Chapitre 15

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Juste avant de sortir des appartements de son amant, Draco se retourna. Il observa l'homme qu'il aimait comme un fou. Il savait qu'il mourrait si Severus laissait échapper son dernier souffle. Et qu'en serait-il pour Harry ? Survivrait-il si le brun quittait ce monde ? Il n'en était pas certain. Il en était même sûr. Il aimait autant Harry que Severus. Et c'était ça le problème. Il ne pouvait pas aimer deux personnes, en même temps et à la même intensité.

- D'ailleurs Dray, avant de partir je dois te dire qu'Harry ne viendra plus en cours. Et je pense qu'à la fin, il n'y aura plus cours de potion non plus. Il faudra que je reste ici, et j'espère sincèrement que tu viendras le plus possible.

- Je comprends. Compte sur moi, Sev. Je t'aime.

- Moi aussi.

Draco sourit timidement puis sortit dans le couloir. Il savait qu'Harry ne serait plus dehors près du lac mais il alla rapidement voir, juste au cas où. Mais il avait raison, personne n'était dans le parc, alors il se dépêcha d'aller à la bibliothèque, il avait des recherches à faire.

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XOXOXOXOXOXOXOXO

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Severus était encore profondément choqué. Il n'en revenait pas de ce qu'il avait découvert. Harry Potter avait vécu un traumatisme qui l'avait affaibli mentalement. Qu'est-ce que cela pouvait être ? La mort du cabot avait pu jouer un rôle mais ce n'était pas aussi important pour ce genre de sort. Pour que cette magie marche, Harry avait dû vivre quelque chose d'abject. Mais Severus ne voulait pas aller trop vite aux conclusions. Il aurait ses réponses en temps voulu. Quand cette histoire de Mangemorts serait finie.

Albus était vraiment absent quand il ne le fallait pas. Le citronné du cerveau allait lui devoir des comptes quand toute cette histoire serait finie.

En attendant que ce directeur fou de bonbons ne revienne d'on ne savait où, Severus ne pouvait qu'attendre. Attendre qu'Harry rentre ici. Il ne pouvait pas commencer la potion alors que le brun allait rentrer, il se devait d'être là. Et il ne commencerait surement pas ce soir parce qu'il serait dans son bureau avec la porte ouverte pour que le morveux puisse venir comme il le voulait pour discuter. Même si maintenant Severus se doutait que les discussions ne viendraient qu'après que Lucius et sa clique n'aient dégagé le crâne de Potter, il montrait qu'il était là. Qu'il le soutenait. Ils pourraient peut-être même avoir une conversation convenable. Enfin ça il en doutait, surtout avec la présence d'une tierce personne dans le crâne du fils de son pire ennemi.

Severus se mit réfléchir, profitant du silence de la pièce qui commençait à devenir pesant. Les prochains jours n'allaient pas être faciles, loin de là même. Psychologiquement, il devait être prêt. Prêt aux prochaines visions d'Harry se tordant de douleur sur le sol froid. Prêt à le voir se renfermer, à devenir l'ombre de lui-même.

Severus devait se préparer. A une hypothétique défaite. A une finalité tragique. Et ça, Severus ne le pouvait pas. Même le concevoir mentalement, à l'heure d'aujourd'hui, il n'y arrivait pas. Harry Potter ne pouvait pas mourir.

Au souvenir de la tristesse de son jeune amant quand il lui avait dit ne pas savoir si Harry survivrait, il en déduisait que Draco aimait bien le brun. Ou l'aimait tout court. Enfin, il ne voulait pas penser à ça maintenant. Ni à ses propres sentiments, d'ailleurs. C'était trop étrange, déjà, de ressentir autre chose que de la haine pour Potter junior, il ne pouvait s'épancher sur la question sachant la semaine qui les attendait. Si le morveux s'en sortait vivant, seulement à ce moment-là Severus essaierait de comprendre ce qu'il ressentait. Mais la véritable question était : si Harry ne ressortait pas vivant de cette épreuve, comment allaient-ils s'en sortir, eux, Draco et lui ? Le blond serait profondément blessé, et triste, et Severus savait qu'il n'aurait pas la force pour les soutenir tous les deux. Alors que se passerait-il ?

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