Ambre a vécu dans l'ombre de douleurs insondables, là où les ténèbres murmurent et dévorent en silence. Puis, une nuit, le feu a tout consumé. Une flamme ancestrale et incontrôlable a jailli en elle, une force ardente qui la lie à un passé secret, t...
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— Ambre, es-tu en train de suivre ? me demandait le professeur de physique.
Pas ça, pensai-je en détournant mon regard vers la porte close de la salle de cours. J'avais le sentiment d'étouffer. J'avais envie de m'enfuir, de disparaître.
— J'ai l'impression de devoir constamment te pousser pour que tu t'intéresses à ce que l'on fait en classe.
J'essuyai discrètement les larmes qui roulaient sur mes joues, gardant le silence pendant quelques secondes. Je sentais le regard des autres élèves sur moi, lourd et inquisiteur. Tout ce que je voulais, c'était que ce cauchemar prenne fin. J'aurais aimé devenir invisible.
— J'apprécierais beaucoup que tu me donnes une réponse à cette question, ajoutait-il, son impatience trahit par l'intonation de sa voix.
Je me tenais immobile, la tête baissée et les mains tremblantes. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Je savais que j'étais attendue, mais je n'arrivais pas à trouver les mots. Je ressentais les regards des autres élèves se poser sur moi, comme des flèches empoisonnées. Je me sentais encore plus mal, exposée et vulnérable.
Je soulevai la tête et scrutai mon professeur. C'était un homme d'âge moyen, avec des cheveux grisonnants et des lunettes rondes. Son regard, derrière les verres épais, semblait me percer à jour.
— Je ne sais pas, déclarais-je non sans trembler, ma voix à peine audible.
Il ne répliqua pas, il se contentait de lever les yeux au ciel, exaspéré. J'avais échappé à la foudre qui aurait pu éventuellement s'abattre sur moi. D'un soupir d'agacement, il reporta son attention sur son cours, comme si ma réponse n'avait aucune importance.
Je pouvais entendre les rires étouffés des filles aux allures de midinettes, assises au premier rang. Leurs regards triomphants me brûlaient la peau. Comment faisais-je pour affronter cela au quotidien ? Je voulais simplement être seule, enfermée dans ma bulle, loin de ces regards méprisants et de ces jugements sans appel. Je souhaitais ne plus ressentir cette douleur lancinante au fond de moi.
