Blake
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Rien.
Rien.
Et toujours rien.Cela fait maintenant deux heures que je visionne en boucle les enregistrements des caméras de surveillance du 8 Avril 2028, mais rien ne me fait avancer. Mon rang me permets d'accéder à une multitude de documents stockés dans les sous-sols de la tour d'information, mais il reste au fond du couloir deux salles auxquelles je n'ai pas accès. J'ai déjà épongé la totalité de ce que je pouvais trouver ici mais c'est avec rage et agacement que je me résous à quitter le bâtiment. Je n'ai fait aucune avancée depuis la légère altercation entre Monsieur Clark et moi, ce qui heurte d'une certaine façon ma fierté. J'étais convaincu de pouvoir me débrouiller seul...
Je marche pensif jusque la résidence en essayant de trouver des solutions sans prendre le risque d'éveiller les soupçons. Il n'est que midi mais je vois deux camions de déménagement dans ma rue devant les portes principales du bâtiment. J'en devine facilement qu'il s'agit de l'aménagement de Maï la retardatrice.
Je n'y porte pas plus d'attention que ça et rejoins mon appartement en évitant les cartons laissés dans le couloir de l'étage. Je suis bien heureux de fermer la porte au boucan que font les soldats devant la porte et retrouve mon compagnon qui, comme d'habitude, me saute dessus.Les bruits à l'extérieur se sont calmés au bout d'une petite heure alors je pensais pouvoir commencer à me reposer mais des coups retentissent.
Une première fois.
Une seconde fois.
Des putains de dizaines de fois.Ma patience dure quelques minutes avant que je ne me lève, agacé. Je déboule dans le couloir à présent encombré d'emballages carton et plastique et écoute attentivement d'où viennent les coups. Je lève les yeux au ciel en soufflant lorsque je comprends que tout cela vient évidemment de son appartement...
Je me remémore la veille ainsi que notre interaction et préfère éviter de la croiser pour le moment, trop perdu pour connaître la raison pour laquelle j'ai fait ça. Quelle idée...Je retourne dans mon appartement sans dire quoique ce soit et subit le bruit incessant contre les murs avant de me munir de casque insonorisant. Mais je découvre assez rapidement que l'objet porte mal son nom... Impossible de fermer les yeux une seule seconde et les nerfs me montent.
Cette fois, je ne prends pas un seul instant pour réfléchir et frappe à sa porte, prêt à l'enfoncer s'il le faut. Les bruits de perceuse cessent et la porte s'ouvre rapidement. Maï apparaît devant moi, les cheveux rapidement réunis en un chignon sur le haut de sa tête. Elle est brillante de sueur malgré son léger débardeur et son short de nuit.
J'étais sur le point de lui hurler d'arrêter ses fichus travaux mais rien ne sort, sans que je ne sache pourquoi. Elle me fixe, perplexe, avant que je ne récupère mes esprits et lui dise d'un air exaspéré.-Ce serait possible de faire ça à une autre heure ?
-Pourquoi ? Demande-t-elle sans saisir le sens de ma demande, pourtant évidente.
-Le bruit Maï, le putain de bruit...je souffle en massant le haut de mon nez.
-Oh ça... Désolée, j'ai aucun autre moment dans la journée pour le faire. Dormir par terre c'est pas trop mon truc, explique-t-elle presque indifférente, sa perceuse à la main.
Je garde mon calme.
-Écoute, j'ai pas dormi de la nuit. Donc si tu pouvais, s'il te plaît, faire ça plus tard ce serait un pur bonheur, je répète avec l'amabilité. Cette dernière est, je l'avoue entièrement, totalement hypocrite.
Je la regarde en attendant sa réponse avant de brûler son appartement mais à la place elle regarde le désordre derrière elle que je peux aussi apercevoir par dessus sa tête. Puis elle reconcentre son attention sur moi et me dit le plus simplement du monde.

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Destins Confondus
Romansa« La guerre était son unique refuge, l'armée sa seule famille. Mais s'il devait abattre tous les soldats pour elle, Blake le ferait sans hésiter, quitte à n'épargner qu'un témoin pour révéler son amour au monde entier. » Quand la guerre déchire leur...