Chapitre X

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La vie est faite de cycles. On pense avancer mais on ne fait que revenir, en boucle, aux même choses. Motel, voiture, squat et station essence. Sang, javel, bières, cigarettes et heroïne. Rires, pleures, caresses, sourires et haine.

Et ça recommence.

Tous les amoureux de Lola étaient merdiques. C'était une malédiction, à peine libéré elle retombait dans les bras d'un garçon pire encore. Un cycle. Hier Clyde Richardson, aujourd'hui John, demain, et bien qui sait? Y'a t-il même un demain pour Lola, en fait?

La terre fait une révolution en vingt quatre heures et Lola fait le tour d'un garçon en environ deux mois, avant que celui ci n'abandonne son orbite à jamais. Et un autre le remplace. Dans son cycle la phase "célibataire" ne dure que quelques jours, la phase "seule" par contre, est omniprésente et infinie.

Avant, John tuait deux fois par mois, une fois toutes les deux semaines, mais Lola à chamboulé cette boucle. Après miss USA il avait attendu trois semaines pour tuer à nouveau. Celle qu'il appelait "le rat" était la trentième. Il avait hâte d'en entendre parler de celle là, à la radio. Ça serait sensationnel.

Un cycle. Tout recommence. Lola se prend une claque par son père, John se fait fouetter par la mère Ward. Elle se fait prendre à l'arrière d'un diner par un petit ami du moment, il viole sœur Agnès dans la remise. Puis tout va mieux, on pleure, on pardonne ou on oublie jusqu'à ce que la tempête éclate à nouveaux. C'est le cycle de la violence.

Lune de miel, tension, crise, justification. Encore, encore et à jamais. Ceux dont la violence à abimé la peau et le système limbique sont condamnés.

Et la violence devient une habitude, une zone de confort. Le cuir du martinet sur le haut des cuisses, la mains caleuse de papa sur la joue. Ça fait mal mais c'est une habitude. Comme d'habitude. Tout vas bien. 

Papa s'excusera, maman pleurera, ils se feront un câlin. La mère supérieur fera son sermon. La paix reviendra. Les sourires de façade aussi, il faut sauver les apparences. Jusqu'à ce que la bête se réveille dans le cœur des traumatisés et qu'ils récidivent. Les coups pleuvront une nouvelle fois. Rien de nouveau au pays des furieux.

Un cycle.

Néant, naissance, survit, mort. Retour au rien et rien de nouveau. Après que son père l'ai frappé pour la première fois, il n'était plus rien pour Lola. Ce n'était que par période mais il devenait lointain. Un étranger qu'il faut ignorer. Un silhouette noir, un trou, rien. On ne se parle plus, la violence à tout réduit en cendre. 

Parents en colère, enfants en colère, adulte en colère. Colère. Colère, colère, colère. Le cycle de la violence.

Ils longent la mer depuis plusieurs semaines. Les jours sont longs et le temps lourds. Elle ne sait plus les dates, les mois ou les heures. Elle ne sais plus comment sonne la voix de papa et maman. Comment sent Lépreux le dégueu. Elle ne sait plus qu'une ou deux choses peut être: l'héroïne est douce, et la main qui la fourni est celle de John.

Elle le regarde conduire à travers ses paupières lourdes. Il est concentré sur la route, le soleil fait un halo autour de son visage. Les rayons blanc caresse sa mâchoire acérée et on nez droit. Lola l'avoue, il est beau. Pourrit à l'intérieur mais recouvert d'une jolie enveloppe.

Ses yeux peinent à rester ouvert, le tremblement du moteur la berce, la chaleur est étouffante, la radio bourdonne et sont corps est anesthésié. Les roues tournes, roule en rond, chaque tours représente un jours, ils sont tous identiques et brulants. Ils font mal et passent si vite qu'on ne les compte plus. Ils ronronnent pour vous endormir et vous ne vous réveillerez que quand votre John pointera son flingue sur votre tempe.

Best American KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant