Falia Ndiaye
Ce matin, je me réveille avec un sentiment étrange d'anticipation. Pas celui d'une future mariée excitée par son grand jour, mais plutôt d'une fille sur le point de retrouver sa mère après des semaines d'angoisse.
Aujourd'hui, maman quitte l'hôpital.
Je me redresse lentement du lit, mon esprit encore embrouillé par le poids des derniers jours. Mes pensées dérivent inévitablement vers le mariage. Plus que deux jours. Deux jours avant de dire à Dieu à une partie de ma liberté. Avant de m'unir à Souleymane, cet homme que je ne connais que de
loin. Mais pour l'instant, ces pensées doivent attendre. Aujourd'hui, ma priorité est ma mère.Tata Sadiya me rassure:
Elle: Tout va bien se passer. Ta mère va retrouver des forces maintenant qu'elle sera à la maison.
Je hoche la tête, mais au fond un noeud persiste. Oui, elle revient à la maison, mais pour combien de temps ? Le médecin a dit que son état était stable, mais il n'a jamais parlé de guérison.
Quand elle arrive enfin, en fin de matinée, mes larmes montent. Elle est si fragile, si petite. Mais son sourire, ce sourire doux et fatigué, illumine tout. Je la prends dans mes bras.
Moi: Ça va maman ?
Maman: Ça va ma fille, je suis si heureuse d'être de retour.
L'agitation continue autour de nous alors que je l'aide à s'installer. Elle me parle doucement de son séjour à l'hôpital, des infirmières, des traitements. Mais tout ce que je peux penser, c'est à quel point je voudrais que tout cela s'arrête. Que les maladies, les obligations et les mariages disparaissent, juste pour un moment, pour que je puisse retrouver un peu de paix.
Alors que maman se repose dans sa chambre, je suis appelé à retourner aux préparatifs du mariage. Chaque détail semble si futile en comparaison de la santé de ma mère.
Je dois essayer ma robe encore une fois, faire des ajustements ici et là. La couturière me parle avec enthousiasme mais mes pensées sont ailleurs. Je me tiens devant le miroir, vêtue en blanc, mais je ne me reconnais pas.
Dans deux jours je porterai cette robe. Dans deux jours, je devrais sourire et prétendre que tout va bien. Mais pour qui le fais-je vraiment ? Pour moi ? Pour ma mère ? Ou pour tous ces gens qui ne voient pas la tempête intérieure qui m'agite ?
À chaque pas que je fais, à chaque sourire que je force, je me demande si ma mère est fière de moi. Si elle est heureuse que j'aie accepté ce mariage pour elle. Ou, si au fond d'elle, elle ressent la même peur que moi.
Le crépuscule tombe, et la maison s'apaise enfin. Je me glisse doucement dans la chambre de ma mère où, elle repose, paisible. Elle m'accueille avec un sourire, je m'assois à ses côtés.
Maman: Falia, comment te sens tu ?
Je sais qu'elle veut parler du mariage. De ce grand jour qui approche.
Je prends une profonde inspiration:Moi: Je... je ne sais pas maman. J'ai accepté ce mariage pour toi, pour papa, pour la famille. Mais parfois... je me demande si je fais bien.
Maman: Ma fille, je ne veux pas que tu te sentes obligé de faire quelque chose pour moi. Je veux que tu sois heureuse.
Ces mots, si simples, me frappent en plein cœur. Comment pourrais-je être heureuse, alors que je ne fais que me plier aux attentes des autres ? Mais je ne dis rien. À la place, je lui dis:
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Aimer au delà des blessures: Une histoire de renaissance
Ficción GeneralAssise sur le lit à attendre mon mari forcé quand tout à coup la porte s'ouvre brusquement laissant paraître sa corpulence. Il s'avance dangereusement tout en me regardant avant de dire entre ses dents ces mots: Souleymane: Qu'as tu dit à ma mère F...