Chapitre 11

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Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté. J'ai envie de me dire que c'est parce que je veux juste rentrer chez moi. Mais je sais que ce n'est pas vrai. Il marche quelques mètres devant moi. Je fixe son dos en silence. Je ne sais pas trop quoi faire. Je n'ai rien à lui dire. Il a insisté pour qu'on marche au lieu de prendre le bus. Je ne comprends pas l'intérêt de marcher dans le froid au lieu d'être tranquillement assis au chaud. Mais ce mec à une logique foireuse. Je ne vais pas en discuter. J'enfouie mes mains au plus profond de mes poches. Je me recroqueville sur moi-même pour me réchauffer.

Chan s'arrête devant moi sans prévenir. Je l'évite de peu. Il reste dos à moi sans rien dire. Je sursaute quand il se retourne soudainement. Je crois qu'il a planté. Je ne sais pas comment faire pour le faire redémarrer. C'est lui qui a étudié l'informatique pas moi.

— Tu as parlé à Felix récemment ?

Je ne m'attendais pas à ce que ce soit la première chose qu'il me demande. Je recule de quelques pas pour mettre de la distance entre nous. J'hoche la tête. Je l'avais appelé hier soir. Je lui avais montré ma toile terminée. Il en a profité pour me dire qu'il avait parler avec Chan. Il était si content que les choses s'améliorent entre eux. C'est à ce moment que je me suis rendu compte que tous mes sacrifices étaient utiles si je pouvais le voir sourire de cette façon. Peu de temps après, Changbin a rejoins l'appel vidéo. Il était couché sur son propre lit. Au moins, cette fois il était habillé. Il m'a parler de son tournoi international. Je n'ai pas tout compris à ce qu'il m'a dit. Du peu que j'ai retenu, c'est qu'il est le plus fort et comptait bien gagner.

— Oui, je lui ai parler hier. Il a l'air d'aller bien.

— Oui, je le pense aussi. Mais toi ?

Je reste silencieux. Qu'est ce que cette histoire à avoir avec moi ? Pour une fois son regard s'est adoucie. Il a ceux même regard préoccupé que quand je me blesse. Il a l'air vraiment inquiet pour moi. Je ne comprends pas pourquoi, il l'est. Mais je me sens touché. Son regard à l'air sincère. J'aimerais croire qu'il est sincère.

— Moi ? Je vais bien merci de demander.

— C'est pas vrai.

Sa voix est froide mais son regard n'a pas changé. Il se rapproche de moi d'un pas. Ma respiration se bloque dans ma gorge. Qu'est ce qu'il se passe avec lui ? Un jour il se préoccupe pour moi et l'autre il m'insulte comme on a rarement fait.

— Je t'assure que je vais bien. Mes mains vont beaucoup mieux. Et...

— Ce n'est pas de ça que je parle. Tu t'ai de nouveau enfermé chez toi. Tu t'es disputé avec Minho, chose qui n'arrive jamais. Et tu passes tout ton temps avec Eric ! Qu'est ce qu'il t'a dis pour que tu restes avec lui ?

Je souffle d'amusement. Bien sûr, je devais me douter que tous ça serait la faute à Eric. Ses sourcils se froncent mais il ne dit rien.

— Tu t'en fiche de comment je me sens. La seule chose qui t'intéresse c'est Eric.

Il secoue la tête. Il s'approche de moi essayant d'attraper ma main. Je la retire juste à temps. Je recule d'un pas pour mettre de l'espace entre nous.

— Je m'inquiète pour toi. C'est pour ça que je n'aime pas te voir rester avec lui. Je me souviens encore dans quel état tu étais quand vous avez rompu. Tu crois que j'ai oublié comment il t'a traité !

Il hausse la voix. Mais rien de comparable avec ce soir dans la ruelle. Il sert les poings. Je vois bien qu'il essaye de se contrôler.

— Si j'étais dans cet état c'est uniquement de ma faute. Il a été honnête avec moi. Il m'a dit qu'il était amoureux de quelqu'un d'autre. Je lui suis reconnaissant. Il y a peu de personne comme ça.

The stealerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant