Campfire

L'amour

C'était l'anniversaire de Margot mais je n'avais d'yeux que pour lui. Lui qui, de la soirée ne m'avait pas adressé un seul regard malgré mon voyeurisme sans vergogne. Lui qui, au moment de donner nos cadeaux à Margot effleura ma main un sourire en coin. Intentionnel. Il savait ce qu'il faisait. Lui qui donna son paquet et se rassit autour de la table où le papier cadeau trônait tel une montagne de déchet.
Ses yeux rencontrèrent les miens pour la première fois. Il griffonna sur une chute et dans une écriture presque pressée, quelques mots sur un papier que je ne pu voir. Seulement, je savais qu'il était rouge.
Rouge, presque autant que mon visage quand il remonta pour la deuxième fois son regard sur moi, ce même sourire aux lèvres. J'étais faible face à lui. J'étais faible pour lui.
Tandis que Margot ouvrait encore et toujours ses innombrables cadeaux telle la pourrie-gâtée qu'elle était, il se faufila comme une ombre derrière les spectateurs de la reine de la soirée.
Je sentis sa respiration lourde dans mon cou. Je l'entendis presque sourire et mes poils s'hérissèrent le long de mon échine; mon cœur tambourinait tellement fort que je n'entendais presque plus les cris hystériques de Margot face à son énième cadeau.
Il glissa lentement le papier dans ma poche comme s'il voulait faire durer notre contact un peu plus longtemps.
—Si tu me cherches tu sais où me trouver princesse.
Sa main sortie de ma poche et se faufila le long de ma taille pour m'enlacer aussi passionnément que discrètement.
Il repartit comme il était arrivé. Lui qui me bouleversait si facilement.
Lui qui avait écrit sur le petit papier rouge dans ma poche « la simple pensée de ton corps contre le miens me donne envie de commettre tous les pêchers du monde si c'est pour goûter à ton plaisir ».
Lui qui me fit un clin d'œil me voyant rougir comme une tomate.
Et lui qui quand Margot appela:
—Chéri, vient prendre une photo avec moi !
Répondit le sourire faux et le regard vide:
—J'arrive mon cœur.