Le samedi matin, Gabriel se réveilla avec une certaine appréhension. Depuis le baiser échangé avec Jordan, il n’avait cessé de ressasser ce moment dans sa tête. Il savait qu’ils devaient en parler, clarifier ce qui s’était passé entre eux. C’est pourquoi il avait décidé de prendre les devants et d’inviter Jordan à discuter.
Il lui avait envoyé un message la veille, proposant de se retrouver dans un café discret du centre-ville. La réponse de Jordan avait été brève, presque formelle, mais il avait accepté. Gabriel espérait que cette rencontre pourrait leur permettre de mettre cartes sur table, sans l’agitation du collège ou les regards curieux de leurs collègues et élèves.
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Gabriel, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise blanche, arriva en avance au café. Il choisit une table au fond, loin des autres clients, où ils pourraient parler tranquillement. Il commanda un café noir et tenta de se concentrer sur son environnement pour calmer ses pensées, mais rien n’y faisait. L’image du baiser revenait sans cesse dans son esprit, ainsi que toutes les questions qu’il comptait poser à Jordan.
Quand Jordan arriva, Gabriel sentit son cœur s’accélérer. Jordan avait l’air tout aussi nerveux que lui. Il portait un t-shirt blanc, un jean skinny bleu foncé, et ses yeux semblaient chercher une réponse dans ceux de Gabriel avant même de s’asseoir.
"Salut," dit Jordan en s’installant en face de lui.
Sa voix était tendue, et Gabriel pouvait voir qu’il était mal à l’aise.
"Salut," répondit Gabriel en essayant de garder un ton calme. "Merci d’être venu."
Jordan hocha la tête et commanda un thé avant de fixer la table, évitant le regard de Gabriel. Le silence qui s’installa entre eux était lourd, presque palpable. Gabriel se rendit compte qu’il devait être le premier à briser la glace.
"On doit parler de ce qui s’est passé l’autre jour," commença-t-il, sa voix plus douce qu’il ne l’avait prévue.
Jordan releva enfin les yeux vers lui, une lueur de gêne et d’inquiétude dans le regard.
"Je sais... Je... je suis désolé, Gabriel. Ce baiser... c'était impulsif, et je comprends si tu es en colère ou... confus."
Gabriel secoua la tête, levant une main pour l’arrêter.
"Je ne suis pas en colère, Jordan. Pas du tout. En fait, je suis plus... surpris. Et je crois qu’on a besoin de comprendre ce que tout cela signifie, pour toi comme pour moi."
Jordan resta silencieux un instant, son thé fumant doucement entre ses mains.
"Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire," avoua-t-il finalement. "Je sais juste que depuis ce moment, je n’arrête pas d’y penser. Et que... je ne regrette pas de l’avoir fait."
Ces mots semblèrent flotter dans l’air entre eux, lourds de sens. Gabriel les accueillit en silence, essayant de décoder ce qu’il ressentait lui-même.
"Moi non plus, je n’ai pas regretté," dit-il doucement. "C’était... inattendu, mais ça m’a fait comprendre qu’il y a quelque chose entre nous, quelque chose que je n’avais pas vu avant."
Jordan hocha la tête, visiblement soulagé que Gabriel ne rejette pas ce qu’il venait d’admettre.
"Je crois qu’on s’est tellement concentrés sur notre rivalité qu’on n’a pas vu que... peut-être qu’on s'apprécie plus qu'on ne le pensait."
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Monsieur le professeur
أدب الهواةEt si dans un multiverse Jordan et Gabriel menaient une toute autre vie loin de la politique? Et s'ils étaient professeurs dans un collège de banlieue ?