𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑

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Valentina.

Le soir du gala est enfin arrivé, et je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine réticence à l'idée d'y assister. Les événements mondains ne m'ont jamais attirée, mais ce soir, ma présence est indispensable. Le gala de la Fondation Bellini, organisé pour lever des fonds en faveur des familles en difficulté, rassemble l'élite de Milan. Pour la famille DeLuca, il est crucial de maintenir notre image publique, de rappeler à tous que nous ne sommes pas seulement une force silencieuse qui opère dans l'ombre, mais aussi des acteurs respectés de la société.

Je me tiens devant le miroir de ma chambre, observant mon reflet avec une certaine appréhension. La robe noire que j'ai choisie est simple mais élégante, contrastant avec l'image que je projette habituellement. Je n'ai jamais été à l'aise dans ce genre de tenues, mais ce soir, il est nécessaire de jouer le jeu. Malgré tout, je suis restée fidèle à moi-même en enfilant une paire de Doc Martens noires sous la robe. Ce petit détail me rassure, un rappel que, même dans ce monde de faux-semblants, je ne suis pas obligée de me transformer complètement.

Je lisse mes longs cheveux bruns, qui tombent en cascade sur mes épaules, puis je sors de la chambre pour rejoindre Marco. Il m'attend dans le salon, impeccablement vêtu d'un costume noir, sobre mais d'une élégance indéniable. Il me regarde avec une lueur d'amusement dans les yeux.

- Tu es prête à affronter la meute ? me demande-t-il en ajustant son nœud papillon.

- Autant que possible, réponds-je en esquissant un sourire. Ce genre de soirée me donne toujours l'impression de marcher sur des œufs.

- On s'en sortira, comme toujours. Juste un autre jeu d'apparences, Valentina.

Je hoche la tête, prenant une inspiration pour me préparer mentalement. Ensemble, nous quittons l'appartement et descendons jusqu'à la voiture qui nous attend. Le trajet jusqu'au Palazzo dell'Arte est rapide, mais mon esprit est déjà en train d'anticiper les regards, les murmures, et surtout les questions inévitables qui m'attendent.

Lorsque nous arrivons au gala, les flashes des appareils photo nous accueillent avant même que la voiture ne soit complètement arrêtée. Le tapis rouge est bordé de paparazzis, leurs caméras braquées sur chaque invité qui franchit les portes du palais. À peine avons-nous posé un pied à l'extérieur que les éclats de voix et les appels des photographes commencent.

- Valentina ! Par ici !

- Valentina, un mot s'il vous plaît !

Je serre les dents, m'efforçant de garder une expression neutre alors que Marco et moi avançons lentement sur le tapis rouge. Les questions fusent de toutes parts, certaines plus audacieuses que d'autres.

- Valentina, que pouvez-vous dire des rumeurs concernant votre père ?

- Est-il vrai que vous avez pris les rênes de la famille à cause de lui ?

- Comment gérez-vous la tension avec lui, Valentina ?

Chaque question est une piqûre, mais je garde mon calme. C'est ce qu'ils veulent, une réaction, un moment de faiblesse qu'ils pourront exploiter. Mais je refuse de leur donner ce plaisir.

- Valentina, par ici, s'il vous plaît ! Un sourire !

Je m'efforce de sourire, un sourire contrôlé, sans joie, avant de me tourner vers Marco pour continuer notre chemin. À côté de moi, il reste au milieu du tapis, entrain de poser pour nos harceleurs. un roc au milieu de la tempête médiatique.

Nous atteignons enfin l'entrée du palais, où l'atmosphère change du tout au tout. À l'intérieur, les voix sont plus feutrées, les regards plus polis. Les invités nous saluent, certains avec respect, d'autres avec une curiosité mal dissimulée. Les apparences sont essentielles ici, mais je sens que sous les sourires et les compliments, les mêmes questions tourmentent leurs esprits.

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