" Jeux de Manipulation ": un nid d'amour**

56 4 5
                                    

Dans un appartement chic du centre-ville de Dakar,Mame Diarra arrangeait les coussins en soie sur le grand canapé de cuir blanc. L'appartement, un duplex spacieux avec une vue imprenable sur l'océan, appartenait officiellement à ibrahima Khalil Ndiaye, mais en réalité, mame Diarra l'avait façonné à son image. Chaque coin, chaque meuble, chaque tableau respirait son goût de luxe obstentatoire et de la provocation subtile. C'était« leur nid d'amour », comme elle aimait l'appelait, bien qu'ibrahima ne se soit jamais vraiment sentie chez lui ici.

Mame Diarra, l'homonyme de la mère d'Ibrahima n'avait rien de l'image pieuse et respectée que son prénom évoquait. Au contraire, elle était tout ce que la bienséance sénégalaise réprouvait : audacieuse, calculatrice, et résolument provocatrice. Elle savait comment faire plier les hommes à sa volonté, un art qu'elle avait perfectionné depuis son adolescence. Pourtant, Khalil, malgré sa réputation de don Juan, restait étrangement insensible à ses charmes les plus osés.

Il était là, debout près de la grande baie vitrée, observant la mer s'étendre à perte de vue. Ses traits étaient fermes, ses pensées visiblement ailleurs. Mame Diarra s'approcha de lui, ses talons hauts claquant doucement sur le marbre poli. Elle glissa ses bras autour de sa taille, posant son menton sur son épaule.

« Qalbi, tu pense à qui? » murmura-t-elle d'une voix suave, presque innocente.

Il la regarda dans le reflet de la vitre, un sourire mince sur les lèvres. « À beaucoup de choses.»

« À moi, j'espère.» Elle se serra un peu plus contre lui , sentant les muscles de son dos se tendre sous sa chemise en lin.

Il se retourna lentement, ses mains glissant sur ses bras pour l'éloigner doucement.

« Mame Diarra, tu sais que je t'adore et je répond à tes moindres petites caprices, mais j'ai mes principes. J'ai acheté cet appartement uniquement parce que tu voulais un endroit à toi, mais cela ne change rien entre nous. Tu es la sœur de mon meilleur ami, et y'a des limites que je ne franchirai jamais par respect pour ta famille.»

Elle recula d'un pas, ses yeux s'assombrissant d'une lueur de défi. « Et si je te disais que je suis prête à tout pour toi, Khalil ? Que ce que je veux, c'est plus que ces murs et ces meubles...c'est toi  je m'en fou de mon frère de mes parents et des représailles c'est toi que je veux  .»

Il secoua la tête, un rire amer s'échappant de ses lèvres. « tu joue à un jeu dangereux, Diarra. Mais je ne suis pas celui que tu pourras manipuler facilement. J'étais venue pour me changer les idée te voir aussi pour rattraper le temps qu'on a passer s'en ce voir car tu me manquer mais voilà comme toujours tu joue à la gamine capricieuse.»

Elle le dévisagea, mesurant ses mots, cherchant une faille dans son armure. Mais Khalil restait de marbre, fidèle à ses principes, même face à la tentation qui représentait Mame Diarra. Pourtant dans le fond de ses yeux, quelques choses d'indéfinissable brillait, comme une ombre dans la lumière , une part de lui même qu'il  gardait farouchement cachée.

Sans un mot de plus, il se détourna et quitta l'appartement, laissant Mame Diarra seul, frustrée et furieuse.

###**Dans les rues de Paris**

La nuit parisienne, bien que familière pour beaucoup, prenait un ton plus sombre et inquiétant lorsqu'on mentionnait un nom. En particulier : "la diablesa del crimen". Les rues autrefois animées semblaient se taire à son passage, comme si la ville elle-même craignait attirer son attention.

Salimata, maintenant connue sous ce surnom redouté, marchait d'un pas ferme dans une ruelle mal éclairée, accompagné de deux de ses hommes de mains. Reflétant la determination et la férocité de leur chef. La simple mention de son nom suffisait à faire taire les rumeurs et à faire trembler les trafiquants les plus aguerris. Elle n'était plus cette jeune fille brisée dans une mauvaise close; elle était devenue une légende vivante, une ombre qui planait sur le monde criminel.

Les murs décrépits de la ruelle, habituellement recouverts de graffitis vulgaire, semblaient se recroqueviller sous la menace implicite que représentait sa présence. Ses talons résonnaient sur les pavés mouillés, chaque pas marqué d'une autorité indéniable prête à régler ses comptes avant s'en aller à Dakar.

Arrivée devant une porte métallique, elle s'arrêta net. Les hommes à ses côté s'écartèrent légèrement, respectant une distance  qu'ils savaient nécessaire pour ne pas encourir sa colère. L'un d'eux, un homme à l'allure robuste, frappa trois fois sur la porte, un signal que les occupants à l'intérieur reconnaîtraient immédiatement.

La porte s'ouvrit lentement, laissant apparaître un homme aux traits marqués par la peur. Ses yeux évitaient ceux de salimata, comme s'il craignait qu'un simple regard ne scelle son destin. Il balbutia quelque chose en espagnol, tentant de masquer sa nervosité.

Salimata ne bougea pas. Elle laissa le silence s'étirer, utilisant une pause pour faire monter la tension. Enfin, d'une voix calme mais pleine de menace, elle s'adressa à lui en espagnol, son accent africain mêlé à une maîtrise parfaite de la langue.

«¿Dònde està El dinero, Carlos ?» demanda-t-elle, sa voix aussi froide que la lame d'un couteau.

Carlos, le trafiquant qui se tenait devant elle, dégluti avec difficulté. Il savait que la moindre erreur pourrait lui coûter la vie.« Aquí...aquí està, señora , todo lo que pidío .»

Il fut un signe à un autre homme dans la pièce, qui apporta un sac noir. Le sac contenait de l'argent , une somme considérable, mais salimata ne jeta même pas un coup d'œil à son contenu. Son attention restait rivée sur Carlos, comme si elle sondait son âme , cherchant à y déceler le moindre signe de trahison.

« Espero que no me estés engañando, Carlos .» ses paroles étaient douces , mais chargées de menaces .« sabes lo que pasa con aquellos que intentan jugar conmigo.»

Carlos secoua la tête frénétiquement, des gouttes de sueurs perlant sur son front.« No, Señora , nunca lo harís. Todo està en orden , se lo juro.»

Salimata, finit par décroiser les bras et s'avança d'un pas vers Carlos , qui recula instinctivement .«Màs te vale. Porque si descubro lo contrario , tu vida valdrà menos que una moneda en esta ciudad.»

Elle se retourna vers ses hommes , un léger sourire aux lèvres, satisfaite de voir la peur imprégner chaque fibre de Carlos . «Llévenselo ,» ordona-t-elle sèchement .«Que apprenda a no temer sólo à la Diablesa del crimen, sino tambìen a lo que Ella es capaz de hacer.»

Les hommes avancèrent et attrapèrent Carlos , le trainant hors de la pièce malgré ses prostestations. Salimata les regarda partir sans une once de pitié. Elle savait que son surnom n'était pas simplement une étiquette . C'était une promesse , une certitude que toute personne croisant son chemin et osant défier son autorité finirait par regretter de l'avoir connu.

Avant de quitter les lieux, elle jeta un dernier regard à la pièce , comme pour graver cet instant dans sa mémoire. Puis elle se tourna et quitta la scène, son cœur durcit par des années de trahison et de douleur , prête à affronter quiconque oserait encore se dresser sur sa route.

Entre cœur et désespoir : les Nœuds du triangle Where stories live. Discover now