Stéphane écourta sa soirée, le cœur lourd et l'esprit tourmenté. Il rentra en hâte, une anxiété palpable le gagnant à l'idée de laisser Gabriel seul avec ses démons. En arrivant chez lui, il se précipita vers la cuisine, préparant deux verres et débouchant une bouteille de vin. Il espérait que ce simple geste pourrait apaiser ne serait-ce qu'une fraction de la douleur qu'il percevait chez Gabriel.
Quelques minutes plus tard, Gabriel arriva enfin. Il se tenait là, appuyé contre le cadre de la porte, l'air exténué, comme s'il venait de traverser une tempête émotionnelle. Ses yeux, rougis par des larmes récentes, trahissaient une tristesse accablante, et ses épaules semblaient courbées sous un poids invisible. Lorsqu'il fit un pas en avant, ses jambes vacillèrent, et Stéphane, réagissant promptement, se précipita pour le soutenir, l'enveloppant de son bras pour le guider doucement jusqu'au canapé.
Une fois assis, Gabriel cacha son visage dans ses mains, ses épaules secouées par des sanglots déchirants. Les larmes coulaient librement sur ses joues, chaque hoquet résonnant comme un écho douloureux de sa souffrance. Stéphane, bouleversé et désarmé face à cette douleur, lui tendit un mouchoir, ses gestes empreints d'une tendresse infinie. Il tapota doucement le dos de Gabriel, tentant de lui offrir un réconfort malgré sa propre détresse, mais se sentant impuissant, incapable de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'il ressentait.
Stéphane murmura des paroles réconfortantes, répétant à Gabriel qu'il était là pour lui et que tout irait bien. Il essayait d'apporter un semblant de sérénité, même si ces paroles n'étaient peut-être qu'un mensonge destiné à calmer la tempête. Après un long moment qui sembla durer une éternité, Gabriel releva la tête, les yeux embués de larmes, cherchant désespérément des réponses dans le regard de Stéphane.
- Stéphane...Pourquoi tout ça ? Pourquoi est-ce que je me sens si perdu ? demanda-t-il d'une voix brisée, tremblante.
- Quoiqu'il se passe, on va gérer ça. Je te promets que tout ira mieux, répondit Stéphane d'une voix douce, essayant de rester calme.
- Non... Non, rien ne va. C'est pas possible...
Le désespoir dans la voix de Gabriel serra le cœur de Stéphane, chaque mot étant une déchirure supplémentaire. Ne sachant que faire d'autre, Stéphane se leva et se dirigea vers la cuisine, son esprit tourmenté par l'incertitude. Il prépara un plateau simple avec du fromage, du pain et un peu de charcuterie. Ce n'était pas extravagant, mais il espérait que cela pourrait aider Gabriel à calmer la tempête intérieure qui le déchirait.
Pendant ce temps, Gabriel avait cessé de pleurer, mais il demeurait plongé dans une lutte intérieure acharnée. Il retournait les mots dans sa tête, cherchant la manière de les exprimer sans infliger encore plus de douleur.
- Stéphane, l'autre jour... Je n'ai pas été entièrement honnête avec toi. J'ai essayé de te protéger, de ne pas te faire de mal, mais...
Sa voix se perdit, la peur de blesser Stéphane le paralysant. Stéphane, se retournant vers lui, fixa Gabriel avec une attention empreinte d'une inquiétude palpable.
- Tu as retrouvé quelqu'un, c'est ça ? demanda-t-il, la gorge serrée par une angoisse déchirante.
- Non... Enfin, je ne sais pas, murmura Gabriel, les mots se dérobant à nouveau sous la pression de ses émotions confuses.
Il chercha du soutien dans le regard de Stéphane, trouvant la force de continuer malgré la douleur qui menaçait de tout submerger. Gabriel expliqua alors les événements de ces deux soirées avec Jordan, chaque mot tremblant sous le poids de l'émotion qui le menaçait de nouveau.
- Et ce soir... en sortant du plateau, je ne sais pas ce qui s'est passé. Je voulais mettre les choses au clair, mais... je l'ai embrassé. Volontairement.
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Quand tout s'oppose, l'amour reste.
FanfictionDeux grands hommes dont au premier abord tout oppose, se font face lors de débats enflammés. Cette ardeur les mènera-t-il à créer autre chose que de la simple sympathie diplomatique?