Chapitre 6 : Le 100m brasse

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11h08.

C'est l'heure qu'affiche ma montre au moment où j'ouvre les yeux. J'ai fait une nuit de plus de 11 heures, idéale pour être en forme pour la course qui m'attend ce soir. Je n'ai pas pu fêter la médaille d'Antoine avec lui hier, mais j'espère que nous pourrons remettre ça ce soir et fêter aussi la mienne, si je parviens à l'obtenir. Je m'étire et sors de mon lit. Je suis seule dans la chambre car les filles sont parties tôt ce matin. Anaïs avait les séries du 200 mètres dos et Marie celle du 400 mètres nage libre. Je regarde rapidement leurs résultats sur mon téléphone et suis ravie d'apprendre que Anaïs est qualifiée pour la demi-finale avec le sixième temps des séries. Marie n'a, pour sa part, pas atteint la finale mais s'en sort avec le dixième temps ce qui correspond déjà à une très bonne performance. Je ne suis pas déçue pour elle car je sais que le 400 mètres n'est pas son épreuve favorite et qu'elle attend plutôt des résultats sur 800 et 1500 mètres. Je leur envoie un message rapide avant d'enfiler mes vêtements.

Au moment où j'enfile mon sweat, j'entends toquer à la porte. Je me demande bien qui cela peut être, car la plupart des athlètes sont sur leur lieu de compétition et Luc est à la piscine pour aider à l'entraînement des nageurs français en piste aujourd'hui. J'attache mes cheveux en chignon flou avant de me diriger vers la porte et de l'ouvrir. En face de moi, Antoine se tient droit comme un i, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Aller feignasse debout, me dit-il en m'attrapant la main avant de me tirer vers lui, tu as une médaille d'or à gagner aujourd'hui.

- Qu'est-ce que tu fais là, je lui demande, surprise de le voir sur le pas de ma porte alors que je l'imaginais en train de se remettre de sa célébration de la veille.

- Je n'ai pas traîné hier soir, j'ai seulement fait quelques interviews, je fêterai ma victoire comme il se doit, ce soir, avec toi. Maintenant, à table, tu vas aller prendre de l'énergie pour ta première finale olympique.

Je rigole avant de le suivre vers le restaurant. Mon emploi du temps est bien chargé pour cet après-midi. Je dois voir mon kinésithérapeute pour qu'il me masse les bras, les épaules et le dos et j'ai un rendez-vous rapide avec mon préparateur mental avant la course. Je dois me rendre à la Défense Arena entre 17 et 18h, afin de m'entraîner et être prête pour ma course qui aura lieu à 19h, soit la première course de la soirée.

Sur le chemin du restaurant, nous croisons Olivia et Tina, une deuxième nageuse Canadienne et nous décidons de nous joindre à elles pour le repas. Nous optons pour un repas italien dans le but de faire le plein de glucides en ingurgitant une grande quantité de pâtes, à la bolognaise pour les deux Canadiennes et au pesto et poulet pour moi. Antoine opte pour une pizza et un muffin au chocolat. Ce dessert nous est normalement déconseillé à cause des forts taux de sucre mais comme Antoine nage sa prochaine course dans plusieurs jours, il peut se permettre un petit écart.

Le repas est bon enfant, nous rigolons, essayons d'oublier la pression qui pèse sur nos épaules et parlons de tout sauf de la compétition. Les filles nous expliquent qu'elles ont prévu une semaine de tourisme dans la capitale française après la fin des épreuves de natation et de partir, après la cérémonie de clôture, à la découverte du reste de la France. Antoine et moi conseillons directement d'aller visiter le sud-ouest, en bon chauvins que nous sommes. Il faut dire que notre belle région nous manque depuis que nous nous sommes installés à Paris pour nous entraîner à l'INSEP. Notre beau Pays Basque, nos belles montagnes béarnaises et surtout notre culture des férias et des fêtes de village que nous ne rations jamais quand nous étions encore là-bas. Nous avons prévu d'y redescendre une semaine après les JO avant de partir pour un voyage d'une semaine à Santorin pour nous prélasser sous le soleil Grecque. Olivia et Tina nous promettent de descendre dans notre région natale lorsque nous y serons pour que nous puissions leur faire visiter.

Dans les bassins de ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant