Ambre a vécu dans l'ombre de douleurs insondables, là où les ténèbres murmurent et dévorent en silence. Puis, une nuit, le feu a tout consumé. Une flamme ancestrale et incontrôlable a jailli en elle, une force ardente qui la lie à un passé secret, t...
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Le fuselage de l'avion frôlait les nuages, dessinant un arc parfait dans le ciel bleu azur. Neuf heures et demie plus tôt, j'avais quitté le confort familier de l'aéroport Charles de Gaulle à Paris, direction Blackthorn Grove, en Virginie-Occidentale. Assise à mon siège, je regardais par le hublot, incapable de croire que j'étais enfin en route pour les États-Unis. Je venais de laisser tout ce que je connaissais pour vivre avec ma tante et mon oncle.
Après une escale de deux heures à Atlanta, j'ai finalement atterri à l'aéroport Yeager de Charleston, une heure plus tard. Le choc thermique était surprenant lorsque j'ai franchi les portes de l'aéroport. L'air conditionné me glaçait les os, un contraste saisissant avec la chaleur étouffante de la cabine. Le hall était immense, bruyant, une fourmilière humaine où les langues étrangères se mêlaient à l'anglais. Mon cœur battait la chamade. Loin de Paris, de ma maison, je me sentais minuscule dans cet océan de visages inconnus.
Un taxi nous attendait à la sortie de l'aéroport. Après une heure de route à travers des paysages verdoyants, nous avons bifurqué sur une avenue entourée de chênes centenaires. Des résidences aux façades en brique rouge ou en pierre naturelle se succédaient, parées de porches élégants et de toits en ardoise. Les pelouses impeccablement tondues étaient ponctuées de parterres de fleurs colorées, et les allées étaient bordées de haies soigneusement taillées.
Lorsque nous nous sommes arrêtés devant la demeure de ma tante et de mon oncle, je suis restée bouche bée. C'était une véritable maison de maître, avec ses colonnes blanches et son toit à deux étages. Un large perron en pierre conduisait à une porte d'entrée en bois massif, ornée d'une imposante lanterne en cuivre. Le jardin, luxuriant, s'étendait sur plusieurs acres. Une piscine scintillante, bordée de palmiers et de chaises longues, invitait à la détente.
En entrant dans la maison, j'ai été frappée par la grandeur des pièces. Les plafonds étaient hauts, les moulures travaillées, et les sols recouverts de tapis épais. Mon oncle m'a fait visiter les lieux : un immense salon avec une cheminée en marbre, une salle à manger lumineuse donnant sur le jardin, une cuisine équipée des derniers appareils électroménagers, et une bibliothèque remplie de vieux livres. Ma chambre était située à l'étage, avec une vue imprenable sur le jardin. Elle était aménagée avec goût, dans des tons chauds et apaisants. Une grande baie vitrée donnait sur un balcon privé. J'explorais chaque recoin de la maison, découvrant avec émerveillement les objets qui la peuplaient : des tableaux anciens, des sculptures, des bibelots chinés lors de voyages lointains. Je me sentais comme une princesse dans un château.
