Chapitre 111

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Le moment de la piñata ne tarde pas à arriver, et j'encourage Grace, le sourire aux lèvres, en la voyant tenter de détruit le poney géant qui a failli avoir raison de moi. Elle semble taper de toutes ses forces, mais ce n'est pas assez. Je jette un petit coup d'œil à Cinq et manque de m'étouffer en découvrant son air affligé et incrédule. J'ai du mal à imaginer Cinq papa. Il aurait énormément de mal à comprendre les enfants, il serait surprotecteur et ferait sans aucun doute de grosse erreur sans même comprendre ce qu'il a fait de mal. Mon mari tourne sa tête vers moi et découvre mon grand sourire qu'il me rend en passant sa main dans mon dos.

- Je peux savoir ce qui te fait sourire comme ça ? Me susure-t-il à l'oreille pendant qu'un autre enfant tente de détruire le poney.

- Je regarde mon mari qui est incroyablement beau dans ce costume en me disant que je suis la femme la plus chanceuse du monde.

Cinq sourit de plus belle avant d'attraper mes lèvres en un doux baiser. Je ne préfère pas lui faire part tout de suite de ce que je pense de lui s'il était papa, de peur de lui faire croire que je veux des enfants. Notre attention est détournée par Luther qui, pour une raison obscure, a décidé de s'en prendre à la piñata à coup de poing pour la détruire. Je reste un instant bouche bée devant ce spectacle avant d'ouvrir la bouche pour dire à mon frère d'arrêter ses conneries, mais pile à ce moment-là, le gâteau arrive et c'est le drame. Luther lance la piñata qui percute le gâteau. Ce dernier fait un vol plané dans les airs avant de retomber lourdement sur le sol, complètement détruit. Un silence s'installe, bientôt brisé par les sanglots de Grace qu'Allison tente de la rassurée. Je n'en crois pas mes yeux. Comment Luther a-t-il pu faire un truc aussi débile ? Je prends une grande inspiration pour me calmer et éviter de hurler comme j'en avais l'habitude avant. Cinq entremêle ses doigts dans les miens et me chuchote à l'oreille.

- Je pense que la fête est fini.

Je hoche la tête et m'éclipse avec lui peu après avoir saluer ma famille. Pas de signe de Viktor, ce qui me rend un peu triste. C'est celui que je vois le moins de part son lieu de vie, j'aurais vraiment été heureuse de le voir aujourd'hui. Mais bon, il fallait s'y attendre.

Cinq m'amène à la maison et, pendant que nous nous changeons, il m'explique tout ce que je dois savoir. Il s'appelle Jérôme, ce qui veut dire qu'il me faut également un faux nom. Apparement, il a déjà tout prévu : je me nomme maintenant Rosie. Il me dit, tout en collant une fausse moustache absolument ignoble sur son visage, que je suis une de ses amis proches qui a vécu les mêmes choses que lui, (ce qui est vrai, mis à part le terme amie proche) et que j'ai été jusqu'alors trop timide pour venir aux réunions. Cinq a pensé que rentrer directement dans le grand bain me ferait du bien. Pendant qu'il m'explique tout ça, j'enfile une vieille jupe en hochant la tête. Quand je suis prête, je montre le résultat à Cinq qui m'observe un instant d'un œil critique. La longue jupe vert kaki usée et le gilet effilé blanc sont hideux, mais tout semble parfait pour mon mari.

- C'est très...original, c'est parfait.

Je lui lance un regard assassin auquel il répond par un sourire avant de venir m'embrasser le bout du nez.

- T'es toujours magnifique pour moi.

Je lui souris avant de l'embrasser, et quand je me sépare de lui, Cinq sort une paire de lunette ronde de sa poche.

- N'y pense même pas, répliquai-je en pointant la paire du doigt.

- Oh, c'est pas la seule chose qu'il faut ajouter, murmure-t-il avec un sourire diabolique.

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Me voilà, en plus de mes horribles vêtements, avec une paire de lunette ronde qui me donne un air un peu fou, ainsi que de multiples bagues et les cheveux en pagaille. Cinq me le paiera cher, mais pour le moment, je dois me concentrer. En nous voyant arriver, le contact de Cinq fronce les sourcils en me voyant.

- Je te présente Rosie, explique mon mari. C'est une très bonne amie à moi, je t'en avais parlé. À vrai dire, nous avons été coincé ensemble dans l'apocalypse. Elle avait trop peur pour venir jusqu'alors, et j'ai pensé que plonger dans le grand bain dès le début lui serait bénéfique.

L'homme me détaille des pieds à la tête avant de se tourner vers Cinq.

- Tu peux me faire confiance, ajoute mon mari.

Après un instant de doute, l'homme nous fait signe de monter. Je me détends et le suis, assez inquiète.

- Vous affolez pas, si on vous demande, vous êtes avec moi.

Je prends une grande inspiration avant de rentrer dans une pièce bondée de monde.

- C'est eux les vrais Gardiens, nous explique l'ami de Cinq. La crème de la crème.

Je ballaye les visages des yeux quand je tombe sur quelqu'un que je n'aurais jamais cru voir ici un jour. Je me crispe imperceptiblement mais ne dis rien. Alors que j'allais tenter de rentrer dans l'esprit de Cinq, je me rappelle que mes pouvoirs ont disparu et je serre les dents. Après six ans, il m'arrive toujours d'avoir ce genre de réflexe, et ça m'horripile. Pendant que l'homme qui nous accompagne salue quelqu'un, je donne un discret coup à Cinq avant de lui montrer une femme d'un coup de menton. Nous nous excusons auprès de Larry pour nous diriger vers une femme du nom de Nancy, qui n'est autre que Lila. Une coupe de champagne à la main, je chuchote.

- Sympa le club de lecture.

Lila se crispe avant de s'excuser auprès des gens avec qui elle parlait pour venir vers nous.

- Si jamais vous grillez ma couverture je vous arrache la colonne vertébrale, menace discrètement Lila. Et c'est quoi cette tenue au juste...Rosie. On dirait madame Irma.

Je jette un regard courroucé à Cinq avant que Lila ne reprenne.

- Sympa la petite moustache. T'es un tueur en série grec ?

- Figure-toi qu'elle est en poil de cheval haut de gamme.

- Bon, on s'en fou, dis-je avant de me tourner vers Lila. Qu'est-ce que tu fais ici, Nancy ?

- Disons que la transition d'assassin à nounou de trois mioches et un mari grassouillet n'a pas été une partie de plaisir. Il me fallait une échappatoire, c'était vital. Et je pourrais te retourner la question.

- Je donne un coup de main à mon mari, répondis-je.

- J'ai vu une chance, et je l'ai saisi, se justifie Lila, et c'est moins cher qu'une séance dans ton cabinet.

Je lève les yeux au ciel avant d'écouter Lila dire que les Gardiens ont peut-être trouvé une piste. Hélas, nous ne pouvons pas continuer notre discussion car un homme demande à ce que tout le monde s'assoie, la présentation devant commencer d'une minute à l'autre. Après un regard à ma famille, nous allons nous chercher des sièges pour découvrir ce que ces mystérieux Gardiens nous cachent.

Contre le temps - Umbrella Academy fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant