Protection.

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟔

Valentina.

Ce soir, je suis invitée à un événement d'une envergure particulière, organisé par la famille Caruso, l'une des plus anciennes familles influentes de la ville. Le genre de soirée où chaque sourire et chaque geste cachent un enjeu plus grand, où chaque parole échangée peut être une arme déguisée.

Je me tiens devant le miroir de ma chambre, observant mon reflet. J'ai opté pour une robe noire, élégante mais sobre, qui tranche avec mes habitudes plus masculines. Mes longs cheveux bruns sont laissés libres, tombant en vagues sur mes épaules. J'enfile mes Doc Martens, une touche de rébellion qui me ressemble bien plus que les talons que l'on attendrait de moi dans ce genre de cadre.

Un coup à la porte me tire de mes pensées. Marco entre, vêtu d'un costume noir parfaitement taillé, sa posture détendue mais alerte comme toujours.

— Le véhicule est prêt, dit-il simplement. Isabella nous attend en bas.

Je hoche la tête, prenant une dernière inspiration avant de quitter la pièce. Nous descendons ensemble, l'atmosphère entre nous remplie de cette complicité silencieuse qui ne nécessite pas de mots. Marco est mon bras droit, mon confident. Il sait que ce soir, plus que jamais, chaque détail compte.

En sortant du bâtiment, la voiture noire nous attend, ses vitres teintées dissimulant l'intérieur. Isabella est déjà installée à l'avant, aux côtés du chauffeur. Lorsqu'elle me voit, elle sort du véhicule pour m'ouvrir la porte arrière. Son regard croise le mien, un mélange de respect et de concentration se lisant sur son visage. Elle sait que ce soir est crucial, non seulement pour moi, mais aussi pour elle.

Je m'installe à l'arrière, suivie de Marco. Isabella referme la porte avec précaution avant de reprendre sa place à l'avant. Le moteur démarre en douceur, et nous nous mettons en route.

Le trajet se fait dans un silence relatif, seulement troublé par le bruit des pneus sur l'asphalte. De temps à autre, je jette un coup d'œil à Isabella, observant sa posture, la manière dont elle analyse chaque mouvement autour de nous. Je l'ai mise à l'épreuve hier, et elle a réussi, mais ce soir sera un test différent. Être au cœur de l'action, entourée de regards scrutateurs, d'ennemis potentiels déguisés en amis... voilà le véritable défi.

— La soirée est pleine de surprises potentielles, murmure Marco, son ton plus grave que d'habitude. Tu penses qu'elle est prête ?

Je le regarde, songeuse.

— On va le découvrir ce soir, réponds-je simplement.

Nous approchons du lieu de la soirée, une villa somptueuse appartenant aux Caruso, entourée de jardins impeccablement entretenus. Dès notre arrivée, je peux déjà voir les flashs des caméras crépiter, les paparazzi rassemblés à l'entrée comme des prédateurs attendant leur proie. Leur cible, ce soir, c'est moi.

— Souviens-toi, Isabella, dis-je en m'adressant à elle alors que le véhicule ralentit. Les apparences sont trompeuses. Reste sur tes gardes, mais garde ton calme. On va être scrutés sous tous les angles.

— Compris, Valentina, répond-elle en me jetant un regard par le rétroviseur.

La voiture s'arrête, et l'agitation à l'extérieur atteint son paroxysme. Marco descend en premier, se plaçant à mes côtés dès que je sors du véhicule. Les flashs m'aveuglent un instant, et je sens la pression monter autour de moi. Isabella est déjà à l'œuvre, se glissant entre moi et la foule, veillant à ce que personne ne m'approche de trop près.

Nous avançons vers l'entrée, un tapis rouge déroulé devant nous. Des voix s'élèvent, des questions fusent.

"Valentina, que pouvez-vous dire sur les récents événements avec votre père ?"
"Comment répondez-vous aux rumeurs sur votre relation avec la famille Caruso ?"