Chapitre 16

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- Amélia -

Mercredi 3 avril 2024 (Suzuka, Japon)

« On n'est pas censé aller faire des photos en ville ?

— Hmm ... »

Sans bouger d'un millimètre, je marmonne ma réponse clairement pas motivée à sortir d'ici. Certes cette séance était mon idée mais je l'ai eue lorsque j'étais à Londres en pleine forme, sauf qu'aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas. Le décalage horaire que j'ai très mal préparé refusant obstinément de me caler sur le rythme préparatoire de Mick m'a vite rattrapé et tout ce que je souhaite pour le moment c'est dormir. Il est peut être dix heures du matin ici mais pour mon corps il est bien deux heures du matin comme en Angleterre.

Pour ma défense également la main de George qui caresse mes cheveux ne m'aide pas non plus à vouloir quitter le lit. Pas plus que le fait d'être confortablement installée la tête sur son torse nu, une de mes jambes glissée entre les siennes tandis que mes doigts pianotent distraitement sur ses abdos et en prime le tout parfaitement emmitouflée sous la couverture. Qui voudrait quitter un tel cocon sincèrement ? Pas moi c'est certain, et surtout pas pour aller travailler.

« Ça veut dire oui ? demande-t-il alors que l'intonation dans sa voix me confirme qu'il connait déjà la réponse.

— Non. »

Catégorique, je me cale encore plus dans ses bras sans oublier de resserrer mon étreinte autour de sa taille histoire de manifester ma décision le plus clairement possible. Et à en juger par les mains du pilote britannique qui descendent le long de mon corps jusqu'à venir se glisser sous mon t-shirt pour se poser au creux de mes reins je dirais que mon changement de programme n'est pas pour lui déplaire. Inutile de préciser en plus que ses gestes m'incitent à me rapprocher toujours plus de lui comme si je tenter de me fondre dans son corps.

« Non ? répète-t-il tout bas.

— George, je souffle en relevant doucement la tête, arrête de débattre inutilement s'il-te-plait.

Moi je débats inutilement ? s'amuse-t-il.

— Exactement. »

Alors qu'il s'apprête à ajouter quelque chose, je plaque mes lèvres sur les siennes préférant sans hésitation occuper la fin de matinée en baisers langoureux plutôt qu'en discussions futiles. Notamment lorsque nous sommes à moitié-nus dans un lit, c'est en effet un programme qui sied bien mieux à la situation. Tout en me hissant tendrement de façon à rendre nos mouvements plus aisés, George approfondit notre baiser alors que sa langue demande l'accès à la mienne tandis qu'une de ses mains vient se poser doucement sur ma joue. Un contact chaud et rassurant qui me donne envie de sourire à m'en décrocher la mâchoire, ce que je ferais certainement si ma bouche n'était pas déjà bien mieux occupée.

Mais juste au moment où je passe à califourchon sur lui et que mon bassin appuie contre le sien me tirant déjà un petit gémissement des coups frappés à la porte de la chambre résonnent dans la pièce venant plomber l'ambiance. D'abord je tente de les ignorer et j'incite George à faire de même en passant mes bras derrière sa nuque sans cesser de l'embrasser lorsqu'il se redresse interpelé par le bruit. Seulement cette tentative de déni reste vaine car le même son désagréable se répète quelques secondes après, plus fort et plus longtemps.

George m'interroge du regard comme si je pouvais pas savoir qui se trouve derrière et je dirais qu'en plus de sa perplexité évidente se mêle une pointe d'inquiétude sûrement liée au fait de la position dans laquelle nous nous trouvons alors que notre relation est censée être encore un secret. Le souffle court, il nous faut quelques instants avant que l'un de nous deux ne prenne la parole et c'est moi qui rompt le silence la première tout en m'extirpant du lit bien décidée à aller renvoyer ce visiteur d'où il vient qui qu'il soit.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 05 ⏰

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