Tel père, telle fille.

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Pdv Lalyana :

Le bruit de la voiture s'éloignant m'a laissée seule, dans le froid d'un soir qui semblait trop lourd pour moi.

Ibra est resté près de la porte, son regard sombre et inquiet, mais il a fait ce qu'il sait faire de mieux : il a essayé de me rassurer. C'est un homme de peu de mots, mais ses yeux en disent souvent plus que ses paroles.

Ibra : Ne t'inquiète pas, Lalyana, Théo sait ce qu'il fait.

Il m'a dit ça comme si ça suffisait à tout apaiser.

Je n'ai pas répondu. Comment lui dire que je le sens loin, que tout dans cette histoire me semble faux, que je n'arrive pas à respirer sans cette angoisse qui me serre la gorge ?

Je regarde l'horloge, les secondes s'égrenant avec une lenteur insupportable. Théo m'a fait une promesse, je le sais. Mais comment croire en ses promesses quand l'air est si lourd, quand tout autour de nous semble nous dire que quelque chose va mal tourner ?

Je serre les bras autour de moi, une sensation de vide qui se fait plus grande à chaque minute. Depuis qu'il est parti, je n'arrive plus à penser clairement.

Mes pensées tournent en boucle, revenant toujours à Josh, à cet homme que je ne connais que trop peu mais dont le regard ne me plaît pas. Il porte en lui quelque chose de trop sombre, quelque chose que je n'arrive pas à expliquer mais qui me fait froid dans le dos.

Ibra finit par s'approcher, comme s'il sentait mon agitation. Son regard est toujours aussi sérieux, mais il semble chercher un moyen de me calmer, sans savoir exactement comment.

Ibra : Lalyana... Si tu veux, tu peux rester chez moi jusqu'à ce que Théo revienne.

Je secoue la tête avant qu'il ait fini sa phrase, un geste automatique.

Moi : C'est gentil, vraiment, mais je préfère l'attendre à la maison.

Je vois l'hésitation dans ses yeux, et je sais qu'il veut insister, mais il se contente de hocher la tête.

Ibra : Il m'a dit de garder un œil sur toi.
Moi : Oui, je sais, mais... Les filles et moi, on a nos repères à la maison. En plus, les filles ont école demain.

Je le regarde, et même si mon sourire est un peu fatigué, il est sincère. Il m'observe un instant, puis, comme toujours, il accepte mon choix sans protester. C'est un homme calme, solide, mais je sens que, derrière ses mots, il partage aussi cette inquiétude. Il ne peut pas ne pas le ressentir.

Ibra : Appelle-moi si tu as le moindre problème. Tu n'es pas seule, Lalyana.

Je hoche la tête, retenant un soupir de soulagement.

**
Une fois la porte fermée derrière lui, je me laisse tomber sur le canapé, mon dos contre le dossier. J'aspire enfin une bouffée d'air, comme si l'instant où Ibra s'en va est aussi celui où je peux enfin respirer.

Je ferme les yeux un instant. J'entends les rires de Sarah et Leyla dans la cuisine, qui se disputent, comme à leur habitude. C'est étrange comme leur énergie me réconforte, comme un rempart contre l'angoisse qui me ronge.

Je me lève enfin pour aller les retrouver.

Sarah, qui a toujours le don de répéter ce qu'elle entend, me fait sourire avec sa façon d'imiter Imran qui babille dans son berceau.

Le lendemain matin arrive avec son lot de petites tâches habituelles. Je suis debout tôt, comme toujours.

Le soleil est encore timide à travers la fenêtre, mais le monde est déjà en mouvement. Je m'occupe de préparer le petit-déjeuner avec le bruit des enfants qui se lèvent à leurs propres rythmes.

Au premier regard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant