21/ Mattew

2 0 0
                                    


Les jours qui suivirent le départ de Louna se transformèrent en semaines, puis en mois de tourments incessants. La maison semblait avoir été figée dans le temps, chaque pièce résonnant avec le silence oppressant de son absence. J'avais attendu que le téléphone sonne, que quelqu'un frappe à la porte, mais rien n'était venu. Il fallait que je fasse quelque chose. Il fallait que je la retrouve, coûte que coûte.

1 Mois :

Milan fut le point de départ de ma quête. C'était la ville où tout avait commencé, où nos chemins s'étaient croisés. Les premières semaines de recherche furent empreintes d'un espoir désespéré. Je parcourus les rues que nous avions fréquentées ensemble : le café près du Duomo, où nous avions partagé des moments simples mais précieux ; le parc où nous avions souvent flâné, assis sur les bancs, échangeant nos rêves et nos espoirs.

Je distribuais des photos de Louna aux passants, interrogeais les commerçants et les habitués des cafés. Chaque sourire poli et chaque regard d'incompréhension renforçaient ma frustration. Les jours se succédaient, et l'absence de nouvelles me plongeait dans un état d'épuisement mental et émotionnel. Milan était immense, et malgré mes efforts acharnés, la ville semblait se dérober sous mes pieds. Les souvenirs de nos promenades et de nos rires semblaient me hanter à chaque coin de rue.

Après une dizaine de jours sans progrès, je me résolus à élargir ma recherche à d'autres grandes villes d'Italie.

2 mois :

Mon voyage se poursuivit vers Rome, une ville où j'avais espéré trouver des pistes. Rome, avec ses ruines antiques et ses places animées, était un décor grandiose mais accablant. Je consultai des contacts, affichai des avis dans les librairies et les cafés, et questionnai les habitants. Chaque lieu que je visitais me rappelait les moments que nous avions partagés : les promenades dans le Forum, les visites des églises historiques, et les dîners dans des restaurants pittoresques.

Je me sentais de plus en plus découragé alors que les semaines passaient sans le moindre indice. Mes recherches se concentraient maintenant sur les quartiers moins fréquentés, en espérant que Louna pourrait avoir trouvé refuge loin de l'agitation touristique. Mais malgré mes efforts, chaque jour semblait me rapprocher de l'épuisement.

Je quittai Rome pour me diriger vers Naples. Naples offrit un contraste frappant avec la majesté de Rome. La ville portuaire, vibrante d'énergie et de vie, semblait presque irréelle en comparaison avec mon désespoir croissant. Je parcourus les marchés bruyants, les rues étroites, et les places animées, continuant à interroger les passants et à distribuer des avis. Chaque interaction était teintée d'une lente désillusion alors que les semaines passaient et que les indices se faisaient toujours aussi rares.

La recherche me conduisit ensuite à Florence, une ville que j'avais connue comme un lieu de beauté et de tranquillité. Les musées, les galeries, et les paysages urbains évoquaient des souvenirs nostalgiques. Mais même ici, la recherche semblait vaine. Je visitai les lieux où nous avions partagé des moments : la Piazza della Signoria, la Galerie des Offices. Chaque visite me rappelait ce que nous avions perdu et soulignait l'absence de Louna dans chaque recoin.

Le mois se termina par un voyage en Sicile, pensant que peut-être Louna se cacherait dans les endroits plus isolés. Catane, Palerme, Messine — chaque ville offrit peu de réconfort. Les ruelles ensoleillées et les plages pittoresques semblaient déconnectées de mon désespoir croissant. Les recherches se poursuivaient sans relâche, mais l'absence de résultats semblait rendre chaque jour plus lourd que le précédent.

3 Mois:

Le dernier mois de recherche fut un véritable marathon. Épuisé mais déterminé, je retournai à Milan, persuadé que peut-être Louna reviendrait là où tout avait commencé. La ville m'apparut différente, presque étrangère. Je revis les endroits où j'avais cherché auparavant, pensant que peut-être, cette fois-ci, quelque chose changerait. La pluie battait contre les fenêtres de la maison que j'avais louée, ajoutant une couche de mélancolie à mon état déjà fragile.

Ce soir-là, alors que je rentrais dans la maison, un bruit léger venant du salon attira mon attention. Mes instincts me disaient de vérifier, et j'avançai vers la pièce avec une lenteur prudente. La lumière était tamisée, créant une atmosphère irréelle. Je me dirigeai vers le fauteuil près de la fenêtre, et là, dans la semi-obscurité, je vis une silhouette endormie.

Mon cœur s'arrêta un instant, puis s'emballa. Je m'approchai lentement, mes mains tremblant légèrement. C'était Louna, assise dans le fauteuil, son visage paisible malgré la fatigue visible. La vision était si surréaliste que je doutais presque de sa réalité. J'osai murmurer :

— Louna... est-ce vraiment toi ?

Elle ouvrit les yeux, et nos regards se croisèrent. Je vis dans ses yeux une reconnaissance et une émotion qui me confirmèrent que ma quête avait enfin porté ses fruits. Je m'avançai vers elle, le cœur battant la chamade, incapable de croire que ce moment était réel. Je tendis la main, mes doigts effleurant ses cheveux comme pour vérifier qu'elle n'était pas un mirage.

— Louna, je... je suis désolé. Je t'ai cherchée partout, partout où je pouvais aller. Je n'ai jamais cessé d'espérer te retrouver, murmurai-je, ma voix tremblante de soulagement et d'émotion.

Je la pris dans mes bras avec une force que je ne savais pas posséder. C'était comme si chaque étreinte, chaque contact était une tentative désespérée de compenser les mois de séparation. Ses bras se refermèrent autour de moi, et nous restâmes ainsi, perdus dans une étreinte qui semblait durer une éternité. Les larmes coulaient sur mes joues, et je murmurai dans son cou :

— Je t'aime, Louna. Depuis le début, je t'aime.

Les mots semblaient insuffisants pour exprimer la profondeur de mes sentiments. Chaque baiser que je lui donnai était empreint d'une passion et d'un désespoir que je n'avais jamais révélés auparavant. Nos lèvres se trouvèrent avec une urgence et une intensité qui semblaient vouloir effacer chaque instant de douleur que nous avions enduré.

Quand nous nous séparâmes enfin, je la regardai avec des yeux pleins d'amour et de reconnaissance. Les mois de séparation avaient été cruels, mais ce moment de retrouvailles apportait une clarté nouvelle. Je savais que nous devions parler et reconstruire, mais pour l'instant, l'important était que nous étions ensemble.

— Je suis là maintenant, Louna, dis-je doucement, la voix pleine de promesses. Nous avons encore des choses à régler, mais je suis prêt à tout faire pour que nous puissions avancer ensemble.

Louna hocha la tête, ses propres émotions visibles dans ses yeux. Elle savait que nous devions affronter les conséquences de notre séparation, mais elle était prête à essayer. Le chemin devant nous serait difficile, mais nous avions traversé tellement de choses pour nous retrouver que cela valait la peine d'essayer.

Le retour de Louna marquait le début d'un nouveau chapitre dans notre vie. Les mois de séparation et de recherche avaient mis à l'épreuve notre amour, mais ils avaient aussi renforcé notre lien d'une manière profonde et inoubliable. Alors que nous nous tenions dans cette pièce sombre, le futur semblait incertain, mais nous étions enfin ensemble, prêts à affronter ce qui nous attendait.

L'amour coule à Flot Où les histoires vivent. Découvrez maintenant