Chapitre 20

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Le jour suivant les trouva ainsi, enlacés sur le lit de la chambre d'ami. Lorsque Draco ouvrit les yeux, il remarqua tout de suite que Severus, appuyé sur un coude, le regardait avec amour. Il lui sourit puis se pencha pour embrasser comme il se devait son cher et tendre.

- Bien dormi ? demanda-t-il en chuchotant.

- Tu n'imagines pas à quel point.

- Oui, moi aussi cela faisait des lustres.

Sans se concerter, ils se tournèrent tous les deux vers Harry. Ce dernier était allongé sur le dos, les yeux ouverts fixés sur le plafond. Son corps, bien droit, semblait crispé. Il ne bougeait pas, ne montrait aucun signe de vie.

Draco, prudemment, avança une main tremblante pour retracer les lignes du côté de son visage. Harry ne fit aucun mouvement, il ne remarqua rien, ne comprit rien.

- C'est l'étape finale, annonça Severus.

Draco serra les dents mais ne répondit pas. Finalement, Severus lança un « tempus » qui lui annonça qu'il ne lui restait qu'une demi-heure avant que le lycanthrope ne débarque.

- Il faut te préparer, Draco. Lupin va bientôt arriver. Habille-toi simplement, tu risques d'avoir chaud.

Le plus jeune Serpentard acquiesça.

- Et toi ? Pourquoi mets-tu autant de couches de vêtements ? questionna Draco en le voyant enfiler deux gros pulls noirs en plus de sa cape et de sa robe de sorcier.

- Parce que je risque d'avoir froid.

Ils finirent de se préparer en silence. Attendant patiemment Lupin qui n'allait pas tarder. Ils restèrent dans la chambre d'Harry à le regarder en discutant doucement. Le brun restait figé, encore et toujours. Severus, mentalement, espérait que « l'étape finale » n'était pas advenue pendant la nuit et qu'il n'était pas trop tard. Ils remarquèrent aussi rapidement que les yeux du jeune Gryffon ne relevaient plus une once de vert, ses iris n'étaient plus que gris mercure strié de rouge. Lucius avait totalement prit possession de l'esprit d'Harry. Si Severus n'intervenait pas dans les heures qui suivaient, Lucius pourrait contrôler le corps d'Harry à sa guise, ainsi que sa puissance magique, dans deux jours.

Des coups à la porte les firent sursauter.

- Tu le portes, je vais ouvrir.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Draco prit Harry dans ses bras, façon mariée, et l'emmena au salon pendant que Severus allait ouvrir au loup-garou.

Le blond déposa son fardeau sur le magnifique tapis devant l'âtre que le professeur de potions avait métamorphosé en prévision de ce moment fatidique. Agenouillé au niveau de la tête brune, se débrouillant pour être dos à la porte, Draco se pencha et captura les lèvres inertes d'Harry sans que Lupin, qui venait de passer le seuil de la porte, ne puisse voir son geste.

- C'est bientôt fini Harry. Severus et moi, on est là et on va te sortir de là, susurra-t-il tout contre ses lèvres.

Puis il se redressa, s'assit sur ses talons en gardant les mains sur les joues pâles. Il ne le quitterait pas. Pas maintenant. Il remarqua du coin de l'œil que Severus s'asseyait sur le fauteuil. Remus, lui, s'accroupit au côté d'Harry et lui prit la main.

- Ça va aller, louveteau. Je suis là.

- Bien. Je peux vous expliquer maintenant ce qui vous attend ? demanda Severus d'un ton sec, n'aimant pas particulièrement que Lupin s'approche d'Harry.

Suite aux hochements de tête, il continua :

- Alors, tout d'abord, Lupin met toi à l'aise, tu risques d'avoir chaud et cela peut durer longtemps. Je préviens qu'Harry va se débattre, crier, et implorer que vous le tuiez. Vous allez devoir le maintenir pour qu'il ne se fasse pas plus mal qu'il ne le fait déjà et, bien sûr, résister à ses demandes de meurtre. Apaisez-le du mieux que vous pouvez. Je pense que vous n'avez que cela à savoir.

Dans vos yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant