25/ Luna

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Les jours se succédaient, entrelacés de moments de douleur et de guérison. Matthew récupérait lentement, chaque petit progrès étant une victoire en soi. Nous avions survécu à l'horreur ensemble, et maintenant, nous devions nous reconstruire. Mais malgré tout, une question restait en suspens dans mon esprit : qu'adviendrait-il de nous ?

Un matin, alors que le soleil pénétrait doucement par la fenêtre, je m'assis au bord du lit de Matthew, un plateau de petit-déjeuner à la main. Il ouvrit lentement les yeux, un sourire fatigué apparaissant sur son visage.

— Bonjour, beau gosse. Comment tu te sens aujourd'hui ? demandai-je en posant le plateau devant lui.

— Mieux, grâce à toi, répondit-il en serrant ma main. Chaque jour est un peu plus facile.

Je m'assis à côté de lui, observant son visage marqué par les cicatrices. Chaque coup reçu, chaque douleur endurée, était une marque de sa force et de sa résilience.

— J'ai une surprise pour toi, dis-je en sortant un carnet de ma poche. J'ai écrit tout ce qui s'est passé, nos moments difficiles et nos petites victoires.

— Tu as fait ça ? demanda-t-il, les yeux brillants d'émotion. Pour nous ?

— Oui. Je voulais qu'on se souvienne de tout, pour ne jamais oublier ce que nous avons surmonté ensemble.

Les jours suivants, nous nous plongeâmes dans ces souvenirs écrits, relisant nos propres mots et revivant chaque instant. Un après-midi, alors que nous étions assis dehors, Matthew me regarda avec une intensité qui me fit frissonner.

— Louna, tu m'as révélé une partie de ton passé, et je veux en faire de même. Je veux que tu saches tout sur moi.

Je hochai la tête, prête à écouter.

— Avant de te rencontrer, j'étais marié, commença-t-il, sa voix tremblante. Elle s'appelait Julia, et elle était mon grand amour. Nous travaillions ensemble dans une mission dangereuse, et elle est morte dans une embuscade.

Je sentis mon cœur se serrer à l'écoute de ses mots. La douleur dans ses yeux était palpable, un écho de la souffrance qu'il portait en lui.

— Je suis désolé, Matthew. Je ne savais pas...

— Ce n'est pas ta faute, Louna. C'est une partie de mon passé que j'ai dû affronter seul. Mais maintenant, je veux que tu saches que même si j'ai aimé Julia, ce que je ressens pour toi est réel et différent.

— Je comprends, murmurai-je en prenant sa main. Merci de me le dire. Nous avons tous les deux des cicatrices, mais c'est ce qui nous rend plus forts.

Les semaines passèrent, et nous retrouvions peu à peu une certaine normalité. Un soir, alors que nous étions assis autour d'un feu de camp, Matthew me regarda avec un sourire malicieux.

— Tu te souviens de la première fois que nous avons partagé un repas ici ? demanda-t-il.

— Comment pourrais-je oublier ? C'était l'une des rares soirées paisibles que nous avons eues.

— Eh bien, j'ai quelque chose pour toi, dit-il en sortant une bouteille de vin et deux verres.

— Matthew, tu sais que je ne bois pas trop...

— Juste un peu, pour célébrer. Nous avons traversé tant de choses. À notre survie et à notre avenir.

Je pris le verre qu'il me tendait, et nous trinquâmes en silence. Le vin était doux et réconfortant, une pause bienvenue dans notre réalité tumultueuse.

— À nous, murmurai-je en levant mon verre.

— À nous, répondit-il avec un sourire.

Une fois Matthew suffisamment rétabli pour marcher sans aide, nous décidâmes de faire une promenade jusqu'à un vieux moulin abandonné que nous avions repéré non loin de notre refuge. C'était un lieu pittoresque et tranquille, parfait pour une journée de détente.

— Que dirais-tu de transformer cet endroit en notre maison ? proposai-je en regardant le vieux bâtiment.

— Tu veux dire, s'installer ici, tous les deux ? demanda-t-il, surpris.

— Oui. Loin de la violence et des conflits. Juste toi et moi, pour construire quelque chose de nouveau.

Il réfléchit un instant avant de sourire.

— Ça me semble être une excellente idée. Un nouveau départ, pour nous.

Nous passâmes les jours suivants à élaborer des plans pour rénover le moulin, discutant de chaque détail avec enthousiasme. Pour la première fois depuis longtemps, nous avions un projet commun qui nous donnait de l'espoir et de la joie.

Cependant, malgré notre optimisme, les ombres de notre passé n'étaient jamais loin. Un soir, alors que nous travaillions tard sur les plans, une voiture s'arrêta brusquement devant notre refuge. Des hommes armés en sortirent, et nous réalisâmes immédiatement que le danger était de retour.

— Louna, va te cacher, murmura Matthew en attrapant une arme.

— Non, je reste avec toi, répondis-je fermement.

Les hommes approchèrent, et l'un d'eux prit la parole.

— On ne veut pas de problèmes. On cherche juste quelqu'un.

— Qui cherchez-vous ? demanda Matthew, son arme prête.

— Une femme. Elle a des informations que nous voulons. Donnez-la-nous, et personne ne sera blessé.

Je sentis mon cœur se serrer. Ils parlaient de moi. Je jetai un regard à Matthew, qui comprit immédiatement.

— Vous ne l'aurez pas, dit-il d'une voix dure. Elle est sous ma protection.

Les hommes échangèrent des regards, et une tension palpable s'installa. La situation pouvait dégénérer à tout moment.

— Partez maintenant, et nous oublierons que vous êtes venus, dit Matthew, le regard menaçant.

— Très bien, répondit leur leader. Mais ce n'est pas fini. Nous reviendrons.

Les hommes partirent, mais nous savions que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne reviennent. Nous devions agir vite. Le lendemain, nous décidâmes de quitter notre refuge et de trouver un endroit encore plus isolé.

— Nous devons rester en mouvement, dis-je en préparant nos affaires. Ils ne nous laisseront jamais tranquilles.

— Tu as raison. Mais où allons-nous aller ? demanda Matthew, soucieux.

— J'ai entendu parler d'une petite ville en montagne. Peu de gens y vont, et c'est difficile d'accès. Parfait pour nous cacher.

Matthew hocha la tête, et nous partîmes avant l'aube, laissant derrière nous notre refuge. Le voyage fut long et ardu, mais nous savions que c'était notre seule chance de paix.

**La Réconciliation**

Après des jours de voyage, nous arrivâmes enfin à la petite ville de montagne. C'était un endroit paisible, entouré de forêts denses et de montagnes imposantes. Parfait pour se cacher.

— C'est ici, dis-je en regardant autour de nous. Notre nouvelle maison.

Matthew sourit et me prit dans ses bras.

— Merci, Louna. Pour tout.

— Nous sommes ensemble dans cette aventure, répondis-je en l'embrassant doucement. Et nous y arriverons, quoi qu'il arrive.

Les jours qui suivirent furent marqués par une nouvelle routine. Nous travaillions à aménager notre nouvelle maison, à cultiver un petit jardin, et à nous adapter à notre nouvelle vie. Les cicatrices de notre passé étaient toujours présentes, mais elles s'estompaient peu à peu, remplacées par l'espoir et l'amour.

Un matin, alors que le soleil se levait sur les montagnes, Matthew me prit la main et me conduisit à un petit belvédère que nous avions découvert. La vue était à couper le souffle, les couleurs de l'aube se reflétant sur les sommets enneigés.

— Je voulais te montrer ça, dit-il en souriant. C'est notre avenir, Louna. Un avenir rempli de promesses et de possibilités.

Je le regardai, les larmes aux yeux, et répondis doucement.

— Je suis prête, Matthew. Prête à tout affronter avec toi.

Et nous nous sommes embrassés.

L'amour coule à Flot Où les histoires vivent. Découvrez maintenant