VAGUES - Léon Marchand

Chapitre 8 - Léon & Charlie

Léon avait surement été pris d'un élan de folie.

Les entrainements de cette dernière semaine avaient été particulièrement fatiguant. En étant inscrits dans 4 catégorie différente, sans compter le relais, Bob en attendait beaucoup de lui. Entre les entrainements et les courses, il lui arrivait souvent de faire plus de 10km de nage par jour. Sans parler de son sommeil qui était catastrophique ces derniers temps...

En d'autres termes, il était heureux d'avoir gagné, mais épuisé de tous les efforts qu'il avait dû fournir.

Et il voulait la revoir.

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Léon est allongé sur son lit, l'adrénaline de sa victoire se mêlant à une impatience qu'il a du mal à contrôler. Il a envoyé ce message à Charlie presque sans réfléchir, poussé par un besoin irrépressible de la voir. Mais maintenant, l'attente est insupportable.

Il sait que c'est risqué, autant pour elle, que pour lui. Son entraîneur a été clair sur le fait qu'aucune distraction n'est tolérée, surtout après les événements de ces derniers jours. Toute l'équipe est constamment sur son dos, et il est impossible pour lui d'essayer de sortir pour aller la voir comme la dernière fois... Il lui fallait donc trouver une autre solution.

Et si il ne pouvait pas sortir pour la voir, c'est elle qui viendrait.

Le seul problème était le suivant : il fallait qu'il réussisse à la faire rentrer dans l'hôtel, sans que personne ne se pose de questions. Naturellement, l'hôtel est toujours rempli de cameras et d'agents de sécurité, et faire rentrer quelqu'un sans autorisation n'est pas simple.

Mais Léon avait déjà réfléchi à cette éventualité. Certes, Charlie n'avait pas de pass pour rentrer dans l'hôtel, mais elle possédait une accréditation de presse.

En rentrant, il avait prévenu les agents de sécurité qu'il donnerait une interview dans sa chambre, et que la journaliste se présenterait sous le nom de Charlie Beaumont. D'abord surpris que cette information vienne de Léon lui-même et non pas de son équipe, les agents affiché un air suspect. Leon avait dû répondre à certaines de leurs questions, en essayant d'improviser comme il le pouvait.

Finalement, une fois qu'il avait précisé que c'était une journaliste de France Télévisions et que l'interview c'était organisé à la dernière minute en vue de sa dernière victoire, les agents l'avaient laissé tranquille.

Léon est assis sur son lit, le regard perdu dans le vide. Les minutes s'écoulent, et avec elles, le doute commence à s'installer. "Et si elle ne vient pas ? Et si elle décide que c'est trop risqué, trop compliqué ?" pense-t-il.

Léon savait très bien nager, mais la patience ne faisait pas partie de ses qualités.

Il se redresse sur le lit, jetant un coup d'œil à la porte, espérant y voir apparaître la silhouette de Charlie. Mais rien. L'inquiétude commence à se frayer un chemin dans son esprit. Peut-être qu'il a été trop égoïste, peut-être qu'il n'aurait pas dû lui demander de venir. Il passe une main nerveuse dans ses cheveux encore humides, le silence de la chambre accentuant son anxiété.

Puis, il entend un léger coup frappé à la porte, si faible qu'il doute un instant de l'avoir vraiment entendu.

Sa respiration s'arrête un bref instant.

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Charlie se tient devant la porte de la chambre de Léon, les jambes tremblantes. Après les mensonges qu'elle a dû raconter aux nombreux agents de sécurité et au staff de l'hôtel, elle se sent fébrile.

Tandis qu'elle tente de calmer sa respiration, elle s'aperçoit que ses doigts tremblent légèrement lorsqu'elle lève la main pour frapper. Elle hésite, l'espace d'une seconde, se demandant si elle fait bien de venir.