Chapitre 4

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La journée avait été sans fin. Enfin, le reste de la journée. Après le spectacle de Ron dans la Grande Salle, Harry avait avancé comme dans un brouillard. Il n'avait pas trop compris ce qui était arrivé à son ami mais ils ne s'étaient pas adressé la parole depuis. Harry n'était pas allé manger non plus, évitant au maximum les autres Gryffondors qui le regardaient avec une lueur étrange dans les yeux.

Il était donc allongé dans son lit, les bras repliés sous sa tête. Le silence était total dans le dortoir. Harry était seul. Comme toujours. Bizarrement, Malfoy l'avait épié pendant les heures de cours communs. Il se demandait bien pourquoi. Mais c'était bien le seul qui le regardait avec inquiétude, enfin, ce qui semblait être de l'inquiétude.

Harry se tourna sur le côté, cherchant le sommeil qui lui apporterait une petite libération. Il savait que le couvre feu était presque passé mais personne n'était monté, ils devaient être dans la salle commune. Personne n'était venu le chercher ou même lui demander comment il allait. Il sursauta quand la porte s'ouvrit et que des éclats de voix se firent entendre.

- Qu'est-ce qu'il lui a pris ? Demanda la voix de Seamus.

- La célébrité lui monte à la tête, répondit celle de Ron.

Mais qu'avait le rouquin ? Il ne cessait pas de rabaisser Harry comme un moins que rien. Mais le brun n'avait rien fait pour s'attirer les attentions de son ami.

- Vous avez remarqué qu'il ne nous adresse presque plus la parole et quand il le fait sa voix est froide ? Questionna Dean.

- Il nous ignore complètement parce qu'il pense que nous somme moins bien que lui. Mais c'est faux, c'est lui qui est un moins que rien.

Personne n'argumenta ou ne contredit les paroles de Ron. Harry sentit son cœur se serrer. Ses amis avaient une bien piteuse image de lui.

- Vous ne pensez pas que... Harry a un problème ?

- Mais non, Neville, il cherche juste à attirer l'attention. Comme toujours. Mais je le trouve plutôt pitoyable.

S'en fut trop. Harry ouvrit les rideaux de son baldaquin et courut en dehors du couloir sans se faire voir de ses camarades qui discutaient dos à lui. Il ne réfléchit pas trop et traversa la salle commune. Une fois dehors, il ne put pas allez bien loin, sa jambe lui rappelant ce qu'il avait fait quelques nuits auparavant. Harry s'écroula dans le couloir, ne chercha pas à se relever et se mit à pleurer comme jamais depuis bien longtemps.

Il se recroquevilla contre le mur et les sanglots s'échappèrent de ses lèvres, brisant le silence imposant des couloirs. Il se sentait comme un minable. Sa vie était pire que nulle, personne ne tenait à lui. Après la mort de son parrain, il avait au moins pu compter sur l'amitié d'Hermione et de Ron, maintenant qu'avait-il ? Plus rien. Un moins que rien, c'était comme ça qu'il se sentait et qu'ils le voyaient.

Les bras entourant ses genoux, il cacha sa tête et surtout ses larmes. Vraiment il ne comprenait pas pourquoi il devait continuer à vivre. Il ne servait plus à rien depuis que Voldemort était enfermé et plus personne ne tenait à lui.

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XOXOXOXOXOXOXOXO

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Draco soupira doucement. Le bruit de ses pas résonnait dans les couloirs vides. Il tenait à la main sa baguette et marchait d'un pas vif. Il n'avait aucune envie de faire ce tour de garde mais étant préfet il y était obligé. Il espérait seulement qu'il trouverait des élèves de Première Année qui dépasseraient le couvre-feu pour pouvoir déduire des points. Si les fautifs étaient en plus des Gryffondors, il serait aux anges.

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