Jordan et Gabriel avaient toujours été en désaccord. Dès leur première rencontre, deux ans plus tôt, ils s'étaient heurtés sur tout.
Flashback
C'était lors d'une réunion de rentrée où chacun devait présenter ses idées et projets pour l'année à venir.
Jordan, avec sa passion légendaire pour les grands récits historiques, avait parlé de son projet de faire revivre les grandes batailles à travers des reconstitutions théâtral en classe.
Gabriel, quant à lui, avait avancé son idée d'une approche plus moderne et critique de l'éducation civique, mettant l'accent sur les débats et l'analyse critique."Nous ne pouvons pas laisser les enfants croire que la violence et la guerre sont les seules façons dont l'histoire s'est faite.", avait lancé Gabriel, les sourcils froncés, jetant un regard de défi à Jordan.
"Et nous ne pouvons pas non plus leur faire croire que le passé est un jardin d'enfants parfait tout beau tout rose", avait répliqué le plus jeune avec une froideur égale. "Ils doivent connaître les réalités pour comprendre les erreurs afin de ne pas les répéter."
Leurs affrontements ne se limitaient pas aux réunions. Les couloirs du Collège Louis Pasteur étaient souvent le théâtre de leurs querelles.
Un jour, Gabriel avait surpris Jordan en train de parler avec passion de la stratégie militaire de Napoléon à un groupe d’élèves de quatrième. Gabriel était intervenu, interrompant Jordan."Vous ne croyez pas qu’il serait plus utile de leur parler des conséquences humaines de ces guerres ? Des vies brisées, des familles détruites ?"
Jordan avait répondu avec un regard glacé.
"Et vous, vous ne croyez pas qu’ils devraient comprendre pourquoi ces événements ont eu lieu en premier lieu ?"
Les élèves, souvent témoins de leurs confrontations, avaient échangé des regards embarrassés, ne sachant de quel côté se ranger.
Un autre souvenir marquant était celui d'une sortie scolaire. Jordan avait organisé une visite au musée de l'armée, un lieu rempli d'objets historiques et de récits de batailles. Gabriel, sceptique, avait accepté de se joindre à l’excursion, mais dès leur arrivée, il n’avait pu s'empêcher de critiquer ouvertement l'approche de Jordan.
"Un musée de la guerre ? Vraiment ? Comment pensez-vous que cela va aider nos élèves à devenir des citoyens pacifiques et réfléchis ?" avait-il lancé.
Jordan avait rétorqué, la voix serrée par la colère.
"Ils doivent voir de leurs propres yeux pour comprendre. La théorie sans expérience ce n'est que du vent."
Ces disputes semblaient interminables. Chaque interaction, chaque conversation, même les plus anodines, se transformaient en champs de bataille idéologiques.
Les autres enseignants avaient pris l'habitude de les éviter lorsqu'ils se retrouvaient dans la même pièce, sachant par avance que leurs échanges seraient tendus.
Mais malgré cette animosité apparente, il y avait toujours quelque chose de non dit, une tension sous-jacente qui dépassait les simples désaccords professionnels. C’était comme si leur rivalité masquait un autre type de connexion, quelque chose que ni l'un ni l'autre n'était prêt à admettre.
Ils se défiaient, se confrontaient, mais au fond, ils se respectaient et étaient intrigués par la passion de l’autre.Comme ce jour d'avril, peu avant les vacances de Pâques où Gabriel quitta sa salle de classe pour aller chercher un café à la machine, espérant trouver un peu de réconfort dans sa solitude. Il fut surpris de voir Jordan, assis sur un banc du couloir, un livre d'histoire ouvert sur ses genoux, le visage fatigué mais concentré.
Gabriel hésita un instant, puis s'approcha.
"Encore en train de travailler sur vos révolutions, Jordan ?"
Jordan leva les yeux, et pour une fois, il n'y avait pas de sarcasme dans son regard. Seulement de la fatigue.
"Oui, je suppose que je ne peux pas m'empêcher de toujours vouloir en faire plus."
Gabriel s'assit à côté de lui, laissant un silence s'installer entre eux. Les bruits des couloirs vides enveloppaient le collège, rendant l'atmosphère presque intime.
"Écoutez, Jordan" commença Gabriel doucement, "je sais qu'on ne s'entend pas toujours, mais je pense que ce qu'on veut, au fond, c'est la même chose. On veut que nos élèves comprennent et apprennent."
Jordan hocha lentement la tête.
"Oui, je le sais. Et peut-être qu'on est trop têtus pour voir qu'on pourrait vraiment faire quelque chose de bien si on travaillait ensemble."
Leur proximité, ce moment de vulnérabilité partagée, créa une tension différente, quelque chose de plus profond et de plus inexplicable. Sans vraiment comprendre pourquoi, Gabriel posa une main sur l'épaule de Jordan, un geste de réconfort et de connexion. Jordan, surpris, ne recula pas. Au contraire, il ressentit une chaleur inhabituelle à ce contact. Leurs regards se croisèrent, et dans ce silence chargé de non-dits, quelque chose changea.
Gabriel retira lentement sa main, mais l'intensité du moment restait.
Ils restèrent assis là pendant quelques minutes encore, profitant de ce rare moment de paix et de connexion. Pour la première fois, ils se sentaient réellement proches.. Mais cette paix ne dura évidemment que seulement le temps de quelques heures et les conflits reprenèrent de plus bel le lendemain..________________________________________________
NDA
Les bases de l'histoire sont maintenant bien posé.
L'histoire commencera réellement au prochain chapitre.
Je ne sais pas vraiment a quelle fréquence je vais poster. Je vais essayer de poster le chapitre 3 en fin d'après midi ou dans la soirée et ensuite je pense publier un chapitre par jour où tout les deux jours..
J'essayerai de faire des chapitres un peu plus longs.
N'hésitez pas à me donner votre avis.
VOUS LISEZ
Monsieur le professeur
ФанфикEt si dans un multiverse Jordan et Gabriel menaient une toute autre vie loin de la politique? Et s'ils étaient professeurs dans un collège de banlieue ?