chapitre XVII - menzogna

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Farah Nobilta

Sur le balcon de ma chambre, mes yeux remarquent directement Ian, seul sur un transat au bord de la piscine. Bien qu'il fasse une quinzaine de degrés.

Je descends les escaliers et pars le rejoindre. Je n'ai jamais parlé seule avec lui, c'est peut-être le moment de le faire.
Je veux créer des liens avec tout le monde, même s'ils sont minimes.

Mes pas résonnent sur les pavés du jardin, mais Ian ne bouge pas. Il reste droit, regardant devant lui.

Je m'assois sur le transat à côté du sien et regarde le paysage avec lui. Mais il brise le silence en demandant :

- Tu t'es déjà demandée ce que ça faisait d'être seul au monde ?

Sa question me surprend. Pourquoi il me pose ça comme ça, sans contexte ?

- Bien sûr que oui. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Parce que moi aussi. Et ça fait mal quand tu te rends compte que tu l'es déjà en fait.

- Je sais.

Ian m'a toujours intrigué. Il est toujours en retrait par rapport aux autres. Il ne montre presque jamais ses émotions. J'ai dû à tout casser, le voir rire cinq fois.

Il me fait penser à moi. Surtout quand j'étais plus jeune. Mais je n'ai pas réellement changé. Je suis pareille qu'avant.

- Tu fais de l'anxiété Ian ?

- Ça peut m'arriver, comme tout le monde, non ?

- Je ne parle pas de stress mais de réelle anxiété. Est-ce que tu ne te sens constamment pas à ta place ? Tu es tout le temps fatigué, tu as des maux de tête presque tout les jours, tu as des envies de vomir constantes et tu as souvent l'impression de faire un malaise ?

Son visage se durcit petit à petit, mes mots ont l'effet de la foudre sur lui, j'en ai l'impression. Il se frotte constamment le front avec sa paume de main.

J'ai touché pile là où il fallait. Nous ne sommes donc pas aussi différent que j'en avais l'impression au tout début.

- Parce que moi, oui. Et je te comprends Ian. Ce n'est pas facile d'en parler, je te le dis en connaissance de cause. Je n'en ai jamais parlé à quelqu'un. Tu es la première personne à qui j'en parle.

Ses yeux me détaillent. Il n'a pas l'air de me faire entièrement confiance, mais je comprends. Mais je veux savoir pourquoi il est anxieux.

- Pourquoi tu fais de l'anxiété ? Tu n'es pas obligée de me le dire. Me demande-t-il.

- C'est compliqué. Mais je n'ai pas eu une enfance incroyable. Alors je suppose que ça en est la cause. Et toi, pourquoi ?

Il lâche un long soupir avant de regarder une nouvelle fois l'horizon.

- Je ne sais pas si c'est une très bonne idée de me livrer à toi mais si ça peut m'aider... Mes parents sont morts dans un accident de voiture et je les ai vus mourir devant mes yeux sans rien pouvoir faire, alors mon oncle, le frère de mon père, m'a élevé et m'a adopté pour une question de droit. Sauf que sa femme, ma tante, m'a toujours détesté et m'a fait la misère parce qu'à cause de moi, mon oncle n'était plus toujours aussi attentionné envers elle.

L'étreinte sombre du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant