Chapitre 7 - La foudre d'Adam

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— Je peux tout expliquer ! m'exclamé-je.

Je m'extirpe du lit et m'enrobe dans ma toge blanche, abandonnée sur un fauteuil, près de la table de chevet. Adam, ses yeux jaunes sortant presque de ses orbites, me fixe, très en colère. Derrière, j'aperçois brièvement Lucifer, accompagné par Lilith. Il est à côté d'Alastor qui a l'air de se délecter du spectacle, tandis que Sir Pentious pleurniche en tenant ses œufs et que Vaggie marmonne en fixant ses ongles.

— QU'EST-CE QUE VOUS FOUTIEZ ? s'exclame Adam.

Une fois drapé, je me retourne vers lui :

— Ça dépend ! Tu parles de quand ?

Il faut quand même qu'il précise. Parce que là, tout de suite, Hust et moi étions...

— DANS LE SALON !

Ah ! Là c'est mieux.

— Une petite fête de rien du tout, précisé-je. Une soirée pyjama, comme prévu.

— Avec de la bière ? Des démons ? Et de la drogue ? Et des anges éméchés ? Vous les avez torturé, c'est ça ?

Adam se retourne vers les anges drogués et bourrés qui se relèvent, l'air de ne pas savoir où ils sont.

— N'EST-CE PAS ? hurle-t-il en les regardant.

— Oui, patron ! Bien sûr, patron. C'est à cause des vieux démons. Ils nous ont obligés.

Bande de petits hypocrites ! Je fronce les sourcils face aux anges incapables de dire la vérité et d'assumer.

À son tour, Hust s'avance pour expliquer à Adam qu'il ne s'agit que d'une fête et qu'il peut se détendre un peu. Évidemment, le maître du Paradis n'est pas dupe. Il continue de s'énerver, nous traîne dans le salon et désigne l'espace autour. L'ensemble ne ressemble plus à rien. De la bière recouvre le sol (et d'autres fluides et substances indéterminés), il y a des objets brisés et le salon n'a plus rien de paradisiaque.

Cela dit, il est plus fun. Moins ordonné.

On dirait un Pollock, plutôt qu'un Picasso.

— Au moins, on s'est amusé ! lance Hust. Ça change ! On se fait chier ici, la plupart du temps. Le thé, ce n'est pas mon truc...

— Si ça t'emmerde d'être là, Hust, tu peux retourner en Enfer ! crache Adam.

— Tu as utilisé un gros mot, fais-je remarquer. C'est interdit par le règlement, article 2, alinéa...

— JE ME FICHE DU REGLEMENT ! JE SUIS LE REGLEMENT !!!!!!!

— Adam, commence Lucifer, si je puis me permettre...

Adam se fige. Doucement, il se retourne vers Lucifer. Son corps se détend devant le sourire du maître des Enfers, qui porte un petit canard sur l'épaule, et le regarde d'un air doux. Lilith est allée s'asseoir sur un banc, elle est en train de siroter une bière avec Vaggie qui l'a rejointe. Quant à Charlie, elle se rapproche discrètement de moi et chuchote :

— C'était bien avec Hust ?

— Parfait. Je te raconterai.

Nous nous sourions. Pendant ce temps, Lucifer vient poser sa main sur l'épaule d'Adam pour le calmer. Il fulmine toujours, mais je le sens se détendre petit à petit.

— C'était juste une petite fête de rien du tout, fait remarquer Lucifer. On a vu pire en Enfer, tu sais. Tes anges se détendent un peu après le boulot, c'est normal de devoir relâcher la pression. Tu devrais les y autoriser de temps en temps...

— Mouais... La fête, c'est la porte ouverte aux vices !

— En attendant, c'est quand même une belle soirée ! fait remarquer Alastor. La bière est bonne, vous devriez goûter Premier Homme.

— Et puis, c'est l'Oktoberfest, ajouté-je. Tout le monde adore ça en Allemagne. Faut aller faire un tour sur terre de temps en temps, Adam.

— Allez, Premier Homme ! Une petite bière ! insiste Alastor.

Le démon de la Radio tend une bière à Adam. Celui-ci, toujours crispé et engoncé dans sa toge blanche qui fait ressortir son casque et sa peau bleu, consent finalement à accepter.

— Bien... Mais juste une.

— VICTOIRE !!!! hurle Charlie.

— Merci, Adam ! J'te revaudrai ça ! le remercié-je en lui donnant une bourrasque.

Il se crispe encore plus. Lucifer se penche à son oreille, et enfin, il sourit. Je ne sais pas ce que le maître des Enfers lui a dit, mais ça a l'air d'avoir marché. J'attrape une bière à mon tour et me tourne vers Hust. Mon compagnon chat a toujours les bras croisés, les sourcils froncés. Mais quand il me relève la tête vers moi et me sourit, je sens mon cœur se remettre à battre avec frénésie. 

Hazbin Hôtel : Angel & Hust fêtent l'Oktoberfest au ParadisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant