Chapitre 1

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Les conditions dans lesquelles je suis née auraient pu être meilleures, mais cela ne m'affecte pas trop car mon père est un homme formidable. Il n'est pas issu d'une famille riche et, dans sa jeunesse, il a dû se battre pour son avenir. Lui et ses frères pouvaient rester des jours sans manger. Pour subvenir à leurs besoins, ils devaient aller voler dans les champs de manioc tard dans la nuit.

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Mon père et ma mère ont commencé leur histoire d'amour dès l'enfance. Ma mère, fille unique, a toujours subi la pression de sa propre mère, déjà qu'elle était problématique, ce qui l'a fait souffrir de son côté également.

Mes parents ont espéré sortir de la pauvreté un jour, c'est pourquoi mon père s'investissait à fond dans ses études. Ils ont grandi ensemble au fil des années et ont construit un amour solide. Ils ont traversé des épreuves ensemble. Ma mère s'est lancée dans de petites activités pour parfois payer les frais de scolarité de mon père, et lui, à son tour, l'aidait dans ses études. Ainsi, ils sont restés en concubinage et ma mère est tombée enceinte en classe de terminale, tandis que mon père était déjà à l'université.

Ma mère a traversé les pires moments de sa vie et a été critiquée par son entourage.

Imaginez un instant que vous tombiez enceinte hors mariage... la catastrophe, n'est-ce pas ? Du côté de sa mère, on pouvait ressentir une profonde déception. Mais, comme on le dit, une mère reste une mère, et elle a réussi à accepter l'erreur de sa fille.

Cependant, personne ne savait qui allait s'occuper de moi, car aucun de mes parents n'avait une situation financière stable. Mon père proposa à ma mère d'avorter.

— Mon amour, tu ne penses pas qu'il voudrait mieux te débarrasser de l'enfant ? Je ne veux pas que notre enfant vive les mêmes souffrances que moi, et imagine le nombre de critiques que tu vas recevoir !

— Ce bébé est le premier fruit de notre amour. Il est de notre devoir de ramasser les pots cassés .

Waouuh, c'était tellement courageux de sa part. Je ne sais pas pourquoi elle ne m'a pas avortée. Beaucoup de jeunes filles de son âge l'auraient fait. Mais pourquoi moi ? Qui suis-je ? On le découvrira ensemble.

Ainsi, ma grand-mère a pris en charge toutes les dépenses pendant la grossesse et jusqu'à l'accouchement. Elle a été un ange, et je comprends pourquoi elle m'a tant aimé. C'est ainsi que je suis née, et depuis ce jour, j'ai reçu beaucoup d'amour, et en retour, j'ai aimé ma mamie plus que tout au monde.

Dans mon enfance, j'étais toujours dans les jupes de ma grand-mère, je la suivais partout, et elle n'autorisait pas les autres enfants à m'approcher.

Durant mes premières instances, je n'étais pas en compagnie de mes parents, mais malgré cela, j'ai ressenti leur amour pur et sincère.

À l'âge de trois ans, mon père est venu me rendre visite chez ma grand-mère. Sans qu'on me le dise, j'ai su que c'était lui grâce à son sourire que je n'avais jamais vu auparavant, avec ses grandes dents, ses yeux brillants et remplis d'amour. Cet homme, pas très grand et qui avait l'air si jeune, venait vers moi avec les bras écartés et plein d'enthousiasme. Il m'a pris dans ses bras, et je l'ai appelé papa. Depuis ce jour, j'ai adoré passer du temps avec lui. Il m'a donné plein de biscuits et de chocolats, et ainsi s'est créé un lien naturel entre mon père et moi, même s'il n'a pas pu rester longtemps car il devait rentrer à la capitale.

Le jour de son départ, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, mais j'avais espoir de le revoir.

Ma mère, quant à elle, n'était pas souvent présente. Elle allait probablement souvent à l'école, car je ne me rappelle pas avoir passé beaucoup de temps avec elle.

Les jours ont passé, et ma mère est aussi entrée à la capitale. Il ne restait que ma mamie et moi dans notre petite maison, éloignée des autres. À côté de la maison, il y avait un enclos avec de gros porcs bruyants, que je craignais car ils étaient souvent violents, même en mangeant leurs nouveau-nés. Un grand manguier se dressait devant la maison, offrant de l'ombre. Ma grand-mère y plaçait souvent une natte pour se reposer.

En bas, à gauche, se trouvaient des concessions alignées où de nombreux enfants de mon âge jouaient tout le temps ensemble. Je n'ai jamais eu envie de jouer dans mon enfance car cela ne m'attirait pas. Je n'aimais pas le bruit, et la compagnie de ma grand-mère comptait beaucoup pour moi.

Je n'ai jamais connu la faim ; j'étais la petite fille que tout le monde enviait et craignait en même temps.

Les années ont passé sans que je voie mes parents ni leur parle. Un beau jour, mon père s'est présenté et a dit à ma grand-mère qu'il voulait désormais que je sois avec lui car il venait de terminer l'université et avait décroché un emploi dans l'une des préfectures de la région. Au début, mamie n'était pas d'accord ; elle se sentirait seule sans moi. J'étais tout pour elle, et elle voulait me voir grandir. D'un autre côté, elle savait qu'il était normal que j'aille avec mon père. Elle lui demanda qui prendrait soin de moi quand il serait au travail, étant donné que je n'étais qu'une fillette, et que ma mère était toujours à la capitale.

Mon père avait déjà tout planifié, car ses neveux, qui étaient un peu plus grands que moi, allaient s'occuper de moi. Cependant, comme ils n'étaient que des garçons, ma grand-mère décida d'ajouter son homonyme pour veiller sur moi, car elle était un peu plus âgée que les deux autres.

Ainsi, nous partîmes tous. Bien que mon père n'ait pas un salaire énorme, il se battait pour subvenir à tous nos besoins. Chaque soir, il passait du temps avec moi et appelait souvent ma mère pour que nous parlions.

Ma mère adorait m'entendre. Je lui récitais souvent les poèmes que nous apprenions à la maternelle. Bien que je n'aimais pas aller à l'école, je faisais un effort pour tout apprendre.

Notre maison n'était pas très grande et se trouvait au fin fond de la préfecture, tout près de la grande école Sainte Marie où nous étudiions. Juste en face de nous se trouvait la concession de la propriétaire, qui vivait avec ses enfants, déjà très grands. Parmi eux, il y avait Laurent, qui avait des problèmes mentaux et parlait toute la journée, puis Samuel, qui n'avait pas l'air aussi fou, mais papa nous disait souvent de l'éviter car c'était un alcoolique ; il perdait le contrôle et se mettait à injurier toute sa famille. Enfin, il y avait July, la seule fille de maman Anita.

À côté de la concession de la propriétaire, logeait un Togolais en mission dans cette préfecture. Je ne me souviens plus exactement de son visage, mais il était grand, gentil et très calme. Il s'appelait Monsieur Akakpo.

À cet âge, je ne comprenais pas grand-chose, et je n'aimais pas étudier. Je trouvais souvent des prétextes pour ne pas aller à l'école afin de pouvoir aller à l'hôpital avec mon père, qui travaillait comme comptable dans le grand hôpital de la préfecture. Là-bas se trouvait la femme qui vendait les meilleurs pains haricot au monde. Le goût était unique, la saveur était délicieuse, et pour ce pain, j'étais prête à ne jamais étudier.

À l'école, je ne comprenais rien, même pas l'alphabet français qui ne rentrait pas dans ma petite tête. Pourtant, je n'étais pas une enfant canaille ou têtue, mais je n'aimais pas mes maîtres et maîtresses car je ne voyais aucune pédagogie en eux.

Ils ne faisaient que parler le dialecte local en oubliant le français. Malgré mon jeune âge, le fait de perdre mon temps pesait sur moi. La meilleure solution était de sécher la maternelle.

✍️ J'espère surtout que tu as aimé cette première partie... Miammmm 😋 Tu ne sais pas vraiment ce qui t'attend. T'inquiète, je publierai chaque jour un chapitre. N'oublie surtout pas de t'abonner et d'inviter tes amis.

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