Chapitre 8: L'homme ou l'animal?

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Le cendré ne savait plus quoi dire.

Il était à la fois enragé contre Eijiro et son copain, heureux mais apeuré de revoir Izuku dans de telles circonstances. Cinq mois sans s'être parlé pesaient énormément chez l'un comme chez l'autre. Et le silence de la salle n'arrangeait pas le malaise. Cependant, cela avait affecté le vert qui après tout cela s'était remis de son chagrin et avait tourné la page. Ce fut donc dans l'indifférence totale qu'il posa le plateau à la table des garçons.

"Tenez, votre commande messieurs, et passez un bon moment. " Dit-il en souriant presque faussement.

Katsuki culpabilisait. C'était sa faute s'il se comportait comme ça.

Il l'avait blessé, c'était légitime.

Eijiro et Denki les regardaient mais ne dirent rien l'air désolé quand le vert repartit pour une autre commande, avec le sourire. Katsuki eut le moral encore plus bas. Il se leva, plus contrarié et humilié que enragé.

"Je vous remercie les débiles..., fit alors Katsuki d'un ton grave. Si le but était de m'en prendre plein la gueule c'est réussi. J'me casse. "

Avant même que les concernés ne répondent, le cendré posa l'argent de la commande et sortit du café.

A l'autre bout de la pièce derrière le comptoir, Izuku aperçut le départ de Katsuki tête baissée. Peut-être aurait-il dû le prendre à part à sa pause pour expliquer ce silence de ces quelques mois. Mais son amie Occhaco lui avait conseillé d'oublier cette relation devenue morose et de trouver quelqu'un d'autre.

Malheureusement il n'arrivait pas à l'oublier.

Il n'arrivait pas à enlever deux mois à vivre avec lui. Lui qui le réconfortait de sa tristesse lorsqu'il était encore un félin, de ces nuits à dormir côte à côte le gardant dans ses bras en pensant à lui. 

Il voulait que ces moments reviennent.

Alors qu'il commença son service de l'après-midi, son patron remarqua la petite mine de son employé. Il le prit donc dans son bureau afin de lui parler seul à seul.

"Midoriya, mon garçon, je voudrais te parler sur un plan un peu plus personnel.

_Comment ça?

_ Est ce que tout va bien dans ta vie amoureuse ? J'entends depuis un certain moment que tu as quelqu'un. Au début tu paraissais plus joyeux que d'habitude et aujourd'hui je te vois éreinté de tout effort que tu fais. Je veux le bien-être de mes employés, alors dis-moi quel est le problème ?"

Izuku ne voulait pas impliquer son employeur dans sa vie privée. Surtout de lui parler de cette histoire quelque peu étrange en soi.

Tout ce qu'il répondit alors fût un sourire.

Le propriétaire du Smash for All fût toujours étonné de son état d'esprit. Il coupa court à la conversation et ils reprirent tous leur travail.


Les jours pluvieux étaient devenus une banalité pour Katsuki.

En particulier cet été.

C'était prévu au vu du réchauffement climatique.

Et le cendré broyait du noir tout comme les nuages qui envahissaient le ciel. Il n'arrivait pas à croire que son ami avait osé l'emmener à l'endroit où Izuku travaillait. Et pourquoi d'ailleurs ? Qu'est-ce qu'ils comptaient faire ? Il savait pourtant que cela ne servait à rien de les rabibocher après presque six mois de silence. Il se sentait humilié, honteux d'être réapparu devant lui comme une fleur. Et pourtant, lorsqu'il l'avait vu dans sa tenue de travail, il était heureux.

Quelle vie de chat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant