Chapitre 6 : Œil pour œil, dent pour dent

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Noa

Retirant cet effroyable déguisement, je n'osais en cet instant, ne serait-ce que déverrouiller mon téléphone tant les notifications fusaient depuis que cette équipe nous avait pris en photo dans une telle situation.

Balançant ce tutu loin de moi, je ne pouvais que maudire John et ses punitions à la con qui d'après lui, nous faisaient passer l'envie de récidiver. Claquant la porte de mon casier, je me disais qu'en soi, je n'avais pas à me plaindre si on savait à quel point Branson avait vécu pire, cette pensée ayant le don de me décrocher un léger sourire.

Léger sourire qui avait vite disparu à l'entrée de ce putain d'homophobe. Le regardant de haut en bas, je ne pouvais empêcher mon regard de le dévisager alors que tout en moi aurait pu l'imaginer être n'importe quoi, mais pas homophobe, ce qui le rendait encore plus détestable qu'avant.

Ouvrant la porte de son casier avec rage, il s'était vite débarrassé de son déguisement, John entrant dans le vestiaire à ce moment.

– J'espère que vous avez compris la leçon cette fois, dit-il d'un ton sec, je ne tolèrerai pas que deux joueurs d'une même équipe se battent, vous devez vous comporter comme une famille.

Ne répondant rien, je savais d'avance au regard de John que l'expression de mon visage exprimait déjà tout ce que je pensais.

– Ash, commença-t-il, je sais que tu as une fâcheuse tendance à frapper les membres de ton équipe, mais ici ce comportement n'est pas tolérable, avait-il dit d'un ton moralisateur. Noa, dit-il en se tournant vers moi, vient avec moi, j'ai à te parler.

Finissant d'enfiler mon tee-shirt et mon jean en vitesse, j'étais sorti, John m'attendant dans le couloir l'air contrarié.

– Oui coach ? avais-je prononcé en sachant déjà le sermon qui allait m'être présenté.

– Suis-moi, prononça-t-il froidement.

Le suivant à travers les longs couloirs de ce stade situé sous les gradins, nous étions arrivés devant une porte bien abîmée par le temps, l'écriteau accroché ne tenant presque plus, celui-ci penchant plus d'un côté que de l'autre.

Ouvrant la porte, celle-ci avait au passage laissé échapper un grincement strident, John m'invitant à entrer, tandis que je me dirigeais directement vers la chaise située face à son bureau, John venant s'asseoir en face de moi.

– Bien, commença-t-il l'air terriblement fatigué, peux-tu m'expliquer ton comportement d'aujourd'hui ?

– Mon comportement ? dis-je en essayant d'avoir l'air surpris.

– Noa s'il te plaît, reprit John d'une voix plus grave, ne commence pas à faire l'innocent, j'ai des yeux, tu sais et je t'ai vu le provoquer.

– Mais...

– Il n'y a pas de mais Noa, ton comportement me déçoit énormément, ce n'est pas l'attitude que j'attends d'un capitaine.

– Je sais, je suis désolé, avouais-je sincèrement en fixant le sol.

– Je peux au moins savoir ce qu'il t'a pris ? reprit John.

– Rien de grave, on avait juste quelques différents à régler, avais-je prononcé en relevant mon regard vers lui.

– Eh bien réglé les, mais pas sur mon terrain, dit-il d'une voix catégorique, c'est la dernière fois que je vous préviens tous les deux, la prochaine fois, attendez-vous à recevoir une sanction bien plus que sévère.

À l'unissonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant