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Hacen poussa la porte et déboucha sur un petit sas où attendaient deux personnes en combinaisons intégrales. Ne semblant pas reconnaître son uniforme, elles le prirent pour un de leurs soldats et lui demandèrent de se déshabiller pour passer à la décontamination. Hacen comprit alors avec joie que le plan avait fonctionné et que le virus était dans la nature.

Il ne prit pas le risque de détruire sa couverture et accepta, il suivit les instructions et enfila les nouveaux vêtements qu'on lui avait fourni. Il demanda à garder son arme, prétextant y être attaché, on le lui laissa, lui faisant confiance.

Les locaux étaient pleins et étrangement, il croisa beaucoup de participants d'ELIT. Certains qu'ils n'avaient jamais vus mais qu'il reconnut à leur jeunesse et leurs différentes ethnicités. Il se dit qu'il se fondait dans la masse. Hacen slaloma entre les silhouettes, il traversa tous les couloirs du bâtiment, dans l'espoir d'apercevoir le visage de James Sifrey, enfermé quelque part derrière des barreaux.

Mais la figure familière qu'il vit en premier ne fut pas celle de Sifrey. La jeune femme écarquilla les yeux quand elle l'aperçut, se demandant si elle ne rêvait pas. Hacen poussa un long soupir, il n'avait pas envie de lui parler, mais il fit un effort, pour garder sa couverture. Io arriva à sa hauteur et le serra dans ses bras. Malgré son envie inexistante, il lui rendit son étreinte.

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? demanda-t-elle en lançant un regard appuyé sur sa chevelure. Je t'avais presque pas reconnu.

- C'est une longue histoire, répondit-il pour se débarrasser de la chose, comment tu es arrivée là ?

- C'est une longue histoire également, lui avoua Io.

Il lui sourit faussement mais elle ne sembla pas le remarquer. Toutes ces démonstrations sentimentales avaient le don de lui filer la nausée.

Cependant, il décida de jouer sur la relation amicale qu'il était censé avoir avec Io pour lui soutirer quelques renseignements.

- J'ai entendu dire que Sifrey avait été capturé, lança-t-il, l'air de rien.

La jeune femme acquiesça, il pouvait lire de la joie dans ses yeux. Hacen fit preuve d'un grand self-control pour ne pas la blesser, il avait encore besoin d'elle.

- Tu crois que je peux le voir, j'ai deux ou trois trucs à lui dire.

- Je vais voir ça avec Simon Reynolds, c'est lui qui est en charge de l'interrogatoire.

Ce dernier mot ne laissait présumer rien de bon. Hacen tenta de se rassurer, James Sifrey était un homme bien trop fort psychologiquement pour parler. Il était persuadé que son patron n'avouerait rien.

Io lui désigna un couloir à emprunter et il passa devant d'un pas pressé. Derrière, il entendit la jeune femme l'interroger d'une voix blanche :

- Tobin, pourquoi tu as un flingue avec toi ?

Hacen fit de son mieux pour réprimer une grimace en entendant son ancien nom. Il avait été si naïf pendant l'époque où il était Tobin, il s'était fait pitié à lui-même. Il secoua la tête et continua ce qu'il faisait de mieux : mentir.

- C'est rien, répliqua-t-il, de la sécurité, c'est tout. Tu peux pas imaginer tout ce que j'ai fait pour en arriver là.

Elle ne répondit pas, l'air d'avoir gobé le mensonge.

Ils débouchèrent sur un corridor plus sombre, moins fréquenté, à l'écart du reste du bâtiment. Io désigna une porte au fond d'un signe de tête. Les yeux fixés sur le panneau de métal, il l'entendit annoncer :

ELITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant