Chapitre 108

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J'ai l'impression de flotter dans un long tunnel noir. Allongée sur le dos, les yeux fermés, je profite de cet étrange moment. Tout est calme, doux, agréable, silencieux. Je vogue ainsi à la dérive pendant plusieurs minutes. Ou est-ce des heures ? J'avoue que je serais complètement incapable de le dire. Tout semble s'écouler différemment ici. Alors, quand je commence à entendre un petit bruit sourd, je n'y prête d'abord pas attention. Mais quand le son devient de plus en plus fort, de plus en plus envahissant, j'ouvre les yeux et regarde autour de moi sans comprendre. Tout est noir bien sûr, pourtant, quelque chose a changé. Je tente de me tourner légèrement quand soudain je tombe comme si plus rien ne me rattrapait. Je hurle à plein poumon, horrifiée tout le long de ma chute sans rien comprendre, quand soudain, tout se stop. Crispée comme jamais, je prends plusieurs minutes à rouvrir mes yeux que j'avais automatiquement fermé lors de la chute. Je reprends conscience de mon corps, et je sens quelque chose sous mes pieds. Je jette un coup d'œil et découvre un sol bien palpable. Dans d'autres circonstances, je me serais posée mille et une questions, mais la mort est un phénomène incompréhensible, alors ça ne sert à rien de se fatiguer. C'est pour cela que quand je redresse ma tête et que je découvre Luther à côté de moi, je lui souris comme si le trouver ici était la chose la plus naturelle du monde.

- Toi aussi tu as eu le coup de l'océan de noir et de la chute ?

Encore sonné, mon frère hoche moelleusement la tête avant de rapidement se ressaisir et me demander où on va. Je hausse les épaules pour lui signifier que je n'en sais pas plus que lui.

- Peut-être qu'on nous amène là où on aurait tout de suite dû tomber.

Nous n'avons pas le temps de faire plus d'hypothèses car l'espèce de cage dans laquelle nous sommes s'ouvre pour nous inviter à sortir. Sans trop faire attention, je m'avance et ma mâchoire tombe quand je pose mes yeux sur le paysage. Pas que nous soyons en enfer, mais je vois tout le monde. Viktor, Cinq, Klaus...Pendant un instant, mon cœur se serre et je pense que je vais m'évanouir. Non, ils ne peuvent pas être mort, nous les avons sauvés !

- Luther ? Diana ? Demande Viktor sans pour autant le croire en nous remarquant.

Tous les regards se tournent vers moi et je suis perdue. Je ne remarque même pas Cinq qui m'a sauté dessus pour me détailler sous tous les angles afin de s'assurer que c'est bien moi. Je me libère doucement de lui, hagarde, pendant que les autres s'extasient devant le corps de Luther qui a retrouvé un aspect normal.

- Est-ce que vous...enfin, commençai-je, le regard empli de peur.

- Non, me répond avec douceur Cinq en passant sa main sur ma joue, on est pas mort. Et toi non plus.

J'écarquille les yeux car cette hypothèse ne m'avait pas traverse l'esprit tellement elle était improbable. Comme si je ne le croyais pas, je passe ma main sur mon visage, comme pour voir si je suis bien tangible. Cinq sourit entre ses larmes en me voyant faire, et un grand sourire prend peu à peu place sur mon visage.

- Je...On...on est en vie !

Des larmes de bonheur roulent sur mes joues quand je saute dans les bras de Cinq. Il me couvre de baiser en me chuchotant qu'il m'aime d'une voix feutrée, et je ne me suis jamais sentie aussi heureuse de toute ma vie. Je ne saurais dire comme cela a été possible, mais ça l'est, et c'est tout ce qui compte. Je ne tarde pas à sauter dans les bras de Klaus et Viktor avec la même énergie, trop heureuse de revoir ma famille que je croyais avoir perdue à jamais.

- Où est Sloane ? Demande avec euphorie Luther.

- Elle était juste derrière moi quand...commence Klaus.

- Quand Allison a appuyé sur le bouton, complète Lila. Elle a aussi disparu.

Je fronce les sourcils, mon euphorie étant un peu redescendu. J'avoue ne pas trop comprendre ce qui se passe, mais ça ne me dit rien qui vaille.

Contre le temps - Umbrella Academy fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant