L’interphone principal du lycée faisait résonner mon nom encore et encore, c’était la même chose depuis ce matin. Il était déjà 11 heures passé et ça ne changeait pas. « Ivory Calloway est attendue au bureau de la proviseure. » Je me serais sentie flattée si ça avait été la première fois, mais au fur et à mesure que le temps passait, ça devenait lassant, mon nom dans cet interphone au moins deux fois par jours depuis la rentrée en première année. Une fois, deux fois, trois fois… j’avais perdu le compte tellement ça se répétait. Je me décidais alors à rejoindre une bonne fois pour toutes le bureau de ma très chère mère, avec une totale nonchalance, à croire que c’était tout à fait normal. Je voyais bien que certains se retournaient, me scrutant de haut en bas, analysant le moindre de les mouvements, en attente d’une quelconque réaction de ma part. J’avançai, lentement mais sûrement, mais j’avançai. J’accélérais le pas dès que je pu apercevoir le bâtiment A dans l’aile Sud. Je m’introduisis dans le grand couloir et marchai jusqu’à la réception. Dès mon arrivée je croisai le regard pesant de Lucia, l’assistante de ma directrice de mère. Les yeux rivés sur moi, sourcils froncés, signe que ma mère avait perdu toute patience et donc avait jeté ses nerfs sur elle. J’arrivai à sa hauteur et elle approcha sa bouche de mon oreille droite et me chuchota quelques mots :
- Votre mère répète sans cesse votre nom depuis toute la matinée et ce n’est que maintenant que vous osez pointer le bout de votre nez ? Entrez immédiatement dans le bureau et ferez la porte, à mon avis vous passerez un mauvais quart d’heure.
À l’entente de ces mots, je me crispai et m’exécutai donc en entrant dans le dit bureau. Ma mère me lança un regard noir à la minute où elle s’aperçu de ma présence. Je n’attendis pas sa permission et pris place sur la chaise en face d’elle. Je me décidai alors à démarrer la conversation :
- Re-bonjour madame la directrice, vous vouliez me voir ? Tentai-je, deux minutes après, toujours aucune réponse de sa part, je tentai encore une fois. Je m’excuse que vous ayez dû m’appeler une énième fois dans l’interphone avant une réponse de ma part, j’avais plusieurs cours à rattraper.
- Pourrais-tu s’il te plaît me dire ce qu’il t’est passé par la tête ? Me hurle-t-elle d’un coup, je sentai que je n’allais pas aimer cette discussion du tout.
- Ce qu’il m’est passé par la tête ? Comment ça ? Répliquai-je, agacée. Je ne vois pas où tu veux en venir, continuai-je d’un calme glaçant, qui pourrait même passer pour de l'insolence.
- Le fils du sénateur, Ivory, le fils du sénateur, tu aurais pu détruire l’image de cette famille, tu t’en rends compte j’espère ? Hurle-t-elle encore une fois.
Je savais à quoi elle faisait allusion. Alexender, alias mon ex, fils du sénateur. Je l’avais largué la veille et comme il avait appuyé sur le fait qu’il n’envisageait pas la rupture, j’avais dû le blesser dans son égo et le ridiculiser devant tous les élèves du lycée.
Ma mère sorti un document de son porte-folio, le rapport de la chargée de la discipline concernant mon « dérapage » et commença à lire à voix haute, devant moi, ce qu’il y était écrit :
- Je ne supporte pas ton complexe de petit pénis, j’en ai déjà vu plein et le tien fais pas le poids mon gars donc évites de me faire chier avec ton idée erronée de ce qu’est une relation. On n’est pas dans tes Disney ma petite Cendrillon. En plus, je ne veux pas d’un petit fils-fils à sa maman qui saute dans les bras de maman à chaque fois qu’il a un petit problème. Lu ma mère, citant mot par mot tout ce que j’avais dit à Alexender.
Mais ce n’était que la stricte vérité, je ne voyais donc pas le problème en fait. Elle repris :
- Tu parles comme une de ces trainées qui n’ont rien d’autre à faire à part coucher avec chaque homme qui lui file vingt dollars ! Tu as pensé à ce que tes mots ont causé ? J’ai dû personnellement m’excuser à ton compte auprès du sénateur ! Arrête tes gamineries et grandis un peu ! Et ça ne se fait pas d’insulter l’organe génital de tes camarades, tu me déçois énormément jeune fille.
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Romansa"O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours ! (...) Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Qu...