De l'Aube au Crépuscule SIGNATURE CONTRAT REFUSÉE. Réécriture

Chapitre 20.5 : Sarinah

Sarinah

La tension dans la salle de bal est palpable, une épaisseur quasi tangible dans l'air, comme si l'atmosphère elle-même retenait son souffle en prévision de l'affrontement imminent. Les chandeliers en cristal suspendus au plafond projettent des éclats de lumière dans toute la pièce, transformant chaque surface en une mosaïque de reflets scintillants. Ces fragments lumineux dansent sur les murs, les colonnes de marbre et les larges fenêtres, créant une ambiance à la fois majestueuse et menaçante. Les jeux de lumière s'étendent sur les lourdes tentures de velours rouge, accentuant les ombres qui se faufilent dans les coins, comme des présages de la violence à venir.

Nous nous tenons face à face, séparés par quelques mètres qui semblent infiniment plus vastes, une distance que nous savons devoir combler par l'épée. Nos regards se transpercent de haine pure, une animosité qui a mûri au fil des années, nourrie par les trahisons, les mensonges et les batailles passées. Chacun serre son épée, le métal froid et familier offrant une sensation réconfortante dans ce moment de tension extrême. Mes doigts sont crispés autour de la garde, ressentant chaque gravure, chaque imperfection du métal, comme une extension de moi-même.

Le silence entre nous est lourd, chargé de l'anticipation de ce qui va se produire. La moindre respiration, le plus petit mouvement pourrait être le signal de départ, et nous en sommes tous les deux conscients. Mon cœur bat à un rythme effréné, mais je m'efforce de rester calme, de canaliser cette énergie pour l'utiliser au moment crucial.

— Que le meilleur gagne, lance Goliath, un sourire cruel aux lèvres. De toute manière, nous savons tous les deux que ce sera moi.

Sa voix résonne dans la salle, tranchant à travers le silence comme une lame aiguisée. Ce sourire qui étire ses lèvres est celui de quelqu'un qui a trop souvent gagné, quelqu'un qui ne connaît pas l'humilité de la défaite. Il y a dans ses paroles une arrogance glacée, une certitude si ancrée en lui qu'elle en devient presque tangible.

— Tu as un peu trop confiance en toi, un jour ça te fera défaut.

Mes mots sont prononcés avec une assurance feinte, une tentative de dissimuler la nervosité qui s'agite sous la surface. Je sais que je dois rester concentrée, que tout signe de faiblesse serait une invitation à attaquer. Pourtant, je sens en moi une étrange calme, comme si le poids de cette confrontation, attendue depuis si longtemps, avait au moins une forme de soulagement. Nous sommes enfin ici, au point de non-retour.

— On verra bien.

Son ton est presque amusé, comme s'il s'agissait d'un simple jeu pour lui, un divertissement dans une longue série de triomphes. Mais je sais que ce combat est bien plus que cela. Pour moi, il s'agit de tout ce que j'ai perdu, de tout ce que j'ai enduré pour arriver ici. Il ne s'agit plus seulement de survie, mais de justice, de rétribution.

Sans un mot de plus, Goliath charge. Son épée fend l'air avec une force brutale, un arc de destruction destiné à me faucher en deux. Mais je suis prête. J'esquive avec une agilité gracieuse, faisant tourner mon corps avec la précision d'une danseuse, évitant la lame qui siffle juste à côté de moi. Dans le même mouvement, je réplique aussitôt, mon épée visant son flanc exposé. Nos lames se rencontrent dans un choc métallique qui résonne dans toute la salle, un écho qui semble s'attarder un peu trop longtemps, comme pour rappeler à quel point ce moment est crucial.

Nous nous déplaçons rapidement, échangeant coups et parades dans une danse mortelle, chaque mouvement calculé pour maximiser l'impact et minimiser l'exposition. Goliath utilise sa force brute, chaque coup qu'il porte est chargé de puissance, une tentative de briser ma défense par pure force. Mais je connais ses méthodes, sa tendance à se fier à sa force surhumaine pour dominer ses adversaires. Alors, je compte sur ma vitesse et ma précision, mes deux alliés les plus précieux dans ce duel inégal. Je cherche la faille, cet instant où sa défense s'effritera, où un coup bien placé pourrait renverser le cours de ce combat.