu'à mon vélo puis se rend à son entrainement. Sur la route, les cheveux au vent je me surprends à sourire en repensant à la discussion que je viens d'avoir avec le roi du terrain. Puis, lorsque j'arrive au café je me dépêche d'enfiler mes vêtements et salue grand-mère qui semble s'être légèrement radoucie, ouf. Les clients sont peu nombreux, je prends des commandes, sers quelques personnes, me fais reluquer à plusieurs reprises, le quotidien. A table le soir on parle normalement, la colère de mamie est en partie passée, c'est sûr. En tout cas lorsque j'arrive dans ma chambre pour faire mes devoirs je me sens plus sereine que la veille. Je m'assieds à mon bureau, tout de même fatiguée et travail une bonne heure avant d'aller me doucher. Lorsque je me couche enfin je béni mon lit d'exister et je fantasme à l'idée d'y rester des semaines. Je dors profondément cette nuit, enroulée dans ma couette qui sent le bonheur du sommeil.

Quand mon réveil retentit je m'habille et vais préparer le petit déjeuner, c'est mon tour aujourd'hui. Je prépare du riz, une omelette que je roule et quelques légumes et en dispose dans une boite pour mon repas du midi. Après le petit-déjeuner je salut grand-mère et rejoins mon vélo pour me rendre au lycée. L'air est plutôt frais ce matin mais il fait quand même beau, le mois de Mai approche [au japon la rentrée scolaire ou l'on change de classe a lieu en avril]. Une fois devant le lycée je range mon vélo et me rends dans ma salle de classe, ce matin nous devons voir un peu notre professeure principale pour un temps d'échange. Comme j'arrive plutôt en avance je parle un peu avant Hana avant de m'asseoir. Elle me détail l'entrainement qu'elle a eu la veille et se plaint un peu car hormis leur capitaine les filles ne sont pas très motivées, elles ne font donc pas d'entrainement le matin. Kageyama arrive en même temps que la sonnerie, je ne sais pas pourquoi j'y fais attention, on n'est pas au stade de se dire « bonjour » tous les matins. Puis, lorsque notre enseignante arrive enfin elle nous laisse dialoguer pour voir si il y a des problèmes dans la classe « c'est important de faire un point, ça fait bientôt un mois que vous avez repris les cours » je suis d'accords avec elle, même si on n'a pas grand-chose à dire. Finalement alors que la classe commence à s'agiter elle nous demande le silence, se râcle la gorge et déclare :

- J'ai quelque chose à vous annoncer, mais s'il vous plaît, faites preuve de maturité et écoutez moi jusqu'au bout.

Observe, Kageyama x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant