Au premier regard

Chapitre 7 : A mes petits soins

Depuis que Théo sait que je suis enceinte, il est aux petits soins, un peu trop même. Je me souviens d'un jour où, voulant aider une dame à traverser, il m'a réprimandée en disant que j'étais complètement insouciante. Sa surprotection m'agace parfois, mais au fond, je sais que ça part d'un bon sentiment.

Aujourd'hui, ma cousine Farida se marie. Elle nous a prévenus un mois avant notre arrivée au Maroc, ce qui a permis à ma sœur et à moi de choisir nos robes pour l'occasion.

Dans la chambre, je me prépare avec Théo. Enfin, "je me prépare" est un grand mot : rien ne me va. Chaque fois que je porte du bleu, j'ai l'impression de ressembler à une baleine.

Moi : Je n'y vais pas et puis c'est tout !

Je me laisse tomber sur le lit, croisant les bras comme une enfant capricieuse. Je suis exaspérée.

Théo : Doucement, mon cœur, quand tu t'assois, me lance mon mari avec son ton protecteur habituel.

J'en ai assez de cette attention constante. Je boude dans mon coin, observant malgré moi à quel point Théo est beau dans son costume. Mon regard ne peut s'empêcher de s'attarder sur lui.

Ces hormones... elles ont transformé la Lalyana timide que j'étais en une femme bien plus audacieuse.

Théo : Qu'est-ce qu'il y a ? Il demande  en s'approchant pour déposer un baiser léger sur mes lèvres.
Moi : Je n'ai rien trouvé à me mettre, réponds-je en soupirant.
Théo : Mais la robe que tu portais tout à l'heure était jolie.
Moi : Non, je ressemble à rien.
Théo : Tu es magnifique, peu importe ce que tu portes, dit-il avec sincérité.
Moi : Tu dis ça juste pour ne pas me blesser. Tu ne vois pas que je suis énorme ? dis-je, la voix tremblante.

Théo s'approche et prend mon visage entre ses mains.

Théo : Tu n'es pas énorme, tu es enceinte. Et franchement, je suis content que cela se voie : ça empêchera certains types de poser les yeux sur toi.

Au lieu de me rassurer, cette remarque ravive ma jalousie. Je pense aux femmes qui vont sûrement lorgner sur lui ce soir. Farida a eu la brillante idée d'organiser une réception mixte, où hommes et femmes partageront la même salle.

Moi : Toi aussi, tu pourras te rincer l'œil devant d'autres femmes ! lui lançai-je, jalouse.

Théo abandonne son nœud de cravate et s'assoit près de moi sur le lit. Il relève doucement mon menton pour que je le regarde.

Théo : J'ai la plus belle femme à mes côtés. Aucune autre ne m'intéresse.
Moi : Ouais, ça, c'est des phrases toutes faites.
Théo : Tes hormones de femme enceinte sont bien présentes, on dirait, dit-il en riant doucement.
Moi : Oui, et elles réclament des choses pas très...

Je m'arrête net, consciente de ce que je suis en train de dire. Je cache mon visage dans mes mains.

Théo : Ah oui ? Parle-moi, je t'écoute, répond-il avec un sourire en coin.

Je secoue la tête, embarrassée. Il m'énerve tellement, surtout quand il devine l'effet qu'il a sur moi.

Moi : Tu es sûr de vouloir arriver en retard à la salle ? dis-je pour détourner la conversation.

Théo sourit, amusé.

Théo : Crois-moi, si tes parents ne nous attendaient pas en bas, je ne me gênerais pas pour te sauter dessus.
Moi : Tu me trouves encore désirable ? demandai-je d'une petite voix.

Il prend mes mains, les pose contre son visage et plonge ses yeux verts dans les miens.

Théo : Bien sûr que oui. Tu es ma femme, celle que j'ai choisie, celle que j'aime.
Moi : J'avais besoin de l'entendre.
Théo : Je te le répéterai autant de fois que tu le voudras. Je t'aime, je t'aime, je t'aime.