Chapitre 10

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Le lendemain, Harry se réveilla sans douleur. Il attrapa les lunettes posées sur la table de nuit à côté de lui et regarda tout autour de lui. Où était-il ? Ah, oui, les appartements de Snape. Mais pourquoi n'avait-il plus mal ? Il se souvenait parfaitement de tous les coups qu'il avait reçus et surtout l'intensité, pire que son oncle dans ses jours les moins violents. Du coup qu'il n'ait plus mal n'était pas normal.

Lorsque son oncle le frappait à cette intensité, il ne pouvait généralement plus bouger pendant des jours, mais la crainte de ravoir une raclée s'il ne faisait pas ses corvées le faisait se lever comme il le pouvait et il serrait les dents à chaque mouvement.

Mais à l'instant, lorsqu'il se redressa sans avoir mal, il ne put que penser que tout cela n'avait servi à rien. Il recherchait la douleur physique pour qu'elle soit équivalente à la douleur psychique. Il avait besoin de se faire mal pour se prouver qu'il pouvait aussi souffrir à l'extérieur. Il cherchait un rappel pour le retenir dans la réalité, pour qu'il évite de sombrer encore plus dans le puits sans fond de la détresse.

Harry s'assit sur le bord du matelas en passant une main tremblante dans ses cheveux en bataille. Il tremblait, encore. Il tremblait toujours quand une crise allait le traverser, mais normalement il n'aurait pas dû en avoir avant une semaine. Tout ça parce que Snape avait dû le soigner, mais merde ! Comment allait-il faire pour suivre aujourd'hui ?

- Bonjour, Harry !

Oh, non ! Ash était de retour.

- Je ne t'ai jamais quitté, mon petit pote. Alors comment tu as trouvé les coups de notre cher ami Steven ? Je l'aime bien ce petit gars, il t'a complètement cassé, c'était génial. Je me suis bien amusé, on recommence quand ?

- La ferme, Ash ! hurla Harry en se prenant le visage entre ses mains.

Il n'avait pas besoin d'une voix qui se réjouissait du mal qui le consumait. Il se sentait déjà assez mal tout seul.

Il allait devoir trouver une solution pour remplacer la raclée de Steven. Mais il n'était pas encore près à aller revoir le Serdaigle pour une nouvelle bagarre.

Il remarqua une nouvelle fois que des vêtements attendaient patiemment son bon vouloir. Mais alors qu'il s'habillait, il remarqua que la cicatrice sur sa cuisse n'était plus visible, elle ne lui faisait plus mal, elle n'existait plus. Il ferma très fort les yeux, jusqu'à en avoir mal. Puis il se crispa quand il réalisa que Snape et surement Draco avait vu son dos. Qu'ils allaient lui poser des questions, qu'ils le trouvaient surement horrible. Il sortit de la pièce après avoir soufflé un bon coup.

Comme le jour précédent Snape était assis à sa table, la Gazette dans les mains. Cette fois, Harry remarqua la une et se renfrogna encore plus. Toute la communauté sorcière était au courant maintenant que Lord Voldemort alias Tom Riddle s'était échappé.

Sous son crâne Ash renifla dédaigneusement. Allons bon, qu'est-ce qu'il avait encore lui ?

- Comment oses-tu l'appeler par son prénom ?

Harry fronça les sourcils. Il y avait quelque chose qui clochait, en plus d'avoir une voix dans sa tête bien sûr.

Il resta pétrifié au seuil de la porte de sa chambre, ne cherchant même pas à partir avant que la terreur des cachots le ne voit.

- Alors Monsieur Potter, ça va mieux ?

Harry souffla. S'il allait mieux ? Bien sûr que non. Son âme était en morceau, meurtrie, en lambeaux. Et maintenant son corps était tout sauf à l'image de ce qu'il ressentait. Alors non, il n'allait pas mieux. Il aurait préféré souffrir des dommages de sa rencontre avec Raven plutôt que de sentir si sale, si détruit.

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