Chapitre 3 : Le bassin Olympique

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Je place mes lunettes tintées sur mes yeux et pousse fort contre le mur pour découvrir les sensations dans ce nouveau bassin Olympique. Les spots lumineux qui éclairent la piscine Olympique sont éblouissants et forcent les nageurs à nager avec les lunettes les plus foncées possibles pour éviter d'être aveuglés. La Défense Arena est immense et j'ai hâte de nager dans cette salle lorsqu'elle sera pleine à craquer. J'espère que le public français sera au rendez-vous et viendra encourager les athlètes français dans toutes les disciplines présentes. J'espère que cette édition chez nous en France sera suivie par tout le peuple et qu'une pluie de médaille tombera sur la délégation française. Je me remémore les nombreux concerts, les matchs de rugby et de basket que je suis venue voir ici et je suis impressionnée par la transformation de cette immense salle en piscine olympique. Deux bassins sont présents. Le premier, celui de la salle principale où des milliers de personnes seront présentes, accueillera les courses olympiques. L'autre, situé derrière un rideau et caché par l'emplacement des médias, nous permettra de nous entraîner avant et de récupérer après une course.

Lorsque nous avons mis les pieds dans ce bassin, un silence de plomb est tombé sur notre groupe de nageur. Même les coachs affichaient un petit air ébahi. Je pense que nous avons tous imaginé ce que sera l'ambiance dans quelques jours dans cette immense salle. Les banderoles représentant le symbole des JO de Paris 2024 rendent la situation encore plus réelle. J'admire le travail fait par le comité des Jeux Olympiques pour cette compétition de 2024. Tout est réfléchi et rien n'est laissé au hasard. Notre accueil est idéal, les temps de déplacement et d'attente pour accéder aux zones d'épreuves ont été réduits au maximum et, même si tout n'est pas parfait, l'organisation de l'évènement est pour l'instant une réussite du point de vue des athlètes.

Quatre délégations sont actuellement présentes dans cette salle olympique : les Français, le Canada, les Hongrois et les Suédois. Nos agendas sont intimement liés car ils sont organisés en fonction des cohabitations dans les immeubles du Village Olympique. Comme nous partageons notre immeuble, le Canada et la France, auront accès aux sites olympiques aux mêmes moments, tout comme les Hongrois et les Suédois. Ces accès nous permettent de découvrir, de connaître et de nous habituer aux zones d'épreuves. Nous allons découvrir les détails du bassin : les vestiaires, les trajets pour nous rendre en chambre d'appel, les plots de départ et les bassins olympique et d'entraînement. Cette période de quelques jours va nous permettre d'appréhender les jours d'épreuve et de réaliser nos derniers réglages : compter les coups de bras pour les virages en dos, régler les plots pour nos départs, ... Cette période est indispensable pour être le plus à l'aise possible le jour de la compétition. Nous allons pouvoir découvrir les sensations que nous procure le bassin en nageant et prendre en compte les éléments à ajuster avant le jour-j. Chaque délégation a 5 créneaux de 3h à leur disposition sur la semaine avant le début des épreuves.

Mes sensations sont bonnes. Ma glisse est identique à d'habitude et le bassin ne semble pas avoir d'éléments à prendre en compte pour mes courses. Aucuns risques de glissades, les plots sont bien réglés et j'ai pu l'adapter rapidement à mon départ. Je dois m'habituer aux lumières qui m'aveuglent lorsque je nage le crawl et le dos mais qui ne me poserons pas de problème pour mes épreuves de brasse et de papillon. Je suis en confiance et cela m'enlève un poids des épaules. Je commence à augmenter le rythme de ma nage. Le premier entraînement dans le bassin est un entraînement libre. Luc nous laisse carte blanche pour effectuer nos réglages, tester nos sensations et je décide d'accélérer un peu pour tester la vitesse. Je pousse un peu plus sur mes bras à chaque mouvement de brasse et atteint 90% de ma vitesse maximale à mon arrivée au mur. Tout me semble idéal. Je remonte mes lunettes sur mon bonnet, passe mes bras au-dessus de la ligne d'eau pour me maintenir à la surface sans gêner l'entraînement de mes co-équipiers et observe mon environnement. La France a récupéré les lignes 1 et 2, les Hongrois celles 3 et 4, les Suédois la 5 et la 6 et le Canada s'entraînent en lignes 7 et 8. Ma principale rivale en brasse, Olivia, est donc dans le bassin. J'essaie de la repérer pour observer sa technique de nage. Elle est actuellement en pleine discussion avec Adam Cooper, qui est devenu son entraîneur il y a 8 mois. Je le vois lui indiquer les derniers tests à faire pour effectuer les derniers réglages avant qu'elle ne s'élance sous l'eau. Je la regarde s'élancer dans sa coulée et détourne la tête au moment où la sienne ressort de l'eau et qu'elle commence ses mouvements de brasses. Je reporte mon attention sur Adam et l'observe conseiller les nageurs de la délégation Canadienne les uns après les autres. Il est l'entraîneur de seulement 3 nageurs de cette équipe mais je sais que son expérience récente du très haut niveau qu'il partage avec tous les nageurs de l'équipe est vraiment un plus. Il permettra aux nageurs pour lesquels ces jeux sont les premiers de savoir et de comprendre à quoi s'attendre. Je le détail et suis impressionnée par sa carrure imposante. Une casquette à l'effigie de son pays est vissée sur sa tête et deux chronomètres pendent à son cou. Il aborde un air sérieux mais je le vois rigoler avec les athlètes ce qui me surprend légèrement. Alors que je n'arrive pas à détourner mon regard de cet homme, je sens une main se poser sur mon épaule au moment où Adam relève la tête et que son regard se plonge par hasard dans le mien. Je détourne rapidement la tête pour découvrir qui se trouve derrière moi et me retourne sur Antoine qui aborde une expression tendue.

Dans les bassins de ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant