Chapitre 16 : La fin du début

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Les enfants du village avaient finis par atteindre un spot non loin de la ville, juste pour se reposer un peu.

Seulement, la situation était grave, Maryline respirait à peine, Charles était empli de culpabilité, Willy et Oscar étaient vraiment énervés, et Marianne et Thomas essayaient de gérer la situation.

Le brun à chapeau, qu'il avait laissé à la place du village en fait, avait donné son manteau pour faire office de compresse. Mais il fallait dire que ce n'était pas vraiment efficace. En effet, il vaudrait mieux aller à l'hôpital pour une opération et retirer la balle. Enfin, pour l'instant, l'hôpital était à 20 minutes à pied, et ce n'était pas sûr que la brune survive.

Bref, là maintenant, c'était le stress, personne ne parlait vraiment, ce n'était que des murmures angoissés entre les plus jeunes. Les plus grands, eux, avaient une mine sérieuse sur le visage, et ils étaient inquiets. Willy tremblait carrément de stress, il s'était tout de même attaché à cette jeune ado qui avait un sale caractère par moment. Après, il n'était pas le mieux placé pour juger qui avait bon un caractère ou non, Willy avait un caractère de cochon.

Mais pour le moment, Maryline saignait, abondamment, et cela ne semblait pas encore vouloir s'arrêter. Bientôt probablement, mais cela signerai sa mort. Elle se vidait doucement de son sang, et les jeunes ne pouvaient pas y faire grand chose, aucun matériel à part des vêtements qui pouvaient servir de compresse, mais ils étaient tellement sales qu'une infection serait de visite.

En bref, il fallait qu'un groupe aille à l'hôpital, et un autre à caserne de pompier, pour prévenir de l'incendie, comme si l'énorme nuage de fumée ne suffisait pas.

Rapidement et presque naturellement, les groupes firent formés. Les anciens Timpelbachiens allaient aller à la caserne, les anciens Écorchés iraient à l'hôpital, cette ado était leur responsabilité après tout.

Dans un silence morbide, tout le monde partit de son côté, tous avec un air inquiet et un peu énervé.


Pour les Timpelbachiens, rien n'avait été trop compliqué. Dix minutes à pied, quelques mots des plus grands pour rassuré les plus petits qui étaient tout de même inquiets. Pourtant, au fond, Ni Marianne ni Thomas ne croyaient à ce qu'ils disaient à ces petits. Ils avaient le pressentiment que cette guerre aura fait une vraie victime...

Qu'importe, les voilà arriver à la caserne. C'est Marianne qui alla faire le signalement, alors que Thomas restait avec les autres, à les surveiller et les réconforter, à dire que tout ira bien. C'était faux. Il connaissait lui-même la sombre réalité qu'aucun enfant ne souhaite connaître, car cela signifierai la perte de l'enfance, monde angélique avant l'adolescence et le monde des adultes.

Le blond y avait déjà goûté après la mort de ses parents, et cela l'avait fait grandir bien trop vite...

Quelques minutes après le signalement, Marianne revint, assurant à toute la bande que les pompiers allaient éteindre le feu et que tout rentrerait dans l'ordre. Pour le moment, ils devaient rester ici, à la caserne.

Pour ce qui est des Écorché, rien n'avait été simple. Le trajet avait duré bien plus longtemps, et il avait été plus compliqué. Bien plus.

Maryline ne cessait de saigner, elle agonisait même, elle voyait la lumière en fait. Et ses amis ne savaient pas quoi faire pour l'aider. Tout simplement car il n'y avait rien à faire.

La brune reprenait parfois conscience, mais la douleur de la balle la faisait halluciner, tout ce qu'elle disait n'avait pas de sens... quand on pouvait l'entendre.

Donc oui, de ce côté des enfants, ça ne s'annonçait pas bon. Pas bon du tout même, car Maryline, celle qui avait été une étrangère, venait de retomber dans l'inconscience, alors qu'il restait dix minutes de route.

Dix minutes qui avaient été très stressantes et horribles pour les enfants, surtout Willy et Oscar, qui ne pouvaient que mourir d'inquiétude à l'heure actuelle. Ils étaient plus proche d'elle que les autres, alors son état les affectaient encore plus.

Les voilà enfin à l'hôpital, et uniquement le chef et le sous-chef des Écorchés étaient rentré. La panique était présente dans leur corps mais il fallait absolument garder la tête froide. Un médecin ainsi que les membres du personnel présent à l'accueil ne perdirent pas de temps en voyant ces trois enfants rentrés dans l'hôpital.

Maryline fût ainsi emmené, mais ses chances de survie était quasi nulle. Et ça, Willy et Oscar l'avaient bien compris.

Ils restèrent dans la salle d'attente ensemble, sans se parler, chacun en train de se faire le pire scénario possible, et ça pendant des heures. Trois longues heures de silence, sans pleurs ou quoi que ce soit.

Les autres enfants avaient été emmené par Marianne et Thomas, au village, ou ce qu'il en restait plutôt, après le passage des pompiers. Ils ne voulaient pas que les enfants dorment dehors et restent devant l'hôpital à angoisser.

Et après ces trois heures, un médecin apparu dans la salle d'attente, la mine grave et impassible. Il lança un seul regard aux deux garçons, qui retenaient leur souffle désormais.

Et l'annonce fatidique finit par tomber.


Médecin : Nous sommes sincèrement désolé messieurs, mais votre amie n'a pas survécu et est décédée sur la table d'opération. Nous avons tenté une réanimation, mais son cœur n'est jamais reparti.


Un silence tomba en premier lieu, avant que le chef des anciens Écorchés ne s'exprime, avec une voix remplie de colère.


Oscar : Vous vous moquez de nous hein ???? Comment ça décédée ??! Vous avez rien fait, elle peut être encore sauvé !!!

Willy : Oscar s'il te plaît... ils ont fait ce qu'ils ont pu... Maryline était juste...

Oscar : La ferme toi !! On aurai pu la sauver si ces médecins-

Willy : Toi la ferme ! Putain mais tu comprends pas qu'elle est morte et qu'elle ne reviendra jamais ???! Ils ont tout fait mais c'est trop tard !


C'était la première fois que Willy haussait le ton sur son meilleur ami, et les deux se regardèrent alors, surpris, et les larmes qui commençaient à monter et couler. Le médecin n'avait encore rien ajouter, sûrement de peur qu'Oscar s'en prenne à lui, ou surtout le temps que les deux jeunes digèrent l'information. Maryline n'était plus, et ne serait jamais plus. Elle était décédée, et c'était ainsi.

Elle qui s'était intégrée, qui n'avait jamais eu peur, elle était décédée à cause d'une balle et de faiblesse. Personne ne s'y était attendu, et c'était sûrement la pire fin possible pour cette jeune fille maltraitée.

Mais parfois, la vie ne nous fais jamais de cadeaux, même dans la mort. Tout le monde la pleurerait sûrement, ou du moins ses amis. Willy, Oscar, Erna, les jumeaux, et tant d'autres.

Mais ainsi était sa fin, tragique, et inchangeable. Maryline, la marquée au fer par sa propre mère, avait rejoint son père dans l'au-delà.

L'étrangère de TimpelbachOù les histoires vivent. Découvrez maintenant