Chapitre 13: Une nuit chargée

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Je me déhanche avec mon meilleur ami sur la musique des années 90 qui est jouée à fond dans un club du deuxième arrondissement de Paris. Je suis pleine d'énergie et je n'arrive vraiment pas à savoir d'où elle vient. J'appréhendais la soirée, étant donné la semaine que nous venons de passer. J'étais persuadée que la fatigue prendrait le dessus sur tout le reste et que je voudrais rentrer me coucher rapidement. Il est 2h30 du matin et ça fait plus de 1h30 que je m'éclate avec les nageurs des Jeux Olympiques. Nous sommes tous ensemble, quel que soit notre nationalité et je ressens un vrai moment de communion.

L'ambiance est folle et la délégation française fête les nombreuses médailles qui sont tombées ce soir. Marie a décroché l'or sur le 1 500 mètres nage libre, les deux relais du quatre fois 100 mètres quatre nages ont récolté une médaille, l'or pour les filles et le bronze pour les garçons. Nous avons réussi à enfin décrocher la victoire sur cette épreuve féminine. Couplée à la médaille des garçons, la délégation française est euphorique, cela faisait de nombreuses années que la natation n'avait pas ramené autant de médailles à la France aux Jeux Olympiques.

Antoine qui danse en face de moi est complétement soûl même s'il n'a bu que très peu. Les multiples efforts demandés ces derniers jours et le manque de sommeil font que notre résistance à l'alcool est très faible, raison pour laquelle je suis à l'IceTea depuis le début de la soirée. Mon meilleur ami m'attrape par les épaules, chancelant, et chante faux quel que soit les musiques qui s'échappent des enceintes. Il attrape tout le monde par son bras libre et leur raconte des histoires sans queue ni tête qui me font bien rire. Il n'est pas le seul dans cet état. Lorsque nous arrivons au niveau d'Anaïs, dont l'état est proche de celui d'Antoine, ce dernier me lâche et la prend dans ses bras. Je m'éclipse rapidement en les laissant tranquilles, ne voulant pas interférer dans leurs échanges. Qui sait, peut-être qu'Antoine laissera enfin une chance à notre belle dossiste.

Je me dirige vers le bar pour aller me chercher un verre d'eau et m'appuie contre le comptoir une fois servie. J'observe les alentours et un sentiment de nostalgie mêlé à de la fierté s'empare de moi. Je suis nostalgique de savoir que la compétition est terminée pour l'équipe de natation, ce qui signifie aussi que la première semaine des Jeux Olympiques touche à sa fin et qu'il nous reste seulement une semaine pour profiter de cet évènement et de cette ambiance extraordinaire. Quitter le Village Olympique et ne plus passer mes journées avec mon meilleur ami et mes coéquipiers va me faire bizarre. Nous sommes vraiment une team soudée et l'ambiance entre nous est idéale. Nous sommes là les uns pour les autres, nous nous soutenons et nous écoutons quand le besoin est présent. Mais je suis aussi extrêmement fière de ce que nous avons tous accompli, même s'il y a eu des erreurs de parcours. Pour certains, c'était leurs derniers JO et ils ont pu profiter de cet évènement à domicile. Pour d'autres, leurs premiers Jeux Olympiques sont synonymes de fête et d'engouement national. Je suis fière de mon meilleur ami, fière de ses médailles, de ses records et je suis aussi fière de moi. J'ai réussi à accrocher trois médailles d'or dont une en équipe. J'aurai aimé gagner le titre aussi sur le 100 mètres brasse mais je sais que je pourrais prendre ma revanche dans quatre ans, à Los Angeles.

Le contact d'une main sur mon bras vient me sortir de mes pensées. Je me tourne et essaie de cacher ma déception lorsque je vois que c'est Gabin qui est appuyé à ma gauche et non un grand canadien aux yeux verts. Je n'ai pas vu Adam de la soirée et je dois bien avouer que je suis un petit peu déçue. J'aurai aimé partager des regards cachés avec lui pour lui proposer ensuite de nous éclipser et partir dans les rues de la capitale.

- Alors Leila, ça fait quoi d'être la star des JO avec Antoine ?

- On n'est pas les stars des JO Gabin.

- Ouais si tu le dis. Tu viens danser avec moi, me demande-t-il en m'attrapant par le bras.

- Bof, je pense que je vais rentrer dormir chez moi, je commence à ressentir la fatigue de cette semaine, je lui réponds en essayant de dégager mon bras.

Dans les bassins de ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant