𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒊𝒏𝒒𝒖𝒂𝒏𝒕𝒆-𝒔𝒊𝒙

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AZURIAN

— Je continue à dire qu'on doit forcer cette serrure, déclara Ludmylla.

Rejane faisait les cent pas dans l'étroit couloir entre les cachots. Azurian, la main tendue à travers les barreaux pour aider Evander à boire, suivait l'échange avec intérêt.

— On ferait beaucoup trop de bruit, contredit Rejane. On doit trouver un autre moyen de le faire sortir de cette cellule.

— La clé ? suggéra Piper.

Emrys secoua la tête.

— Je suis persuadé qu'Ismene la garde sur elle en permanence. C'est logique, en soi : elle ne ferait jamais suffisamment confiance à quelqu'un pour lui confier une responsabilité si importante, peut-être même pas à Gadiel.

— En tout cas, intervint Sebastian, quoi qu'on fasse, on a intérêt à se grouiller. Notre présence ici ne restera pas longtemps inaperçue. Les gardes des écuries ou le gardien des cachots pourraient se réveiller et la domestique pourrait s'échapper et prévenir quelqu'un.

Rejane se passa une main sur le visage.

— On pourrait scier les barreaux, admit-elle.

— À la bonne heure !

— Mais ça ferait un bruit atroce, intervint Emrys. Bien pire que si on forçait la serrure.

Rejane hocha la tête. Elle réfléchit encore quelques instants, puis son visage prit une expression déterminée. La commandante avait pris sa décision.

— OK, voilà ce qu'on va faire. Ludmylla et Sebastian, vous allez remonter dans les couloirs et créer une diversion. Attirez le plus de gardes possible.

— Quel genre de diversion ? s'enquit Ludmylla.

— Peu importe, du moment que ça les retient assez longtemps.

— Wouhouh ! s'exclama Sebastian. C'est la fête, bébé !

Ludmylla leva les yeux au ciel.

— Piper et Emrys, vous surveillez les alentours et vous gardez le roi Evander le plus conscient possible.

Elle croisa le regard d'Azurian.

— Quant à nous deux...

Elle dégaina un énorme couteau à dents de son dos.

— ... on défonce cette prison, finit-elle.

Elle se tourna vers Ludmylla et Sebastian.

— N'oubliez pas de prévenir Jonah et Denzel en passant. Vous pouvez commencer la diversion. Épatez-moi.

Sebastian lui envoya un clin d'œil.

— Je vais leur offrir un spectacle qu'ils ne sont pas près d'oublier.

Il partit en courant, suivi par Ludmylla qui lui donnait déjà toutes sortes d'instructions, comme éviter de mettre le feu ou ne pas se mettre nu. Azurian se tourna vers Rejane.

— Tu penses vraiment qu'on peut scier des barreaux de métal avec ce couteau ?

— Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.

Elle se plaça face à la cellule et commença à scier.

— Ce couteau ne tiendra pas longtemps, observa-t-elle après quelques instants. Votre Altesse, demanda-t-elle à Emrys, savez-vous où nous pourrions trouver des objets plus appropriés ?

Il secoua la tête.

— Non, mais je peux toujours chercher.

— Bien. Piper, accompagne-le.

L'Éveil des tricornesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant