Le manoir MBIA
Hader et Rozen arrivèrent au manoir de la famille MBIA vers 00h. Situé à la sortie de la ville, entre obala et Yaoundé, elle l'avait héritée de son grand père il y a quelques années. Depuis la route, on pouvait apercevoir les lumières dorées qui émanaient du manoir. Le jardin était simple et peu spacieux, avec quelques roses rouges et des tulipes. Elle y vivait avec quelques employés, ses hommes de main , Bairo, Hader son bras droit et plus vieil ami, et Alima Kader, son amie et conseillère financière. Depuis le portail, Rozen commença à retirer ses chaussures. La chaleur de sa maison lui avait manquée.
- Tu sais ce dont j'ai besoin en ce moment ? Demanda t-elle à Hader en retirant son pantalon. D'un bon bain chaud. J'ai besoin de retirer toute l'odeur de la pauvreté sur mon corps.
- Ta chambre est restée intacte comme à ton départ. Les ménagères ont juste fait le ménage ce matin pour ton retour.
- Et où est Alima ?
- Ici ! Répondit Alima en descendant les marches. Tu as bonne mine! Finalement la pauvreté te va à merveille.
- Vas te faire voir pétasse !
- Je suis contente que tu ailles bien !Elles se firent un câlin.
- Tu sais que j'ai vraiment cru que tu étais morte dans cet incendie?
- Ne m'insulte pas Alima. Tu sais que j'ai la peau aussi solide qu'un éléphant. Même si j'avoue que j'ai failli y passer !
- Tu as fait comme pour t'en sortir ?
- Longue histoire ! Pour le moment, il faut que je me douche !
- Oui , Hader m'a écrit quand vous étiez en chemin. J'ai demandé qu'on te fasse couler un bain.
- Merci !
- Est ce que c'est du sang sur ton t-shirt ? Hader je croyais que vous étiez simplement sensé la ramener ! Tu l'as encore laissé tuer des gens ?
- Comme si je pouvais l'arrêter.
- Bien-sûr que tu peux, tu es son ami.
- ...Rozen les abandonna dans leurs chamailleries et monta dans sa chambre. Alima kader et Rozen c'étaient connu à l'université. Filles de bonnes familles, elles sont tout de suite devenues inséparables. Suite à son refus d'épouser un riche aladji de Garoua , Alima avait été reniée par ses parents et sa famille, qui ne voulaient pas garder une femme qui refusait d'écouter ses aînés. Elle avait alors vingt ans à cette époque. Heureusement pour elle, le patriarche Aristide MBIA était un homme au grand coeur. Il l'avait accueilli chez elle et lui avait offert la possibilité de vivre sa vie et ses rêves.