7 ∙ under your spell

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Tw : mégenrage (invontaire), genre d'outing ? (même si c'est justifié) + pour des soucis de cohérence historique j'ai utilisé le mot "transexuel", sachez juste que maintenant ça se dit plus beaucoup, on favorise le terme "transgenre" qui veut dire la même chose (parce que ça ne psychiatrise pas le truc et que c'est une question de genre, pas de sexe).

Ce matin là ce ne fut pas Rose, mais Marlène qui passa un temps fou dans la salle de bain, se perdant dans son reflet après sa douche. L'image qu'il lui renvoyait ne lui déplaisait pas mais elle ne pouvait pas se défaire du tatouage gravé sur ses cotes. Elle le toucha du bout des doigts, puis se mit à le gratter, le soignant ensuite d'un coup de baguette, prise de remords. Voilà une semaine qu'il était là à la défier, lui criant un secret qu'elle refusait d'admettre. Elle ne savait pas bien si elle devait l'oublier, le haïr ou le chérir. Elle avait observé chacune de ses solutions sous tout les angles et toutes venaient avec des désavantages. Elle avait beau souhaiter qu'il ne soit jamais apparu, il avait changé les choses. Il était trop tard pour l'ignorer. 

Elle ne pouvait pas rester loin de Dorcas à tout jamais, mais l'idée de lui parler l'angoissait au plus haut point. Elle envisageait de chercher dans un grimoire comment jeter un sort à son reflet pour qu'iels échangent de vie puis soupira, ce genre d'histoire finissait toujours mal. 

Elle enfila sa chemise et serra sa cravate Gryffondor. Elle n'était pas dans cette maison pour rien, décida-t-elle. Elle devait parler à Dorcas. Après tout, les deux jeunes filles étaient meilleures amies depuis sept ans ! Quoi qu'elles se disent, il y avait peu de chances que tout s'évapore. Mais si ça arrivait, perdre cette amitié les briseraient en morceau, pensait-elle d'un autre coté. 

« Je vais voir Rose à l'infirmerie.» déclara-t-elle en sortant de la salle d'eau. 

Elle tenta d'éviter les regards mais rencontra vite celui qu'elle redoutait le plus, des yeux noirs comme la nuit, perdu. Elle leurs adressa un sourire vague.

Plus tard, se dit-elle. Rose d'abord. Ce sera plus facile. Rose sait déjà tout et elle mérite des excuses. Mais tu viendras juste après, Dorcas, parce que je ne peux pas passer une semaine de plus sans toi. 

Elle traversa d'un pas pressé la Salle Commune puis les longs couloirs qui la séparaient de l'infirmerie, perdant patience face aux escaliers qui ne cessait de bouger. 

Elle se souvenait encore de la première fois qu'elle les avait monté avec ses amies. Lily avait le vertige à cette époque, elle avait cru s'évanouir. Entre ça et la première leçon de Quidditch, il y avait de quoi lui faire perdre l'envie d'être une sorcière. Elle aurait pu être beaucoup moquée pour ça mais par chance (ou par mal chance, pour l'autre concernée) elle était tombée dans la même année qu'Alice Fortescue, allergique au chat, qui avait dut être dispensée des cours du Professeur McGonnagall tant elle renflait. 

« Allez, bonhomme, j'ai des excuses à faire ! » dit Marlène en s'adressant directement à l'escalier qui continuait à refuser de tourner dans le bon sens. C'était bien les seuls objets dans cette école à ne pas pouvoir lui répondre mais, comme s'ils l'entendaient, ils s'orientèrent enfin dans la bonne direction. Si le tableau de la Jeune Fille au Bouquet n'avait pas menacé d'aller tout répéter au premier professeur venu∙e, elle se serait transformé en faucon et aurait volé vers sa destination depuis longtemps. 

C'était un jour de week-end mais à cette heure-ci, les élèves profitaient de leurs sommeils et les couloirs étaient plutôt vides. Au contraire de d'habitude elle n'eut donc aucun mal à atteindre l'infirmerie sans se faire bousculer et ne trouva même pas un∙e premier∙e année en train d'attendre devant la porte, pleurant suite à un essai de sortilège raté. Elle entra donc, sans frapper, à moitié surprise de trouver les Maraudeurs au chevet de son amie, qui riait non sans traitre pour autant fatiguée, pâle comme un fantôme. Elle perdit son sourire en voyant venir Marlène. On ne pouvait pas dire qu'une quelconque réconciliation avait eue lieu. 

Maraudes heureusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant