𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟏

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Isabella.

Le lendemain matin, je me réveille avec une boule d'angoisse au creux de l'estomac. La nuit a été courte, peuplée de rêves troublants où chaque ombre de mon appartement semblait prête à m'attaquer. Je secoue la tête, tentant de chasser ces pensées avant de m'habiller rapidement. Une longue journée m'attend, et je n'ai pas le luxe de me laisser distraire.

Je quitte mon appartement, jetant un dernier coup d'œil à ma porte pour m'assurer qu'elle est bien fermée. Chaque geste est minutieusement calculé, chaque pas lourd de précautions. Alors que je m'éloigne de l'immeuble, je ne peux m'empêcher de sentir un regard peser sur moi, même si je ne vois personne.

Une fois au manoir DeLuca, l'atmosphère semble normale, mais je ne me laisse pas berner par cette apparente tranquillité. Je passe rapidement dans les couloirs jusqu'au bureau de Valentina, m'efforçant de paraître détendue, bien que l'intrusion d'hier soir reste ancrée dans mon esprit. Mon travail nécessite une concentration absolue, et je ne peux pas me permettre de faillir.

Je frappe doucement à la porte et entre quand Valentina m'y invite.

— Bonjour, Isabella. Vous avez bien dormi ? demande-t-elle, un léger sourire aux lèvres.

Je m'efforce de répondre avec assurance.

— Bonjour, Madame. Une nuit courte, mais rien de grave. J'ai apporté votre café, dis-je en déposant la tasse sur son bureau.

Elle me dévisage un instant, comme si elle cherchait à lire ce que je ne dis pas.

— Vous avez l'air préoccupée, Isabella. Si quelque chose ne va pas, vous pouvez m'en parler, vous le savez.

Je lui adresse un sourire discret, essayant de masquer ma nervosité.

— Je vous remercie, Madame, mais tout va bien. Juste une petite contrariété, rien de sérieux.

Valentina hoche la tête, bien qu'elle semble toujours un peu méfiante.

— Très bien, mais n'oubliez pas que ma porte vous est ouverte.

Je m'incline légèrement et me concentre sur la discussion à venir concernant la réunion de cet après-midi. Mais au fond de moi, l'inquiétude persiste. Après notre conversation, je quitte le manoir pour une courte pause. J'ai besoin de retourner à mon appartement, ne serait-ce que pour me changer et m'assurer que tout est en ordre.

Quand j'arrive devant ma porte, un frisson me parcourt l'échine. La porte est légèrement entrouverte. Je sens immédiatement que quelque chose ne va pas.

Mon cœur s'accélère. D'une main ferme, je sors mon arme et pousse la porte lentement. L'intérieur de mon appartement est silencieux, mais ce silence est oppressant, chargé de menaces invisibles. Chaque pas est calculé, chaque angle vérifié. Mon appartement semble intact, mais je sais que quelque chose m'attend.

En entrant dans ma chambre, je m'arrête net. Sur mon lit, une photo de mes parents que je garde précieusement est posée en évidence. À côté, un mot, écrit à la main, qui fait bondir mon cœur dans ma poitrine. 

Je m'approche lentement, l'arme toujours en main, avant de poser mes yeux sur le morceau de papier. Les lettres noires sont tracées avec soin : *"Le passé ne reste jamais enterré."*

Ma respiration s'accélère. Qui peut bien être derrière ça ? Et surtout, pourquoi s'attaquer à moi de cette manière ? La peur s'installe, mais c'est la rage qui prend le dessus. Quelqu'un veut jouer avec moi, mais je ne compte pas leur laisser le moindre avantage.

Je regarde autour de moi, mais l'appartement est vide, l'intrus déjà parti. Je plie soigneusement le mot et le glisse dans ma poche avant de replacer la photo de mes parents dans son cadre, là où elle était. Je verrouille chaque fenêtre et chaque porte, m'assurant que cette fois, rien ni personne ne pourra entrer sans que je le sache.

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