Falia Ndiaye
Mon téléphone sonne, c'est Binetou.
Je n'aurais jamais dû lui demander de conseil.
Je décroche:Moi: Allô, j'espère que tu vas bien. Écoute, j'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as dit la dernière fois, et je dois te dire que je suis profondément déçu par ton conseil.
Il y'a un silence à l'autre bout du fil mais je continue les filles me regarde se posant sûrement des questions. Ma voix tremble légèrement sous l'émotion.
Moi: Tu es mon amie, et j'attends de toi du soutien, pas des idées qui me rabaissent ou me mettent en danger. Je ne suis pas prête à sacrifier ma dignité ou mes valeurs, peu importe les difficultés. Il y'a d'autres façons de surmonter les épreuves, et je mérite mieux.
Je fais une pause, prenant une profonde respiration avant de poursuivre.
Moi: Je sais que tu pensais m'aider, mais ce n'est pas ce que je veux ou ce dont j'ai besoin. Si tu ne peux pas me soutenir d'une manière qui respecte mes choix et mes valeurs, alors je préfère qu'on prenne de la distance.
Ma voix se radoucit exprimant à la fois ma déception et mon espoir qu'elle comprenne:
Moi: Je tiens à notre amitié, mais je ne veux plus de conseils qui me poussent à aller à l'encontre de qui je suis.
Je raccroche.
Les filles rentrent après.
La nuit était tombée depuis longtemps, enveloppant la ville dans un silence oppressant.
Je suis allongée sur mon lit, fixe le plafond, incapable de trouver le sommeil.
Mes pensées se tournent en rond s'entremêlant, se heurtant les unes les autres, refusant de m'accorder un instant de répit.Je me sens piégée, comme si les murs de ma chambre se refermaient lentement sur moi.
Ma vie, autrefois si simple, semble désormais étrangement étrangère. Le poids des événements récents pèsent lourdement sur mon cœur, rendant chaque respiration difficile. Je me demande comment j'ai pu en arriver là, à ce mariage forcé, à cette vie qui ne ressemble en rien à celle dont j'avais rêvé.Est-ce vraiment ce que je veux?
Cette question revient sans cesse, comme un écho qui refuse de s'éteindre. Je me sens perdue, déracinée. Le visage de mon futur mari, si distant, si fermé, flotte devant mes yeux. Il n'est pas un monstre, je le sais, mais il est aussi loin d'être l'homme que j'avais espéré rencontrer un jour. Et pourtant, une part de moi veut croire qu'il y a encore une chance, qu'on pourrait trouver un terrain d'entente, une forme de paix.
Je pense à ma mère dont la santé déclinante a été la raison principale de ce mariage. La douleur de voir ma mère souffrir, de ne pas pouvoir lui offrir les soins dont elle a besoin, a rendu cette décision presque inévitable. Mais à quel prix ? Ai je sacrifié mon bonheur, ma liberté, pour un avenir incertain?
Je me tourne sur le côté, serrant le drap entre mes doigts. Une larme silencieuse roule sur ma joue. Je me sens seule, terriblement seule, malgré la présence de mes amis, malgré les promesses de soutien. La réalité de ma situation me frappe avec une brutalité inattendue. Le jour, je peux cacher mes peurs, prétendre que tout ira bien mais la nuit, les masques tombent. Je me retrouve face à face à moi même, à mes doutes, à mes peurs les plus profondes.
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Aimer au delà des blessures: Une histoire de renaissance
General FictionAssise sur le lit à attendre mon mari forcé quand tout à coup la porte s'ouvre brusquement laissant paraître sa corpulence. Il s'avance dangereusement tout en me regardant avant de dire entre ses dents ces mots: Souleymane: Qu'as tu dit à ma mère F...