Gabi
—Gabi ? Où est Gab ?
17 ans que ça dure. 17 ans d'enfer. 17 ans de «nan pas Gabriel toi, l'autre ».
—J'en sais rien je vais fumer.
J'arrive à saturation. Aimer est épuisant surtout quand la personne aimée est un mec bien débile qui ne s'en rend pas compte.
Je sors une clope. J'inspire une grande bouffée, les coudes sur la barrière, la tête dans les mains, la clope toujours éteinte. Vie de merde.
—Encore lui ?
Albi me tend un briquet allumé sur lequel je crame ma clope. J'absorbe là nicotine et trouve enfin le courage de répondre.
—Ouais.
Je l'aime depuis tellement longtemps que je n'aurais pas pensé qu'après la rumeur sur lui et cette nana qui sortent ensemble, il puisse baiser avec.
J'aime la manière dont il me fait me sentir spécial à ses yeux. Je hais la manière dont il ne le remarque pas. L'aimer me fait souffrir et j'aimerai arrêter. Une vraie toxico.
—Tu viens à la soirée de Dieg ce soir ?
Il sera là. La fille sera là aussi.
—Oui.
Je tire une deuxième taffe pour trouver la force de ne pas me laisser tomber du toit.
Cette soirée est le prétexte idéal pour me bourrer la gueule et oublier ces deux bouffons.Albi me connaît depuis assez longtemps pour voir que rien que de le savoir attiré par une autre m'épuise.
On rentre et je finis ma journée au bahut à prier pour que je ne me souvienne pas de la soirée de ce soir.
Je pédale vite sous le coup de l'adrénaline et arrive plus rapidement que prévu chez moi. Je me change les idées comme je peux, fume deux trois pétards pour me détendre et finis par enfiler une robe noir courte basique. J'arrange mes cheveux et me maquille puis appelle Gab, qui habite juste à côté pour venir me chercher.
Je monte à reculons dans la voiture parce que je n'ai pas le choix. Je ne veux pas le voir. Ce soir je ne veux pas qu'il voit comment l'aimer me détruit.
J'ai envie de lui cracher à la gueule tout ce que je subi à cause de lui mais je ne veux surtout rien lui dire parce que ce con s'en foutrait royalement.
Son plan cul n'est pas dans la voiture. Encore heureux.
On arrive à la soirée en avance. On est là pour aider en même temps.
Comme d'habitude je fume une clope avant de rentrer dans la maison et il m'attend bien sagement sur son téléphone.
On ne s'est jamais beaucoup parlé mais tout passe dans le regard.***
La soirée bat son plein mais Diego m'indique qu'il manque des bières et me supplie d'aller en chercher comme je suis encore une des plus sobres. Je m'apprête à refuser mais je vois Gab rouler un énorme patin à une fille donc j'accepte.
Un mec insiste pour m'accompagner parce qu'il est quand même 23h. Sur le trajet à pied il entame la discussion et je suis tout de suite frappée par son accent anglais. Il me lâche rarement du regard et ses yeux sont perçants d'un brun qui reflète la douceur de son âme.On revient avec trois paquets de bière et je décide de me mettre à boire. L'alcool commence doucement à monter mais je ne m'en rends pas vraiment compte parce que je suis en pleine discussion avec cet Englishman qui est très drôle. Au bout d'environ un quart d'heure à me taper une énorme barre sur la manière dont il parle de carrelage, je me rends compte que l'effet d'accumulation des substances illicites n'est pas à négliger.
Les petards font encore effet et je sens l'alcool monter de plus en plus si bien que je ne me souviens de rien après avoir dévoré la bouche de l'Englishman.
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Campfire
Dla nastolatkówPlusieurs histoires courtes, d'un chapitre, relatants souvent de la vie amoureuse d'adolescents ou d'un moment de vie quelconque. Très léger et facile à lire. Si un chapitre vous déplaît vous êtes libre de passer au suivant, les histoires sont toute...