The stealer

Chapitre 6

— Mais c'est qu'il devient émotionnelle, le garçon.

Je rigole légèrement n'ajoutant rien. Je savais que ces quelques mots allaient lui faire plaisir.

— Alors comment c'est l'Australie ?

Je vois des étoiles apparaître dans ses yeux. Je sais ce que représente l'Australie pour lui. Il n'a jamais choisi de venir habiter en Corée. C'est pour quoi, je n'ai pas été surpris qu'il accepte si rapidement cette proposition de stage. Il n'ai même pas hésité avant de dire oui. Je ne lui en veux pas de ne pas m'avoir consulter. C'est sa vie et si je l'aime assez je doit respecter ses choix. Je ne peux pas dire que Chan ait vraiment eu la même réaction. Je regarde son sourire s'agrandir quand il m'explique où il a été aujourd'hui.

— Tu n'imagines même pas comment ça à changer depuis le jour où je suis parti. La ville est plus grande que dans mes souvenirs. Puis les gens sont si gentils. Tu sais, aujourd'hui, j'ai été visité le marché avec Changbin. Puis j'ai réussi à le trainer jusqu'au jardin botanique. J'ai pris de jolies photos. Je te les enverrais. Je suis sûr qu'elles t'inspireraient.

Je me contente d'hocher la tête tandis qu'il me raconte plus en détail sa journée. Il soupire en disant à quel point c'est plus difficile de trouver des aliments sans lactose. Je le regarde surpris. Une grande partie de la population coréenne est intolérante au lactose. J'imagine que ça doit être différent ailleurs. Il continue à divaguer sur la glace qu'il a manger avec Changbin.

— Tu as trainé Changbin dans un jardin botanique et tu lui as fait acheter une glace en forme de rose. Est ce que j'ai bien compris ? À notre Changbin ?

— Tu aurais du voir sa tête quand il a vu le prix. Je n'ai rien vu d'aussi drôle.

Je ne peux pas m'empêcher de rire. J'arrive très bien à imaginer quelle expression il a dû faire. D'autant plus si on parle de Changbin. Il est la personne la plus radine que je connaisse. Quand on parle d'argent avec lui, il a soudainement cinquante-huit ans.

— Moquez vous tant que vous voulez. Mais dix balles pour une glace juste parce qu'elle est en forme de fleur, c'est du vol.

Je m'arrête de rire en entendant une voix venir de derrière Felix. Ce dernier tourne l'écran de son ordinateur. Je peux maintenant voir le plus vieux de nous trois couché sur le canapé de mon meilleur ami. Je reste un moment sans voix. Un autre problème de notre groupe d'ami est la nudité. Chan et lui ont la mauvaise habitude d'enlever leurs habits dès qu'ils le peuvent. Je le détail légèrement. Enfin ce que le peu de pixel de mon ordinateur me laisse voir. Je peux voir la marque de bronzage autour de ses épaules. C'est le signe qu'il porte au moins un haut quand il sort. Mais je dois avouer que depuis le temps que je connais Changbin, je ne l'avais jamais vu comme ça.

— À ce que je vois l'Australie te va bien. Tu sors même visiter la ville.

Je le vois lever les yeux de son téléphone pour me regarder. Il s'assoit sur le canapé. Il appuie ses coudes sur ses cuisses. Puis se penche vers l'ordinateur, me donnant pour la même occasion une meilleure vue.

— J'imagine que tu as raison. Je me fond bien dans le décor. Et Felix n'arrête pas de monopoliser mes mardis pour faire le tour de la ville.

J'hoche la tête amusé. A son ton, on dirait que c'est la pire chose qu'il ait dû subir de sa vie. Je suppose que le vrai problème est que Felix n'arrête pas de lui faire dépenser son argent.

— Pourquoi tu dis ça ? Tu n'as pas aimé le jardin botanique ? C'est si romantique pourtant.

— Ça l'aurais sans doute été si tu avais été là.