Chapitre 21

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Deux jours passèrent pour Harry dans le flou total. Plongé dans le coma, il revit seize ans de sa vie en quarante-huit heures. Les images horribles qui constituaient la majorité de ses souvenirs étaient entrecoupées de quelques merveilleuses scènes. Il pleura la plupart du temps.

Il sentit les coups de son oncle. Il entendit les rires d'Hermione. Il aperçut Quirrell et son double visage. Il perçut le miroir de Risèd avec ses parents. Il se rappela le Basilic. Il redécouvrit le bonheur de voler. Il frissonna devant les Détraqueurs. Il discerna la sensation d'avoir une famille avec Sirius. Il revit la mort de Cédric, son impuissance. Il revécut le bal du Tournoi des Trois Sorciers. Il vit la mort de son parrain. Il discerna les parties d'échec avec Ron. Il sentit de nouveau les coups. Il se revit en train d'être violé. Il se vit se faire plus distant avec ses amis. Il aperçut le changement chez Ron. Il s'aperçut, seul, délaissé, sale, souillé. Il distingua Draco, une aide, une lumière. Il remarqua Snape, un appuie, un pilier. Il entendit les paroles destructrices d'Ash. Il vit les visions de Voldemort.

Puis le noir. Le repos. La paix.

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Harry ouvrit les yeux, calmement. La lumière qui régnait dans la chambre lui fit plisser les paupières. Son corps était ankylosé, ses talons le faisaient souffrir, ses tempes le brûlaient légèrement. Une grimace de douleur déforma son visage quand il se rassit sur le lit qu'il occupait. Il hésita longtemps entre se lever et rester allongé. Finalement il se mit sur ses pieds, s'appuya sur le matelas pour s'assurer que ses jambes ne se dérobaient pas. Il remarqua qu'il ne portait qu'un simple pantalon en toile et un marcel noir. Les bandages de sa main et ses avant-bras formaient un contraste saisissant avec le tissu sombre.

Ensuite il s'accrocha au mur pour avancer vers la porte. Il ne savait pas quel jour ils étaient, ni l'heure. Il n'avait pas la force de faire de la magie mais d'après la fenêtre qu'il avait ensorcelé, il faisait encore jour.

Doucement il ouvrit la porte qui grinça sur ces gonds. Il s'accrocha au battant et plissa de nouveau les yeux lorsque sa tête se mit à tourner. Sa poigne se raffermit mais cela n'empêcha pas ses jambes de se dérober sous lui.

Deux bras le rattrapèrent avant qu'il ne touche le sol. On le maintint par le coude alors que sa tête tournait encore.

- Attention, Potter ! gronda une voix à côté de lui.

- Bonjour à vous aussi, professeur, répondit Harry d'une voix faible.

- Imbécile ! Vous ne pouviez pas attendre que je vienne vous cherchez, non ? Stupide Gryffondor.

A petit pas, Severus mena le jeune homme jusqu'à la table. Harry se laissa tomber sans aucune grâce sur la chaise, à bout de force, le souffle rendu court par l'effort minime.

- Aussi faible qu'un faon, grommela Snape en secouant la tête de gauche à droite.

Le maître des potions s'assit en face du jeune brun puis lui montra le plat de croissants.

- Un chocolat chaud je présume ?

- S'il-vous-plaît.

Severus revint avec la tasse, la déposa devant son élève puis se réinstalla. Harry prit la tasse entre ses mains tremblantes.

- Pourquoi suis-je aussi fatigué par aussi peu d'effort ?

- Vous êtes resté dans le coma pendant deux jours, vous n'avez pas mangé depuis samedi. Et puis n'oublions pas que vous avez survécu au sort de magie noire. Vous devriez manger.

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