XXXII.

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Mon cœur bat à tout rompre, envahi par un désir intense et troublant. Jamais je n'ai ressenti une émotion aussi forte qu'en entendant ces mots. Une envie brûlante qu'il cède, qu'il m'offre ce premier baiser tant attendu. Mais la frustration est là, prête à me submerger, car je sais que ce moment n'arrivera pas maintenant.

— Nous devrions retourner en bas... murmure Elio, sa voix à peine plus audible qu'un souffle.

Je perçois la même frustration chez lui que chez moi, palpable dans l'air lourd qui nous entoure. Son dos, tendu comme un arc, trahit un désir qu'il tente désespérément de réprimer. Je hoche la tête et lui tends la clé que je tiens toujours. Mes gestes sont mécaniques, presque robotiques, comme si mon esprit s'était déconnecté de mon corps.

Nous faisons quelques pas vers la sortie, Elio me précédant. Je l'observe, incapable de me détourner de ses larges épaules et de sa silhouette qui se découpe dans la pénombre. Mais au moment où il s'apprête à déverrouiller la porte, une impulsion irrépressible me traverse comme une décharge électrique.

Sans réfléchir, ma main se tend et attrape un pan de son débardeur, tirant légèrement dessus.

Il se retourne aussitôt, ses yeux cherchant les miens. Nos regards se croisent, et je sens mon cœur s'emballer encore plus fort, menaçant de déborder de ma poitrine. Avant même de comprendre ce que je fais, je me hisse maladroitement sur la pointe des pieds et presse ma bouche contre la sienne. Le contact est hésitant, désordonné.

Mes lèvres tremblent légèrement contre les siennes, et un instant d'appréhension me submerge : est-ce que je viens de tout gâcher ?

Mais je n'ai pas le temps de me perdre dans mes doutes. À son tour, Elio se laisse emporter par le désir. Ses bras m'enlacent avec une douceur ferme, m'attirant contre lui comme s'il voulait me protéger de moi-même. Sa main glisse sur ma nuque, ses doigts se mêlent à mes cheveux, guidant mon visage avec tendresse. Le baiser maladroit que j'avais initié se transforme sous sa conduite, devenant quelque chose de plus intense.

Nos lèvres se cherchent, se découvrent. Je sens sa langue effleurer la mienne, hésitante. Un frisson me parcourt, me faisant chanceler légèrement. Nos gestes manquent de coordination, mais je m'accroche à lui, tentant désespérément de suivre son rythme.

Le baiser est loin d'être parfait, mais c'est aussi ce qui le rend unique, brut, réel.

Je lutte pour garder le contrôle, mais mon corps semble avoir sa propre volonté.

Un brasier interne s'enflamme en moi. Mon esprit vacille, pris entre l'excitation brûlante et la gêne naissante. C'est alors que je sens une chaleur intense descendre dans le bas de mon ventre et se propager à travers tout mon être.

Mon corps, inexpérimenté, réagit de manière instinctive. Une érection commence à se former, et la panique monte en moi, submergeant mes pensées. Je suis incapable de songer à autre chose qu'à cette réaction physique que je n'avais pas anticipée.

Mes mains, tremblantes et maladroites, se posent sur le torse du brun, cherchant un point d'ancrage dans ce tourbillon de sensations. Sous mes doigts, je sens la contraction de ses muscles, et je m'efforce de ne pas me perdre complètement dans cette expérience nouvelle et déroutante.

Pourtant, mon corps me trahit de plus en plus, et je ressens intensément chaque changement en moi. Ma respiration se fait courte et irrégulière, et la tension dans mon bas-ventre s'intensifie dangereusement. Si je ne mets pas fin à ce baiser, le désir brûlant qui monte en moi risque de m'entraîner vers des gestes inappropriés. L'envie irrésistible de me presser contre le brun menace de me submerger, alors, à contrecœur, je romps le contact, mes lèvres se détachant des siennes. 

Nos fronts restent collés, nos souffles se mêlent encore, et nos regards, embués de désir et de culpabilité, se croisent. Mon cœur s'emballe, tandis que la réalité nous rattrape, nous enveloppant d'une ombre de remords, alors que la pression dans mon bas-ventre refuse de s'apaiser.

Nous nous éloignons l'un de l'autre, et la voix d'Elio, plus rauque qu'avant, rompt le silence :

— Nous devrions vraiment sortir d'ici maintenant, Noa.

Mon regard se baisse immédiatement, incapable de soutenir le sien. Mes joues brûlent et mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il résonne dans toute la pièce. Je reste figé, quand du coin de l'œil, je vois les yeux de mon colocataire descendre lentement sur mon corps, et je réalise avec horreur ce qu'il vient de découvrir.

Pris de panique, je mets précipitamment mes mains sur le renflement que mon pantalon peine à dissimuler, espérant cacher l'évidence. Je me sens mortifié, souhaitant disparaître sur-le-champ.

Aussitôt, Elio s'approche et me dit d'une voix rassurante :

— Noa, c'est normal d'être excité dans ce genre de situation.

Je bafouille, pris de panique, mes mains tremblantes se crispant sur mon pantalon tentant désespérément de masquer mon embarras :

— Je... je suis désolé... je n'aurais pas dû t'embrasser...

Ma voix tremble. Je fuis son regard. Je sens mon cœur battre à toute vitesse, comme si les mots eux-mêmes étaient difficiles à prononcer.

Elio, en face de moi, reste silencieux pendant un instant qui me semble durer une éternité. Puis, il secoue doucement la tête, ses traits se détendent.

— J'en avais tout autant envie que toi. Si tu n'avais pas pris les devants, je l'aurais fait.

Je voudrais le croire, vraiment, mais au fond de moi, je sais que c'est faux. Elio n'aurait jamais franchi cette ligne sans moi. Il aurait attendu, pesé les conséquences, parlé à Alix avant de prendre une telle initiative. C'est moi qui ai provoqué ce moment, et il s'est simplement laissé porter par la vague.

Un silence s'installe entre nous, mais il n'est pas lourd ; au contraire, il est presque réconfortant, comme si nous avions besoin de cet instant pour retrouver nos esprits.

Le brun fait alors un pas en arrière, me laissant un peu d'espace, mais son regard reste fixé sur le mien. Il semble chercher quelque chose dans mes yeux, peut-être une assurance que tout va bien. Quand il semble satisfait de ce qu'il lit en moi, un sourire légèrement espiègle se dessine sur ses lèvres, et il jette un coup d'œil amusé vers la braguette de son jean.

— Je pense qu'il serait préférable d'attendre un peu avant de rejoindre mes parents, en fait.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18 ⏰

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