N'en choisir qu'un...

Le garçon du super-marché

Arrivées au centre commercial, je checka ma liste sur mon téléphone. Stella fit de même. Accompagnée de Dounya, Maman partie faire ses courses et nous laissa, Stella et moi, prendre ce dont nous avions besoin pour les cours.

Stella : Bon me colles pas trop je veux pas qu'on pense que t'es ma sœur

Moi : Mais je SUIS ta sœur Stella t'es conne ou quoi

Stella : Là y a pas Maman donc oublie pas je peux te frapper quand je veux donc fais gaffe à comment tu me parles

Moi : Bref..

On se mit à la quête de nos fournitures scolaires chacune de notre côté, et je pense que c'est mieux comme ça.
Sur ma liste, j'étais arrivée à "feuilles doubles 400 pages grands carreaux". Je cherchais l'article à travers les rayons mais il m'a été impossible de le trouver. Je ne voulais pas demander à Stella, elle m'énervait déjà assez comme ça.

Je repéra de loin un garçon qui devait avoir le même âge que moi, il était tourné de dos. Je me dis que ça devait être une bonne idée de solliciter son aide, ce que je fis. Je m'approcha de lui et tapota son épaule. Tout naturellement, il retourna son visage vers moi et plongea ses yeux dans les miens. Et inconsciemment, je fis de même. Je resta plantée comme ça à le fixer dans les yeux pendant quelques secondes qui me parurent sans fin, puis, comme si l'on m'avait donné un coup, je revint soudainement à la réalité.

Moi : *bagayant* Euh.. Excusez-moi, je cherche cet l'article que vous avez en main mais je le trouve pas, peut etre que tu peux m'aider ?

Je ne savais pas si devais le tutoyer ou le vouvoyer. Je savais encore moins où regarder quand je lui parlais. Lui me regardait dans les yeux, mais je ne pouvais pas faire pareil, j'avais horreur des eyes contact.

Il me dit de le suivre et m'emmena jusqu'à un grand bac où se trouvaient toutes sortent de feuilles. Il se pencha et attrapa un paquet qu'il me tendit. Je le saisi et je le remercia. J'étais sur le point de repartir en direction inverse quand il m'attrapa par l'épaule et me dit :

Lui : Sur ton téléphone, c'est bien la liste de fournitures scolaire du lycée Jean Piaget non ?

Il avait certainement du lire le nom du lycée qui était marqué au coin de l'image.

Moi : Euh.. Oui, c'est bien ce lycée là, pourquoi ?

Lui : Ah ouais ? C trop bizarre wesh moi aussi j'y vais ! Tu rentres en quelle classe ?

Lui aussi allait dans ce lycée là.. Cela voulait dire que je le reverrai certainement.
Quand il me parlait, il me fixait dans les yeux, ce qui me déstabilisait. Comme je ne savais pas où regarder, mes yeux voyageaient à travers tout l'espace qui m'était possible de voir.
Je me dis qu'il devait me trouver bizarre. Donc je pris mon courage à deux mains et je força mes yeux à se diriger vers les siens.

Moi : C'est ma première année là-bas, je rentre en seconde, et toi ?

Plus je le regardais, plus je sentais une chaleur monter en moi. Je ressentais mes joues rougir, c'était un peu gênant. J'espérais qu'il ne le remarque pas. Je ne voulais pas qu'il pense que j'était entrain de fondre sous son charme, alors que c'était clairement le cas.
Il avait des yeux verts et marrons, un mélange des deux. Les couleurs n'étaient pas unifiées. Il y avait des petites parties éparpillées de son iris qui étaient de couleur jaune, et des fois noires. Je cru même apercevoir une lueur de bleu.
Avec le temps que j avais passé à le regarder, je connaissais maintenant parfaitement ses yeux.
L'eye contact qu'il y avait entre nous ne me dérangeait plus.
Je détacha mon regard du sien pour permettre à mes yeux de parcourir doucement l'entièreté de son doux visage. Il était si beau.. Il y avait ses lèvres, ses sourcils tellement parfaits, son petit nez, mais surtout et surtout ses lèvres que fixais maintenant pendant déjà quelques secondes sans m'en apercevoir.

Lui : Ah ok ok, moi je rentre en première, mais j'ai redoublé.

Sa phrase me fit reprendre conscience. Je savais que j'étais toute rouge, ça me mettait mal à l'aise. Pour ne pas qu'il le remarque, je détourna ma tête vers mon téléphone.

Moi : Ok, bon bah je te laisse je dois finir mes achats

Je m'entendais parler, et c'était comme si j'étais essoufflée. J'avais l'impression que ma voix tremblait. J'espérais que ce n'étais que mon imagination.

Lui : Vas-y, j'espère qu'on se verra à la rentrée

Je coupa ma respiration pour éviter qu'il remarque mes tremblements de voix.

Moi : Oui, moi aussi, salut !

Lui : Salut !

Il repartit et je me tourna de sorte à ce qu'il ne puisse pas voir mon visage. Mais que c'était-il passé bordel ?!
Je laissa l'air que je retenais sortir de ma bouche. J'étais vraiment essoufflée, mais pourquoi ? Je sentais mon cœur battre bien plus fort que d'habitude. J'essaya de reprendre ma respiration normale. Il me fallut deux bonnes minutes pour reprendre complètement mes esprits.
Ce qui était sur, c'était que je venais de tomber amoureuse.
Je repensa à sa dernière phrase. Pourquoi a-t-il dit qu'il voulait que l'on se revoie ? Était-il lui aussi amoureux de moi ?

Moi : *me parlant à moi-même* Mais nan, qu'est ce que tu racontes Marwa ? Calme toi, tu vas trop vite! Vous vous êtes à peine adressé la parole !

Je me retourna pour voir si je pouvais toujours l'apercevoir mais il n'était plus là.
Wow, ce garçon venait vraiment de me faire beaucoup d'effet. Mais putain qu'est ce qu'il était beau !
Je continuais à marcher à travers les rayons en mettant le reste de ce qui était noté sur mon téléphone dans mon chariot à roulettes,
tout en repensant à son magnifique visage, à ses yeux, à ses lèvres, à ses cheveux, à sa voix !
Je ne savais même pas comment il s'appelait. Peut-être que j'aurai du le lui demander ?

Là, j'entendis quelqu'un crier mon prénom et celui de ma sœur.

Maman : MARWAAA !!!! STELLAAA!!!!

Je reconnu la voix de Maman.
Putain pourquoi elle avait besoin de gueuler fort comme ça à travers tout le magasin ? Je me précipita de la rejoindre pour éviter qu'elle hurle mon nom une deuxième fois.

Moi : Maman ! T'as pas besoin de crier aussi fort wesh y a des gens partout c'est la honte

Maman : Bel3i foumek ya l khra, tfou 3lik al hmara kidiyra je m'en fou des gens ! (traduction : ferme ta bouche la merde,*insulte* l'ânesse que t'es)

Moi : Tranquil wesh doucement!

Ma mère éleva sa main pour feindre me frapper.

Maman : Ann drablek fel wjah, comment tu parles à ta mère toi ? (traduction : je vais te frapper au visage)

Moi : C'est bon Maman pardon

À ce moment même, Stella nous rejoignit.

Stella : Ça y est je suis là, j'ai tout pris il me manque plus rien !

Maman : Mezien a benti (traduction : c'est bien ma fille)

On continua notre chemin en direction des caisses. Maman poussait son caddie rempli et Dounya était accrochée à son dos par un foulard. Stella marchait à côté d'elles avec son chariot, et moi je les suivais.
Je repensais à ce garçon de tout à l'heure. Il ne m'avait parlé que quelques minutes et pourtant mon esprit était obsédé par lui.
Arrivées aux caisses, je déposais mes articles sur le tapis roulant, tout en cherchant du regard le jeune homme. En vain. Il était probablement déjà sorti du magasin..domage. Ma mère paya au comptoir puis nous sommes revenues à la maison en voiture.