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Isabella


Je reviens lentement à moi, mais ma tête me lance si violemment que j'ai l'impression que mon crâne va exploser. Le moindre mouvement me provoque une douleur affreuse et quand je tente de bouger les mains, une nouvelle vague de douleur s'empare de mes poignets.

Mes mains sont attachées derrière moi, fermement serrées par ce qui semble être des menottes ou des liens en plastique. À chaque mouvement que je fais, ils me cisaillent la peau. J'essaie d'ouvrir les yeux, mais tout ce que je vois, c'est un noir total. Je secoue doucement la tête, espérant éclaircir ma vision, mais rien ne change. Je comprends alors que quelque chose me couvre les yeux, un bandeau ou un tissu qui m'empêche de voir.

La panique commence à m'envahir, ma respiration s'accélère. Je prends une grande inspiration, et m'efforce de rester calme, de me concentrer sur ce que je ressens, d'analyser mon environnement. Je suis assise sur une chaise, mes bras tirés en arrière, attachés dans une position inconfortable qui rend mes épaules douloureuses. Mes jambes, en revanche, sont libres, ce qui me laisse un maigre espoir de m'échapper au cas où la situation deviendrait difficile. Si seulement je pouvais voir quelque chose, ou au moins comprendre où je suis.

J'entends des pas qui résonnent faiblement, une porte qui grince. Des odeurs me frappent, mélange de moisissure, de tabac froid et de métal ou peut-être même de sang. Le lieu est sombre, aucune lumière ne traverse le bandeau sur mes yeux. La pièce est humide, j'entends quelques gouttes d'eau tomber dans une flaque. Probablement une sorte de sous-sol ou de vieux hangar. J'essaie de tendre l'oreille, d'écouter le moindre détail qui pourrait m'aider à comprendre où Rio a bien pu m'emmener.

Dans mes derniers souvenirs, j'étais avec lui. Il m'a frappée avec son arme et maintenant je suis là. Je dois essayer de comprendre. Il ne voulait sûrement pas que je voie l'endroit où il m'a emmenée. Ce qui pose un nouveau problème pour moi : je ne sais pas où je suis.

Puis, des pas se rapprochent. Je retiens mon souffle, mes mains derrière moi sont crispées. Je penche légèrement la tête et fais semblant d'être encore inconsciente. Je dois tout écouter, absolument tout.

Les pas sont rapides, mais pas très réguliers. Je comprends alors qu'il y a deux personnes. Ils s'arrêtent à quelques mètres de moi. Puis, enfin, des voix retentissent.

- Et si on leur donnait quelque chose à boire ? dit une voix féminine.

"Leur" ? Mais de qui elle parle au juste ?

- Oh oui, j'ai une idée : on met du vinaigre à la place de l'eau et on attend de voir leurs réactions.

Je reconnais tout de suite la voix de ce salopard de Rio, qui visiblement prend un malin plaisir dans cette situation.

- T'es vraiment pas le génie que tu penses être, Rio, répond la voix féminine.

Sans même savoir qui est cette femme, je dois avouer que je suis parfaitement d'accord avec elle. Mais quelque chose d'autres l'intrigue, depuis le début de leur conversation, ils n'arrêtent pas de parler de plusieurs personnes, comme si je n'étais pas seule dans cette pièce.

Rio, visiblement amusé par la réponse de la femme, rigole fortement. Je l'imagine même à ce moment se tordre de rire, et je serre les mâchoires, me force à contenir mon irritation envers lui.

Ce Rio m'énerve.

Soudain, je retiens à nouveau mon souffle, cette fois-ci concentrée sur de nouveaux pas. Les pas se multiplient, se rapprochent. Cette fois, il y a plusieurs personnes. J'essaie de compter les bruits, de différencier les directions, en espérant savoir exactement combien ils sont. Après tout, c'est ce qu'on nous apprend à la DEA : comment reconnaître ses ennemis.

Mais une voix que je reconnais trop bien s'élève dans la pièce, se mêlant aux bruits des pas.

- Arrête de faire le con, Rio, et réveille-les. On n'a pas toute la journée, dit Alejandro, qui, comme moi, est agacé par ce guignol.

Je m'efforce de ne rien laisser paraître, en gardant toujours la tête inclinée. Je devine que Rio doit se crisper sous la réprimande, et je l'espère vraiment, mais il répond d'un ton moqueur, sans se laisser impressionner.

- T'es vraiment coincé comme un manche à balai d'essuie-glace, toi.

Et même si je le déteste, je dois bien avouer qu'Alejandro est un peu coincé.

Je sens une tension palpable entre eux. Alejandro doit être celui qui donne les ordres. Après tout, c'est le bras droit du patron. Le rôle de Rio dans ce cartel m'est encore inconnu. Peut-être qu'il s'occupe de certaines missions. Comme celle de me récupérer et de me frapper.

Mais mes pensées sont vite interrompues lorsqu'une vague glaciale me frappe de plein fouet. De l'eau froide, projetée sur moi sans avertissement, et me trempe entièrement, me coupe le souffle et m'oblige à redresser la tête d'un coup.

Je reprends mes esprits. Le froid vient de réveiller chaque nerf de mon corps. Je secoue la tête et essaye de me débarrasser des gouttes glaciales qui dégoulinent sur mon visage, mais quelque chose attire mon attention : des murmures autour de moi.

Des voix féminines, faibles. À gauche, à droite... et même devant et derrière. Elles semblent aussi désorientées que moi, comme si elles venaient juste de se réveiller, tout comme moi.
Un frisson de panique me traverse. Je comprends alors que je ne suis pas la seule prisonnière ici, et l'idée me remplit d'une terreur glacée. Combien sommes-nous ? Que comptent-ils faire de nous ? Des femmes, attachées et entravées, exactement dans la même position que moi.

Alejandro prend de nouveau la parole, mais son ton est plus sérieux cette fois.

- Rio, assez. On passe aux choses sérieuses maintenant.

- oui maître...

Je déglutis difficilement, consciente que ce qu'ils préparent pourrait être pire que tout ce que j'ai pu imaginer.












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J'ai envie de pleurer, il est trop court ce chapitre...
Mais je n'arrivais pas à le rallonger donc j'ai abandonné.

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Bisous 😚

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10 ⏰

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